Un premier Super Bowl... dans la neige

Un premier Super Bowl... dans la neige

Le premier Super Bowl que j'ai couvert n'avait ni le jet-set de Miami, ni l'esprit de fête de La Nouvelle-Orléans. En revanche, il opposait les Steelers de Pittsburgh aux Packers de Green Bay, probablement les deux plus grandes organisations de la NFL. Les Packers forment l'équipe la plus titrée avec 13 championnats, alors que les Steelers ont remporté le Super Bowl 6 fois, un sommet.

Outre la tempête de neige qui s'est abattue sur Dallas (la pire en 15 ans au Texas), ce fut une semaine mémorable, qui s'est conclue par un très bon match. Les Steelers ont presque effacé un retard de 18 points, mais les Packers ont tenu bon. Était-ce le premier de plusieurs Super Bowls pour Aaron Rodgers et sa bande? La suite en janvier.

- Miguel Bujold

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Le bonheur

La pression tenaillait Rory McIlroy. Son élan manquait d'assurance, ses roulés étaient moins précis. Malgré tout, il tenait bon, s'accrochant à l'espoir de remporter son premier titre majeur.

C'était le dimanche 10 avril, dernier jour du Tournoi des Maîtres. Au 10e trou, le jeune Nord-Irlandais s'est écroulé. Son coup de départ s'est retrouvé dans un endroit méconnu du parcours, entre deux magnifiques résidences. Il a terminé avec un triple boguey et son rêve s'est envolé.

Cet effondrement de McIlroy fut un des moments forts de cette dernière ronde. Lorsque Tiger Woods a amorcé une charge plus tôt en journée, je me serais cru dans un aréna de hockey tellement les cris des amateurs résonnaient sur le terrain.

Être à Augusta au mois d'avril, fouler les allées de ce splendide parcours, assister à la victoire inattendue du jeune Charl Schwartzel, c'est le bonheur.

- Philippe Cantin



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Photo: Bryan Snyder, Reuters

La récompense de Darren Clarke

Depuis des années, je voue une grande admiration au golfeur Darren Clarke, un bon vivant notoire, qui cache dans les rides de son visage le désespoir d'avoir perdu son épouse Heather, victime d'un cancer en 2006.

Plus personne ne croyait en lui, l'été dernier, à l'Omnium britannique. Il s'est pourtant sauvé avec la victoire en profitant de sa grande expérience des terribles links du club Royal St. George, à Sandwich.

Son triomphe a évidemment provoqué une formidable vague de sympathie et on a célébré très tard dans les pubs du Kent et d'Irlande du Nord.

J'étais là, le lendemain matin, quand il s'est pointé après une nuit blanche et bien arrosée pour la traditionnelle conférence de presse. Difficile d'imaginer un plus beau coup de coeur.

- Michel Marois



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Photo: Peter Morrison, Associated Press

Une pluie de Clasicos

Est-ce que Noël aurait encore la même magie s'il était célébré à quatre reprises au cours du mois de décembre? En 2011, la même question peut se poser à propos du Clasico mettant aux prises le Real Madrid et le FC Barcelone.

Entre le 16 avril et le 3 mai, les deux géants se sont croisés quatre fois, autant sur la scène domestique qu'européenne. Dans une ambiance souvent délétère et épicée de controverses en tout genre, l'exploit individuel de Lionel Messi, lors de la demi-finale aller de Ligue des champions, restera comme l'un des beaux moments de l'année.

Au total, les deux clubs se sont affrontés sept fois avec un net avantage pour le Barça, champion d'Europe et d'Espagne.

- Pascal Milano



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Photo: Susana Vera, Reuters

Deux gamins Ă  Oslo

Oslo, 2 mars 2011. Un épais brouillard enveloppait Holmenkollen et cachait son célèbre tremplin de saut à ski. Impossible cependant de manquer les 100 000 joyeux Norvégiens vêtus de rouge, massés dans le stade et autour du parcours.

