La sprinteuse grecque Ekaterini Thanou, exclue dimanche des JO de Pékin par le Comité international olympique (CIO) pour avoir «porté préjudice au mouvement olympique», a vivement condamné «cette mesure arbitraire et illégale».

«Les masques sont tombés, on en est arrivé à cette décision arbitraire et illégale qui porte odieusement atteinte à tout sens de l'égalité et du droit dans le monde civilisé», a-t-elle déclaré dans un communiqué.

«Il s'agit du dernier acte d'une décision annoncée, d'un effort programmé pour que je ne concours pas, pour que je ne revendique pas et que je ne gagne pas une autre médaille pour ma patrie», a-t-elle ajouté.

Elle affirme que «ce sont de telles pratiques et décisions totalitaires qui offensent l'esprit du sport et les idéaux olympiques qui sont nés dans ma patrie».

Elle assure qu'elle continuera «à se battre dans les stades mais aussi en dehors des stades avec conviction et fierté, avec un esprit libre et honorable qu'on ne peut en aucun cas m'ôter avec de telles décisions de parodie».

Médaillée d'argent du 100 m aux JO de Sydney en 2000, Ekaterini Thanou avait fait la Une de l'actualité aux jeux Olympiques d'Athènes 2004 avec son compatriote Kostas Kenteris pour avoir inventé un accident de moto afin de justifier leur absence à un contrôle antidopage à la veille de l'ouverture des Jeux.

Les deux athlètes ont finalement avoué au terme d'une longue procédure s'être soustraits à trois contrôles inopinés. La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) les a alors suspendus pendant deux ans, sanction qui a pris fin en décembre 2006.

Mais fin juillet 2008, Thanou a reçu une lettre du CIO l'informant de son statut de persona non grata à Pékin en raison notamment de son «comportement envers le CIO et le mouvement olympique» à Athènes, et des poursuites judiciaires dont elle fait l'objet pour «parjure» en Grèce, après avoir menti au sujet de son accident de moto.

Ekaterini Thanou, qui a été informée de la décision de la commission exécutive prise très tôt dimanche matin, a la possibilité de faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) qui dispose, à Pékin, d'une chambre ad hoc pour juger en accéléré les affaires liées aux jeux Olympiques.

«Nous n'avons pas le temps de faire appel devant le TAS pour que Ekaterini puisse concourir, et cela à cause de tout le retard pris par le CIO pour prendre sa décision et les reports successifs qui nous privent de tout réel appel», a déclaré à l'AFP un des avocats de la sprinteuse, Nikos Kollias.

Il a précisé que ses avocats examineraient dans le détail la décision de la commission exécutive pour donner des suites à l'affaire. «Nous nous réservons le droit de recourir aux tribunaux civils pour réclamer des dommages et intérêts en raison du préjudice subi par notre cliente qui n'a pas pu participer au jeux Olympiques», a jouté Me Kollias.