(Paris) Avec son défilé exubérant et fleuri à Paris, le styliste vedette de Balmain, Olivier Rousteing, a montré qu’il a surmonté le vol de 50 pièces de sa collection, une affaire inédite dans le milieu de la mode.

Des fleurs, de la couleur, de la brillance, des chaussures flashy : le créateur, coiffé désormais de dreadlocks, en a mis plein la vue mercredi soir, faisant oublier le vol qu’il avait lui-même annoncé sur Instagram mi-septembre à ses 10 millions d’abonnés.

« Les fleurs pour le printemps, innovant… » : a ironisé Olivier Rousteing quelques jours avant le défilé, en levant le voile sur la collection.

Les fleurs étaient en effet omniprésentes : dans les motifs, sculptées ou brodées sur des mini-robes ou ornant des chaussures colorées à talons.

Un total look rouge composé de robe effet vinyle parsemée de roses avec des chaussures décorées d’une rose gigantesque a été la silhouette phare de la collection.

On y retrouve la ligne sculptante et sexy d’Olivier Rousteing dans des ensembles avec une veste graphique et décolletée et mini-jupe dans ce défilé qui s’est déroulé au théâtre de Chaillot, avec vue sur la tour Eiffel.

Son équipe a travaillé « jour et nuit » pour que ce défilé ait lieu.

Mi-septembre, la camionnette transportant des pièces de sa collection a été attaquée entre l’aéroport et le siège parisien de la maison, par des personnes armées qui ont pris la fuite.

Une enquête a été ouverte, mais on ignore tout de la nature et du sort des pièces dérobées.

Épreuves médiatisées

PHOTO JULIEN DE ROSA, AGENCE FRANCE-PRESSE

On y retrouve la ligne sculptante et sexy d’Olivier Rousteing dans des ensembles avec une veste graphique et décolletée et mini-jupe dans ce défilé qui s’est déroulé au théâtre de Chaillot, avec vue sur la tour Eiffel.

Soucieux de « permettre à davantage de personnes de vivre ces moments privilégiés que le monde de la mode réserve traditionnellement à quelques très chanceux », Balmain s’est associé à TikTok pour que le réseau diffuse le défilé.

Deux créateurs de TikTok ont également mis en ligne des images depuis les coulisses « avant, pendant et après le défilé ». L’AFP texte a elle été privé d’accès, « faute de place ».

À 38 ans, dont douze en tant que directeur artistique de Balmain, Olivier Rousteing a su transformer le défilé de cette maison de luxe française, connue dans un cercle restreint, en rendez-vous incontournable pour fashionistas.

Défilés au son du hip-hop, distributions sous le signe de la diversité ou collaboration avec le géant suédois H & M en 2015 : Olivier Rousteing a multiplié les démarches pour rendre l’univers du luxe compréhensible pour les jeunes et « démocratiser » la mode.

Contrairement à la plupart des créateurs qui cultivent la discrétion, il est lui-même une vedette, qui revendique l’esthétique glamour pour une femme forte et libre.

La popularité d’Olivier Rousteing, l’un des rares créateurs noirs ou métis dans l’univers du luxe, a pris un tournant après la diffusion en 2019 du documentaire Wonder Boy (visible sur Netflix), dans lequel il fend l’armure et raconte sa quête de sa mère naturelle.

Né sous X, d’origine éthiopienne et somalienne, il a été adopté par une famille bordelaise et a depuis surmonté plusieurs épreuves.

En 2021, il confie ainsi sur Instagram avoir été grièvement brûlé un an plus tôt dans l’explosion de sa cheminée. Il dit l’avoir caché par « honte », dans un milieu où règne « l’obsession de la perfection ».

Le texte est accompagné d’une photo choc : son torse, ses bras et le sommet de son crâne sont recouverts de bandes de gaze, avec des marques de brûlure sur le visage.

Une façon de briser un tabou. « J’ai réalisé que le pouvoir des réseaux sociaux était de ne révéler que ce que vous voulez montrer », écrivait-il alors.