Quels personnages les membres de notre groupe jouent-ils ? Dans quel univers ? Présentation de l’épopée.

Les derniers survivants humayans ont depuis longtemps quitté la Terre, trouvant refuge sur la planète Exayan au terme d’un voyage de 5000 ans. Grâce à la biotechnologie de la cryogénisation, c’est finalement la troisième génération de voyageurs qui s’est installée sur Exayan. Quelque 150 ans plus tard, la planète révèle certains secrets jusqu’alors inconnus. Un groupe d’aventuriers a été choisi pour les découvrir.

Illiandis

ILLUSTRATION FOURNIE PAR JEAN-LOÏC FONTAINE

Illiandis/Nicolas Richard

Scientifique possédant le don du grand art Taécho, qui lui permet de puiser dans l’énergie du vivant.

Le corps de l’Exayian exulte. À l’Oasis, on cultive et décrypte un écosystème fertile, mystérieux, parfois insondable, mais combien bénéfique. Un lieu de repos et d’échange nécessaire à la résolution des enjeux du nouveau monde.

Nicolas Richard, 51 ans

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Nicolas Richard

Entrepreneur événementiel corporatif et investisseur immobilier

Passionné de jeux de rôle depuis 1985

Diplômé en psychologie, Nicolas Richard s’est initié à Donjons et Dragons au début de l’adolescence avant de rencontrer Thomas Pintal à Québec dans le jeu de rôle grandeur nature Fantasmagorie, l’un des premiers du genre dans la province. Depuis, il n’a jamais cessé de jouer, une activité qui lui a permis d’entretenir ses liens d’amitié.

« Trouver une activité sociale dans laquelle je partage des moments forts avec des personnes que j’apprécie, c’est super nourrissant en plus d’être une échappatoire du quotidien », soutient Nicolas Richard.

Dans la vie, on est un petit peu dans notre routine métro, boulot, mais là-dedans, c’est vraiment l’imaginaire que je peux vivre après ça. Ici, c’est devenu un rituel annuel dans lequel on se retrouve entre amis pour vivre une passion commune.

Nicolas Richard

« Aussi, l’un des éléments que j’ai observés chez Thomas est sa capacité d’adapter ce que vit notre personnage par rapport à nos enjeux personnels, enchaîne-t-il. Il y a un petit élément de magie là-dedans ; il te parle, il prend conscience de ce que tu vis dans ton quotidien et va t’envoyer deux ou trois situations qui concordent avec ton vécu personnel, ce qui te permet de l’expérimenter dans une safe zone. »

Dans le même esprit, le jeu permet d’en apprendre plus sur soi : « Tu peux justement faire l’expérimentation d’une partie de la personnalité qui était soit à découvrir, soit méconnue. Et on peut pousser cela à sa limite, parce qu’il n’y a pas de frontières, il n’y a pas de conséquences. Au bout du compte, on peut ressortir de ça en intégrant certains éléments dans notre quotidien. »

Djéïa

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Djéïa/Nellie Brière

Elle fait partie de ceux que l’on nomme les passeurs, ceux qui libèrent les âmes après la mort. Elle possède ainsi le don du grand art Thanos, qui assure le passage.

La mort est une incontournable tragédie. Précipitée, elle est infâme. Face au néant, tous méritent d’être en paix. Ainsi sont les passeurs...

Nellie Brière, 47 ans

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Nellie Brière

Stratège en communication numérique

Passionnée de jeux de rôle depuis 1989

Régulièrement appelée à commenter dans les médias les enjeux de communication numérique, Nellie Brière est aussi une passionnée de jeux de rôle depuis le début de l’adolescence. « Étonnamment, moi, c’est le son qui m’a amenée à Donjons et Dragons, dit-elle. Parce qu’à l’époque, mon meilleur ami était DJ dans une partie de Donjon. En fait, il n’aimait pas tant jouer, il aimait mieux préparer ses chansons qu’il classait avec des cassettes.

« Au départ, c’est aussi le médiéval qui m’a attirée vers le jeu de rôle, mais j’avais un peu de la misère à me trouver une place parce que les modèles féminins n’étaient pas nombreux à l’époque, c’était dur pour une fille de sortir de l’image du personnage sexualisé, fait-elle remarquer. J’ai donc arrêté les jeux de rôle sur table pendant une dizaine d’années pendant la trentaine, mais en parallèle, il y a quand même Bicolline qui est arrivé dans ma vie très tôt, j’ai commencé à y aller à 18 ans. »

C’est dans le grand festival de jeu de rôle médiéval fantastique qu’elle fait connaissance avec Thomas Pintal, animateur pendant l’évènement.

