Benjamin Simard-Jean

39 ans

Habite à Rimouski

À la veille de sa quarantaine, Benjamin Simard-Jean estime être « sur [son] X ». Après avoir quitté le Bas-Saint-Laurent pour poursuivre des études à Montréal, il est retourné vivre dans sa région natale il y a 10 ans. Ce choix, qui aurait étonné le Benjamin de 20 ans, ne surprend pas celui qu’il est aujourd’hui.

« J’ai fait des études pour travailler à l’international. Je m’imaginais vivre à l’étranger avec ma famille. Travailler en relations internationales, comme beaucoup de mes amis. Quand on est jeune, on veut découvrir le monde, voyager, apprendre des langues. Je ne m’imaginais pas revenir en région. » C’est après être resté quelque temps à Montréal une fois ses études terminées qu’il a convaincu sa blonde de retourner dans leur région d’origine pour, dit-il, avoir une meilleure qualité de vie et se rapprocher de leur famille.

Aujourd’hui directeur du bureau des relations internationales de l’Université du Québec à Rimouski, il estime avoir « le meilleur des deux mondes » : le rythme tranquille de la vie en région et la possibilité de voyager. Tranquille ? Pendant six ans, Benjamin a combiné la gestion d’une entreprise, un emploi à temps plein et la vie avec trois enfants. Il y a quelques mois, il a décidé de vendre le gym de CrossFit qu’il possédait. « Ç’a été très difficile. Mais, je voyage beaucoup. Il faut se demander où tu mets ton focus dans la vie. »

Bien qu’il semble confiant face à son avenir, il s’inquiète de constater l’impact des changements climatiques bien palpable dans sa région côtière et l’effritement du tissu social. « Il y a des vitesses différentes pour différentes catégories de gens dans la société. Les écarts se creusent. On commence à voir des sans-abri à Rimouski à cause de la crise du logement. Je me sens privilégié, même si je ne viens pas d’une famille riche, mais ça m’inquiète. »

Avant la pandémie, on a décidé de déménager dans plus petit pour se rapprocher du centre-ville de Rimouski. Ç’a été un changement de paradigme de se dire : on possède moins de choses, mais on mise sur ce qui est important pour nous.

Benjamin Simard-Jean