Au bout du compte, Georges St-Pierre n'a pas obtenu le K-O. qu'il souhaitait, mais il s'est tout de même assuré de ne laisser aucun doute quant à l'issue du combat.

Le résultat, on pouvait le lire sur le visage de Josh Koscheck, son adversaire au Centre Bell, samedi soir, lors du 124e gala du Ultimate Fighting Championship. Koscheck avait l'oeil droit complètement fermé, la bouche en sang, et au bout de cinq rondes, St-Pierre s'est assuré une victoire par décision unanime des juges. Le Québécois conserve ainsi son titre chez les super-moyens (170 livres) du UFC.

Koscheck (17-5) voulait faire de ce combat un combat de boxe, et c'est en plein ce qui est arrivé. Sauf que c'est St-Pierre (21-2) qui a dominé d'un bout à l'autre, en plaçant son jab à répétition, et en portant les meilleurs coups. L'Américain de 33 ans a souvent tenté de porter le gros coup, mais sans jamais atteindre la cible.

Au terme du combat, St-Pierre avait un énorme sac de glace à la cheville, mais sinon, il semblait frais comme une rose.

«Je ne suis pas satisfait parce que je n'ai pas atteint mon but, a dit St-Pierre. Je voulais lui passer le K.-O., et je ne l'ai pas fait. J'ai tout donné, j'ai essayé de l'achever, mais je n'ai pas pu. Je crois que je lui ai brisé l'os de l'oeil, c'est pour ça qu'il est allé à l'hôpital après le combat. Mais j'ai échoué, je n'ai pas atteint mon but, parce que je me bats contre moi-même et je veux toujours offrir une meilleure performance que la fois précédente.»

Vêtu d'un short bleu avec la fleur de lys bien en évidence, St-Pierre est arrivé dans l'octogone du Centre Bell sous les cris d'une foule complètement en délire, qui hurlait le traditionnel «GSP, GSP!». Samedi soir, ils étaient 23 152 à hurler pour lui, la plus grosse foule de l'histoire du UFC en Amérique du Nord. St-Pierre a contrôlé la bagarre, et les deux rivaux n'ont été au sol qu'en quelques rares occasions.

«L'appui de la foule était vraiment incroyable, a ajouté St-Pierre. C'est toujours spécial de venir ici pour un combat.»

Koscheck n'a jamais été un favori à Montréal, en raison de sa propension aux déclarations incendiaires et de son côté, disons, baveux. D'ailleurs, à chaque fois que son visage apparaissait sur l'écran géant en soirée, Koscheck était bruyamment hué. Les deux gladiateurs s'étaient auparavant affrontés lors de la 74e carte du UFC, en août 2007. Le Québécois l'avait alors emporté par décision au terme d'un combat de trois rounds.

«Georges St-Pierre a complètement démoli son rival, il a dominé d'un bout à l'autre, a commenté Dana White, le grand patron du UFC. Tout le monde disait que Georges n'est qu'un lutteur, mais il a remporté son combat de façon décisive sans jamais lutter. Il l'a fait en boxant.»

Après le combat de samedi soir, on se demandait au Centre Bell qui allait affronter St-Pierre la prochaine fois. Les fans d'arts martiaux mixtes attendent depuis longtemps un méga combat contre Anderson Silva, mais St-Pierre n'a pu confirmer. «Je vais devoir passer chez les 185 livres pour que ça arrive, et je ne sais pas si je vais le faire. On verra», s'est-il contenté de dire.

La dernière défaite de St-Pierre remonte à avril 2007. Il a depuis remporté ses 8 derniers combats.