Avec Thomas [Pintal], j’ai retrouvé la même intensité de jeu que celle que j’avais connue plus jeune. J’ai pu renouer avec ça, et ça me manquait en fait, parce qu’il n’y a rien qui est l’équivalent de jouer à un jeu de rôle sur table, selon moi. Même le jeu de rôle grandeur nature n’équivaut pas à ça.

Nellie Brière

« Quand tu lis un livre, tu es dans la projection mentale, tu es dans l’imagination, mais avec le jeu de rôle, on est non seulement dans la projection mentale, mais on ne se voit pas tels que l’on est, on voit nos personnages. Mon cerveau doit parfois surchauffer parce que je visualise la partie en même temps que je participe à son écriture ! Tout le monde est amené à sortir de lui-même et Thomas, c’est un maître en la matière parce que c’est tellement créatif, son affaire. [...] Évidemment, son univers est peaufiné parce qu’il a quand même choisi une vie professionnelle qui fait que les muscles dont il a besoin pour être un super maître de jeu sont constamment entraînés. »

Jawan

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Jawan/Stéphan Morency

Médium ayant appartenu à l’ordre des kemish qui possède le don du grand art Synistima, lui permettant de sonder l’esprit et les songes.

Rares sont les kemish qui se retirent des rangs de l’ordre. Et c’est là, dans la vallée des crêtes, qu’ils vivent en compagnie des paysans du Méridien. C’est aussi à partir de ce lieu qu’ils tiennent leur mission. Une vocation où s’entrecroise mysticisme, anthropologie et archéologie.

Stéphan Morency, 48 ans

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Stéphan Morency

Chef de l’investissement d’un important fonds de retraite québécois

Passionné de jeux de rôle depuis 1988

Comme bien d’autres jeunes de sa génération, Stéphan Morency a été marqué au fer blanc par l’univers du Seigneur des anneaux. « C’est arrivé comme un coup de batte dans la face, explique-t-il. Or, un ami m’a appris qu’on pouvait jouer dans le monde du Seigneur des anneaux. Je lui ai dit : “De quoi tu parles ?” Je suis allé jouer avec eux le samedi matin suivant et depuis, je n’ai jamais arrêté. »

Des années plus tard, après l’avoir croisé dans le jeu grandeur nature Fantasmagorie, il commence à jouer dans la campagne concoctée par Thomas. « Je vais me souvenir toute ma vie de ma première partie, raconte-t-il. Il est arrivé avec un lecteur de cassettes double, sa boîte de cassettes, et il mené sa game avec les ambiances, puis il fait du montage avec du Scotch Tape pour faire ses pistes musicales !

« Avec le temps, Thomas a fini par s’entourer de gens qui lui donnent la réplique dans sa passion, poursuit Stéphan Morency. C’est un échange où tu arrives à la table et tu donnes tout ce que tu as, tu le donnes à Tom, tu le redonnes encore et ça, ça donne une partie incroyable. »

Pour Stéphan Morency, le jeu de rôle peut aussi être un incubateur où il peut vivre des expériences autrement impossibles. « Dans la précédente campagne, j’ai voulu explorer toute la question des inclusions, explique-t-il. C’est mêlant, c’est confrontant, puis tu ne sais pas trop où tu te situes. »

J’ai donc choisi de jouer une personne non binaire. J’ai failli complètement, je n’étais pas prêt à ça pantoute. Tu t’aperçois que tu as plein de biais, plein de blocages, tu n’es pas capable d’être fluide avec ça. Cette affaire-là, j’ai bien compris qu’il fallait que je la règle autrement.

Stéphan Morency

Le fait que les parties se déroulent à huis clos comporte toutefois un désavantage, selon Stéphan : « C’est le grand drame de Thomas, soutient-il en riant. Sa game, c’est son meilleur show, c’est ce qui le nourrit le plus, mais il n’a pas d’audience ! Au moins, maintenant il a un certain feedback depuis que des illustrateurs dessinent ce qu’on fait. »

Elayim D’Alba

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Elayim D’Alba/Émilie Caron

Orpheline devenue gardienne dans la seule prison d’Exayan, elle possède le don du grand art Stoichéïa, qui lui permet d’influencer les éléments.

Le climat est hostile sur la péninsule d’Alba. Perché sur son roc se dresse le seul établissement carcéral d’Exayan. Quelques « sans familles » y résident, chassent les bannis et veillent au respect de la pénitence des détenus.

