Mathieu Carle est l'un des seuls au camp de développement du Canadien à avoir une année professionnelle sous les épaulettes. C'est d'ailleurs la troisième fois qu'il participe à ce genre d'exercice.

«Je viens ici en sachant à quoi m'attendre, mentionne le défenseur de 20 ans. Je sais que je dois améliorer mon coup de patin et, pendant cette semaine de perfectionnement, je cherche des trucs pour aller plus vite et améliorer mes pivots.»

Mais Carle s'est aperçu d'une chose cette année. Il a constaté que l'un de ses bons atouts - le fait d'être un rare défenseur droitier - n'est en réalité pas aussi rare que cela.

Car d'autres espoirs à la ligne bleue, tels que David Fischer et P.K. Subban, sont également droitiers.

«C'est la première fois que je me retrouve au sein d'une équipe qui en compte autant!» admet ce choix de deuxième ronde du Canadien en 2006.

«J'ai toujours été l'un des seuls droitiers de mon équipe.»

Qu'à cela ne tienne, Carle possède plus d'une corde à son arc.

Si des défenseurs comme Pavel Valentenko et surtout Ryan McDonagh sont prometteurs par la qualité de leur jeu défensif, c'est dans la relance de l'attaque et en supériorité numérique que l'ancien du Titan d'Acadie-Bathurst se distingue.

Il y a certes des aspects techniques de son jeu défensif qui ont besoin d'être polis, mais il juge avoir beaucoup travaillé là-dessus.

«Avant, j'avais tendance à me lancer trop vite en attaque, explique l'arrière de 6'0 et 210 livres. Si l'on perdait la rondelle, j'étais dans le pétrin dans mon territoire. Maintenant, je sais mieux quand attaquer.

«En fin de saison, les entraîneurs à Hamilton m'ont d'ailleurs dit que j'étais l'un des joueurs qui s'étaient le plus améliorés.»

Septième ici ou premier là-bas

Carle estime qu'il cogne maintenant à la porte de la Ligue nationale. Même qu'il zieute le poste de septième défenseur qui pourrait s'ouvrir pendant le camp d'entraînement du Tricolore.

Quitte à jouer moins souvent qu'il ne le ferait dans la Ligue américaine...

«On s'améliore tellement à pratiquer avec des joueurs de la LNH et à regarder comment des gars comme Andrei Markov se comportent», souligne-t-il.

Un objectif plus réaliste pour Carle serait cependant de s'établir comme le meilleur défenseur des Bulldogs la saison prochaine. Ce qui signifie être assez fiable défensivement.

«Je vais travailler fort pour être dans la position du premier rappelé, être celui à qui l'on va penser lorsqu'une place se libère.

«Alors, c'est sûr que je veux prendre plus de place avec les Bulldogs. Je veux pouvoir évoluer en désavantage numérique et vraiment avoir la confiance des coachs.»

Blessure coûteuse

L'an dernier, à sa saison recrue dans la Ligue américaine, l'athlète de Gatineau a inscrit sept buts et ajouté 17 mentions d'aide en 64 matchs.

La saison avait bien mal commencé pour lui puisqu'il a subi une entorse ligamentaire au genou lors d'un match préparatoire, face aux Penguins de Pittsburgh.

Bilan: huit semaines de convalescence.

«Ça a été deux gros mois, reconnaît Carle. Au début, je me disais que ça ne me dérangerait pas trop. Mais le calibre de la Ligue américaine est quand même très élevé et, à mon retour, ça m'a pris un bon mois d'ajustement.»

Bouchard a l'âme d'un entraîneur

Une fois le synchronisme retrouvé, Carle a travaillé sur ses carences en défensive.

À ce sujet, il salue ses entraîneurs pour leurs enseignements, mais aussi Joël Bouchard, le vétéran défenseur qui est venu donner un coup de main aux Bulldogs l'an dernier.

«Il n'arrêtait pas me répéter: «le positionnement!», raconte Carle. C'est un gars qui a tellement d'expérience...S'il n'avait pas été blessé, il aurait eu une longue carrière dans la Ligue nationale.»

Aujourd'hui, Carle verrait très bien Bouchard derrière le banc d'une équipe.

«C'est un gars qui a une excellente approche et une bonne compréhension du jeu. S'il voulait coacher, il aurait une job demain matin!»

Tiens, la bonne idée.