(Paris) Le créateur Pharrell Williams a présenté mardi soir, en lancement de la Fashion Week masculine de Paris, un défilé « Paris Virginia », une virée dans le western américain rythmée de tambours et motifs amérindiens et de looks tout en chaps de cow-boy et bottes texanes.

Cette troisième collection homme du créateur star de Louis Vuitton a voulu « illuminer les racines du vestiaire du western américain », avec en clin d’œil à chaque bout de bras l’emblématique sac de voyage souple siglé Vuitton, « l’instinct fondamental de la Maison », selon celle-ci.

Les stars, au premier rang desquelles le rappeur américain Playboi Carti, les membres du groupe de K-Pop Riize, mais aussi les acteurs américain Bradley Cooper ou français Tahar Rahim et Omar Sy, étaient présents dans la salle, un cube sans fioritures installé au pied de la Fondation Vuitton, au Bois de Boulogne.  

Après le défilé, Pharrell Williams a repris le micro, accompagné du groupe britannique Mumford and Sons et des percussions de chanteurs traditionnels amérindiens.  

Il y a six mois, le chanteur américain, arrivé aux manettes artistiques de la marque en février 2023, avait fait une entrée fracassante dans le monde de la mode, avec un défilé déjà considéré comme mythique par sa démesure sur le Pont-Neuf à Paris.  

Cette fois-ci, la proposition, qui n’est pas sans rappeler le récent film de Martin Scorsese Killers of the Flower Moon, a épuré le décorum et recentré le spectacle sur des silhouettes très homogènes et un thème fort et lisible.

Cow-boy moderne

Côté silhouettes, pour ces cow-boys modernes et sensibles, le denim est glacé de perles et de paillettes ou adouci, aux motifs floraux. Les pantalons en cuir imitent le gaufrage des selles de cheval et les plaids pour les nuits froides du désert reprennent le traditionnel motif de la marque, le damier.  

Le daim, le jean, le cuir et les matières brutes arrivent patinés, comme vieillis sous le soleil des prairies du grand Ouest américain.  

Tous les marqueurs du costume de cow-boy sont là, de la veste à franges à la lavallière de shérif, en passant par le chapeau à large bord ou la bottine.

Mais la touche autochtone, avec notamment des musiciens de tribus du Dakota invités sur scène, est venue nuancer cette version du narratif américain pouvant être jugé comme coloniale.  

L’accessoire était par ailleurs omniprésent, avec une vaste majorité de mannequins affichant des lunettes, portées sous la forme de deux miroirs sans monture.

PHOTO ALAIN JOCARD, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le spectacle s’est éteint sous une chute de neige artificielle, qui a laissé le public peu réactif, tout comme l’interruption de l’after party par un militant de l’association de défense des animaux Peta, rapidement évacué par la sécurité.

Troisième collection

Pharrell Williams, touche-à-tout célèbre pour ses tubes Happy et Get Lucky aux côtés de Daft Punk, était très attendu pour cette collection, après avoir présenté à Hong Kong une pré-collection inspirée d’Hawaii.

Après l’immeuble-malle sur les Champs-Élysées, le groupe français de luxe continue aussi de conquérir l’espace public parisien, malgré les protestations de certains élus, et annonce l’installation de sacs XXL, des structures gonflables immenses déjà vues en Chine, en parallèle de la Semaine de la mode.

Outre cette tête d’affiche, les grandes maisons seront présentes, comme Balmain, Valentino, Dior Homme ou Givenchy, qui défilera sans son directeur créatif Matthew Williams, parti au 1er janvier.  

La semaine de la mode parisienne automne-hiver 2024-2025 emboîte le pas à celle de Milan. Et elle sera cadencée, avec 42 défilés et 32 présentations réparties sur six jours, de mardi à dimanche.