Émilie Caron, 39 ans

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Émilie Caron

Chargée de projet

Passionnée de jeux de rôle depuis 2011

Sportive – elle a été championne de patinage artistique avant d’être happée par une grave maladie qui l’a forcée à subir une greffe pulmonaire complète –, Émilie Caron a découvert le jeu de rôle par sa variante grandeur nature, elle aussi à Bicolline.

« Ma première partie de Donjons et Dragons, je l’ai jouée à 26 ans, lance-t-elle. J’ai joué quelques parties, j’aimais beaucoup brasser les dés alors j’y trouvais quand même mon compte, mais tant qu’à me battre avec des figurines, j’aimais mieux le faire en vrai. »

C’est après avoir rencontré Thomas Pintal dans le cadre de son travail qu’elle a rejoint la campagne du réalisateur de Moment Factory. « Il m’a contactée pour faire un personnage non joueur, se souvient-elle. J’ai dit : “OK, je vais embarquer, je vais passer du bon temps.” » Après sa longue convalescence, elle a trouvé sa place comme joueuse au sein du groupe.

Je pense que je ne pourrais pas revenir en arrière pour jouer avec un autre maître de jeu. Ma carrière de jeu sur table va s’arrêter quand Thomas [Pintal] va arrêter. Parce que tu ne peux pas trouver ça ailleurs : on a de la projection, on a de la lumière, on a de la musique.

Émilie Caron

Ce n’est pas demain la veille que la campagne de Thomas Pintal va arriver à terme, tellement la chimie entre les protagonistes est palpable. « Quand ça connecte, tu le sais, c’est comme des synapses qui agissent entre elles, soutient-elle. Et ça fonctionne dans les deux sens, Thomas fait des propositions, on en fait aussi, puis il y a quelque chose de spécial qui se produit. »

Alwa

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Alwa/Jean Zaragoza

Chasseur des steppes du nord d’Exayan, il possède le don du grand art Chronos, qui lui permet de jouer avec les variations temporelles.

Tant que la paix persistera entre les familles des steppes, tu seras libre d’explorer les territoires du Septentrion afin d’étendre le domaine de l’Exayian. Ainsi fait le fils d’Irine d’Altogan…

Jean Zaragoza, 50 ans

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Jean Zaragoza

Ingénieur informatique

Passionné de jeux de rôle depuis 1986

Plus introverti dans un groupe pour le moins expressif, Jean Zaragoza a connu un cheminement plutôt classique dans l’univers du jeu de rôle, le même que bon nombre de passionnés. Il est donc le mieux placé pour comparer son expérience actuelle avec celles vécues par la majorité des rôlistes. « J’ai commencé à jouer avec la boîte de base de Donjons et Dragons, se souvient-il en faisant allusion à la fameuse boîte rouge originale. C’était trippant, d’autant plus que moi, j’ai tout le temps aimé l’univers médiéval fantastique – j’ai lu beaucoup de livres dont vous êtes le héros, par exemple.

« J’ai joué longtemps avec ces amis-là, puis avec mes amis du secondaire, mais on jouait davantage avec les dés et les statistiques, explique-t-il. On aimait ça, les stats. Mais tout passe par le maître de jeu ; quand tu en as un bon, ça fait toute la différence. »

Son appréciation a donc changé du tout au tout quand il a commencé à jouer avec Thomas Pintal en 1998.

Avec Thomas [Pintal], ce qui est le fun, c’est que ça se passe beaucoup dans l’émotion. Moi, je n’avais jamais joué avec de la musique avant et je trouve que ça change tout. Ça donne la chair de poule, c’est dur à décrire, mais quand tu le vis, c’est incroyable.

Jean Zaragoza

« Ça aiguise tout le côté imaginaire du jeu, ajoute-t-il. Il y a justement ma nièce qui a commencé à jouer à D&D avec des amis, et je trouve ça vraiment le fun parce que ça leur permet de voyager. Tu sais, tu es juste assis autour d’une table, mais tout ça, c’est dans ta tête que ça se passe. »

Découvrez le personnage de notre journaliste

ILLUSTRATION FOURNIE PAR JEAN-LOÏC FONTAINE

Jax/Pierre-Marc Durivage

Jax

Ancien militaire qui lutte contre un syndrome post-traumatique, il guide le groupe dans les souterrains d’Exayan. Il possède le don du grand art Synistima qui lui permet de sonder les rêves.