Parents d’enfants d’âge préscolaire ou primaire, comment se porte votre couple ? La relation que vous entretenez avec votre partenaire vous satisfait-elle ? Des chercheuses de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) mènent actuellement un projet de recherche sur le sujet auquel les pères et les mères de jeunes de 4 à 12 ans sont invités à participer.

On le sait, la naissance d’un bébé transforme la vie d’un couple. Dans les dernières années, de nombreuses études se sont d’ailleurs penchées sur les répercussions qu’a ce nouveau rôle de parent sur la relation conjugale dans les premiers mois du poupon.

Or, qu’advient-il du couple lorsque l’enfant vieillit ? Ce n’est pas parce que la majorité des mères et des pères retrouvent (enfin !) des nuits de sommeil normales que la parentalité n’a plus d’impact sur leur satisfaction relationnelle et sexuelle, a remarqué la psychologue et sexologue Stella Gurreri.

En séances de thérapie, elle a rencontré de nombreux parents qui consultaient pour des problèmes très généraux, par exemple un manque de communication.

« Quand on commençait à faire l’évaluation de pourquoi c’est devenu comme ça, on se rendait compte qu’il y avait une partie de ça qui était attribuable à cette identité de parent, ce rôle, ces responsabilités et, évidemment, tout le stress qui en découle », explique la professeure au département de sexologie de l’UQAM.

Si le couple formait « une bonne équipe parentale », c’est-à-dire qu’il avait une bonne communication, une confiance mutuelle et des valeurs similaires, ses problèmes étaient moins grands. À l’opposé, certains parents qui vivaient davantage de conflits n’avaient jamais discuté de « sujets de base », comme les qualifie Stella Gurreri.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Stella Gurreri, professeure au département de sexologie de l’UQAM

À quel âge laisse-t-on l’enfant faire de la bicyclette seul ? Est-il assez autonome ? Est-ce qu’il a le droit de recevoir des amis à coucher ? Les sujets sur lesquels on peut avoir des différends sont incalculables.

Stella Gurreri, professeure au département de sexologie de l’UQAM

Vérifier l’impact du stress parental

Ces observations l’ont poussée à mettre sur pied, avec des collègues, un projet de recherche intitulé « Stress parental et satisfaction sexuelle et relationnelle chez les parents d’enfants d’âge scolaire : le rôle modérateur de la coparentalité ».

Son hypothèse ? « C’est que le stress parental va affecter la satisfaction relationnelle […] mais sexuelle aussi », répond la chercheuse principale.

Par le passé, des études ont relevé que la satisfaction relationnelle des parents a tendance à baisser jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge de 8 ans, soulève Stella Gurreri.

Le projet de recherche mené par son équipe se distingue toutefois par le fait qu’il s’attarde également à la sexualité des parents qui, elle, a été moins étudiée.

Elle souhaite par ailleurs observer le rôle que joue ou non la coparentalité, soit « cette capacité à collaborer avec notre conjoint », sur la relation de couple.

« Si j’ai l’impression que je manque de ressources en tant que parent […], mais que je sens que mon conjoint et moi, on est une équipe, que je peux me fier à lui et qu’on se situe dans les mêmes niveaux de valeurs […], il y a beaucoup moins de chances que ça ait un impact sur ma satisfaction du couple », émet comme hypothèse Stella Gurreri.

1000 répondants

Son équipe cherche actuellement 500 pères et tout autant de mères d’un ou de plusieurs enfants âgés de 4 à 12 ans pour répondre à un questionnaire dont la durée est estimée à une vingtaine de minutes.

À quoi ressemblent les questions ? « Avez-vous des intérêts communs à l’extérieur de la maison ? Embrassez-vous votre partenaire ? Est-ce que vous riez ensemble ? », énumère la chercheuse.

Le participant doit également évaluer si son partenaire et lui s’entendent sur différents sujets comme le budget, l’éducation des enfants, les marques d’affection, les amis, la quantité de temps passé ensemble…

Sur le plan sexuel, aucune question ne porte sur les pratiques du couple, rassurez-vous. La recherche s’intéresse plutôt au niveau de satisfaction du participant à l’égard de cet aspect de sa vie.

Jusqu’à maintenant, plus de 90 % des répondants sont des femmes. Bien qu’elle cherche encore un certain nombre de mères, Stella Gurreri espère également rejoindre les pères, clientèle plus difficile à recruter. Or, selon elle, il est important de mieux documenter ce qu’ils vivent.

À noter qu’il n’est pas nécessaire que les deux partenaires du couple participent à l’étude et que celle-ci s’adresse aux familles nucléaires ou recomposées.

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