Gabrielle Picard

40 ans

Montréal

« À 40 ans, j’ai appris que si on veut faire évoluer un système, il faut accorder de l’attention au maillon le plus faible. » Ce constat, Gabrielle Picard l’a fait après nous avoir confié que ses plus grands défis sont « les gens et trouver [sa] place en société ».

Après une entrée précoce sur le marché du travail suivie de nombreuses années à gravir les échelons dans l’industrie de la mode, Gabrielle a changé de carrière. « Ça fait quatre ans que je m’occupe de deux unités de réadaptation où les enfants ont une double problématique de santé mentale et de troubles de comportement, indique-t-elle. Ce sont des jeunes qui ont des histoires de vie épouvantables à qui on donne une deuxième chance. J’aime vraiment ma job ! »

Ce succès professionnel a coïncidé avec l’agrandissement de sa famille. « La dernière décennie a servi à faire des enfants et j’ai un peu l’impression de ne pas l’avoir vue passer. J’arrive à 40 ans en me disant : “Wow, on dirait que c’était hier que j’en ai eu 30.” »

Cette impression est encore plus forte lorsqu’elle pense à ses parents au même âge. « Quand ils ont eu 44 ans, ma sœur et moi étions parties de la maison, remarque-t-elle. Mon père s’est acheté une moto et ils se sont mis à faire le tour du Québec. Ils avaient fini leur job de parents. Moi, j’ai 40 ans et mon bébé vient d’entrer en maternelle. [...] Souvent, ils vont dire : “On l’a fait, nous aussi !” Oui, mais vous étiez jeunes et il y avait un des deux parents qui ne travaillait pas et qui s’occupait de la logistique des enfants et de la maison. »

Gabrielle réalise qu’« en vieillissant, la valeur de la famille est de plus en plus importante ». « Les humains sont mon plus grand défi, mais sont aussi ma plus belle valeur. »

Physiquement, je ne me sens pas tant différente que quand j’avais 30 ans. Est-ce que je me sens plus jeune parce que je vais au gym ? Je ne sais pas. Mais est-ce que je suis fière de ce que je fais à mon âge ? La réponse est oui !

Gabrielle Picard