Ils étaient venus assister au sacre de leurs héros, Petter Northug et Ola Vigen Hattestad. Alex Harvey et Devon Kershaw avaient un autre plan.

Quand le Québécois a débouché dans la dernière ligne droite, il était le chasseur et Hattestad la proie. Harvey l'a avalé et la foule s'est tue. Ça m'a permis d'entendre parfaitement le cri de victoire des nouveaux champions du monde.

Une demi-heure plus tard, j'ai eu le privilège de les accompagner dans le tunnel les menant à la salle de conférence de presse. Ils avaient l'air de deux gamins qui venaient de réussir un mauvais coup.

- Simon Drouin



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Photo: Matthias Schrader, Associated Press

Une victoire qui tombait bien...

En juillet, alors que le Japon tentait de se remettre d'un tsunami suivi d'une catastrophe nucléaire, son équipe de soccer féminin allait lui fournir une rare occasion de sourire en remportant la Coupe du monde 2011 tenue en Allemagne.

Et la victoire n'aurait pas pu être plus dramatique. Face à la puissante et robuste équipe des USA, les Japonaises, grâce à un jeu collectif efficace et beaucoup de courage physique, ont tiré de l'arrière deux fois, annulant la deuxième fois dans la dernière minute de la prolongation.

Devant le monde entier, l'issue de cette Coupe du monde allait être déterminée en tirs de barrage. Les nerfs des Américaines n'ont pas tenu le coup et les Japonaises ont facilement porté le coup de grâce.

Le Japon en délire venait d'acquérir des héroïnes nationales. Il y a des moments où le sport dépasse la simple notion de jeu...

- Ronald King



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Photo: Michael Probst, Associated Press

Au bord du précipice

Mon moment fort est survenu lors du sixième match de la Série mondiale alors que, pour la deuxième fois seulement de l'histoire du baseball, une équipe, les Cardinals de St. Louis, est venue à une prise d'être éliminée.

Et, contrairement aux Mets de New York, l'autre équipe à avoir réussi ce truc de magie face aux Red Sox de Boston en 1986, les Cards ont regardé le précipice de la défaite présenté par les Rangers du Texas en deux occasions.

- Pierre Ladouceur



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Photo: Jeff Roberson, Associated Press

Freese!

Je m'apprêtais à quitter le Garden de Boston lorsque j'ai reconnu le son du téléviseur dans la salle des employés d'entretien. Sixième match de la Série mondiale, juste à temps pour le dernier retrait et la consécration des Rangers du Texas. Du moins je le croyais.

David Freese, jeune troisième-but des Cards, un héros local à St-Louis, s'est présenté au marbre avec deux retraits et deux hommes sur les buts. Pow! Son triple dramatique a envoyé le match en manches supplémentaires.

J'ai couru à l'hôtel assister au reste de la partie. Quand le baseball vous met sur le bout de votre siège, aucun sport ne peut le battre. Et rien ne pouvait battre Freese non plus.

En 11e manche, boom! il a de nouveau joué les héros avec un circuit en solo qui donnait la victoire aux Cards... et qui allait paver la voie à leur championnat 24 heures plus tard.

- Marc Antoine Godin



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Ce n'est jamais fini...

Rarement une soirée de balle aura procuré aux amateurs une gamme d'émotions aussi diversifiée que celle du mercredi 28 septembre, dernière date prévue au calendrier régulier de la saison 2011 dans le baseball majeur.

En l'espace d'une heure et demie environ, les Red Sox de Boston et les Braves d'Atlanta ont complété leur dégringolade au classement, ratant un rendez-vous quasi assuré dans les séries éliminatoires par une longueur au profit des Rays de Tampa Bay et des Cardinals de St. Louis, vainqueurs opportuns le même soir.

Les Rays tiraient même de l'arrière 7-0 contre les Yankees de New York avant d'orchestrer une improbable remontée couronnée par un circuit d'Evan Longoria en 12e manche.

