Ce ne seront pas tout à fait les Jeux de Vancouver, mais les prochains Championnats du monde qui se tiendront en Autriche et aux Pays-Bas seront le clou de la présente saison de patinage de vitesse courte piste.

Les équipes féminine et masculine canadiennes s'envoleront vers Vienne, samedi, pour y disputer le Championnat du monde du 6 au 8 mars. Le Championnat du monde par équipes aura lieu les 14 et 15 mars à Heerenveen, aux Pays-Bas.

Parmi nos représentants canadiens, on retrouvera bien sûr les Kalyna Roberge, Charles Hamelin, Oliver Jean et François-Louis Tremblay, quatre patineurs qui pourraient obtenir leur place pour les prochains Jeux olympiques dès la semaine prochaine. Si l'un d'eux parvient à terminer parmi les trois premiers au classement cumulatif à Vienne, il obtiendra automatiquement sa place pour Vancouver - à condition qu'il soit le meilleur de sa propre délégation.

Selon Yves Hamelin, le directeur du programme de courte piste au sein de l'équipe canadienne, les chances sont très bonnes que l'un de ses protégés momnte sur le podium au classement cumulatif de la compétition.

«On est convaincu qu'on obtiendra au moins un podium au général chez les gars, car on a trois candidats qui peuvent y parvenir, François-Louis, Olivier et Charles. On ne peut pas en demander autant chez les filles, mais Kalyna reste une prétendante pour terminer sur le podium. Une place dans le top 5, ce serait déjà très bon. En raison de sa blessure, elle a raté quelques épreuves de la Coupe du monde; les mondiaux lui permettront donc de retrouver sa place parmi les meilleures patineuses au monde.»

«Si quelqu'un parvient à se qualifier dans le top 3, ça démontrera qu'il est un leader de notre équipe, poursuit Hamelin. Et cette personne pourra se concentrer sur les Jeux plutôt que sur les sélections de l'équipe canadienne, qui auront lieu en août.»

Cela étant dit, Roberge ne voit pas le Championnat mondial comme une fin en soi. «Je vais offrir une réponse un peu plate, mais je n'ai aucune attente au chapitre des résultats. Mon objectif est d'aller chercher le plus d'expérience possible. En raison de ma blessure en début de saison (à une cuisse), j'ai pris un peu de retard, et je veux maintenant rattraper le temps perdu.»

À l'instar des autres membres de l'équipe canadienne avec lesquels on s'est entretenu hier à l'Aréna Maurice-Richard, Roberge pense déjà aux Jeux de 2010. Et même si elle a participé à ceux de Turin il y a quatre ans, l'athlète de 22 ans est un peu plus nerveuse à l'approche des prochains.

«J'étais un peu naïve lors de mes premiers Jeux. Je ne m'inquiétais pas, je faisais mes entraînements et je ne me posais pas de questions. Mais cette fois, il y a un compte à rebours afin d'arriver prête aux Jeux. Je pense que c'est toujours plus stressant pour quelqu'un qui a déjà participé aux Olympiques. Il y a un avantage parce qu'on sait plus à quoi s'attendre mais, d'un autre côté, on s'ajoute plus de pression parce qu'on ne veut pas rater notre chance.»

L'équipe à vaincre

À moins d'une énorme surprise, l'équipe de relais masculine sera encore une fois dans le coup et convoitera la plus haute marche du podium à Heerenveen.

«L'équipe a bien patiné toute l'année, alors c'est sûr qu'on vise la première place, confirme François-Louis Tremblay. On approche des Jeux, alors on veut démontrer aux autres équipes qu'on s'est améliorés cette année - et qu'on continuera de le faire au cours de la prochaine année.»

Charles Hamelin tient le même discours. «On a démontré cette saison qu'on formait une équipe très forte au relais, alors d'être sur la première marche du podium est l'objectif. C'est un bon test afin de savoir où l'on se situe au niveau mondial. Ça nous permettra de savoir quelles choses on doit améliorer, lesquelles on devra privilégier à l'entraînement au cours de la prochaine année.»

En terminant, un bijou de réponse d'Olivier Jean. Lorsqu'un scribe lui a demandé si l'équipe masculine à relais voulait livrer un message à ses rivaux coréens (aux Pays-Bas), le patineur a répondu du tac au tac: «Pourquoi? Vont-ils lire les journaux demain?»