Comble d'ironie, les Sox venaient, quelques minutes auparavant, de laisser filer une avance d'un point en fin de neuvième. Non, ce n'est jamais fini...

- David Courchesne



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Photo: Steve Nesius, Reuters

«It's never over, until it's over...»

J'ai vécu non pas un, mais plusieurs moments forts dans la nuit du 28 au 29 septembre, quand les saisons de plusieurs équipes du baseball majeur ont basculé dans les derniers instants de la saison régulière.

Comment diable les Rays de Tampa ont-ils pu combler un déficit de 0-7 en fin de match pour vaincre les Damn' Yankees de New York? Et Jonathan Papelbon, qui réalise deux retraits sur des prises en neuvième manche avant de concéder deux points aux Orioles de Baltimore! Boston ne s'est pas encore remis de ce revers de 4-3 qui, combiné à la victoire des Rays, éliminait les Red Sox.

Et comme si ce n'était pas suffisant, à trois retraits des séries, les Braves d'Atlanta ont laissé les Phillies niveler les chances en neuvième avant de perdre 4-3 en 13e manche.

Ces trois fins de matchs historiques ont mis la table à une des séries mondiales les plus enlevantes de l'histoire. Comme quoi ce n'est jamais fini tant que ce n'est pas fini...

- François Gagnon



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Dans un village de Roumanie

Ce n'est pas un moment fort. Juste un moment, point. C'Ă©tait en juillet, en Roumanie, Ă  environ quatre heures de route de Bucarest, la capitale. J'Ă©tais lĂ -bas pour y couvrir le grand retour de Lucian Bute devant les siens, un combat qui allait avoir lieu le samedi suivant.

L'idée, c'était d'aller dans le village natal du boxeur, Pechea, et de voir comment tout avait commencé pour lui. La route avait été in-ter-mi-nable, mais tout ça fut vite oublié une fois arrivé au village. Parce qu'on nous a traités comme des rois.

Et c'est là, dans l'école primaire du coin, qu'on a vu la petite pièce poussiéreuse ou Bute a appris la boxe. Une pièce avec un sac de sable, une couple de ballons et pas de ring. C'est tout. Ça m'a rappelé que des fois, on peut faire de grandes choses à partir de pas grand-chose.

- Richard Labbé



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Photo: Raed Krishan

Pacioretty et les coups Ă  la tĂŞte

Tous ceux qui ont vu l'incident en ont eu des frissons. Le Canadien gagnait le match contre les Bruins lorsque Zdeno Chara a étampé Max Pacioretty dans la bande. La tête de l'attaquant a frappé une arête dans la baie vitrée, puis il ne s'est pas relevé, gisant inconscient sur la glace.

Au-delà de la sévère commotion cérébrale subie par Pacioretty, c'est tout le jeu du hockey qui sera remis en cause. Dans les jours suivants, Air Canada menacera même de retirer sa commandite à la LNH si le geste reste impuni (il le restera).

Après l'incident Sidney Crosby, celui de Max Pacioretty est la goutte qui fait déborder le vase: il témoigne que le hockey doit changer.

- Gabriel BĂ©land



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Photo: André Pichette, La Presse

L'Ă©veil des consciences

Mon moment fort de l'année 2011 n'est pas joyeux, au contraire. Mais en assommant Max Pacioretty contre un poteau un soir de mars au Centre Bell, il a éveillé sans le vouloir les consciences.

L'histoire, comme vous le savez, a été fortement médiatisée. Geoff Molson a réagi, d'autres propriétaires aussi, et des entreprises ont même retiré leur commandite. On a forcé la LNH à prendre conscience du problème de la violence au hockey.

Il aura fallu malheureusement une commotion cérébrale au meilleur joueur du monde, Sidney Crosby, pour faire avancer encore davantage le dossier.

Devant le fléau des commotions, la Ligue nationale de hockey ne peut plus opter pour l'immobilisme. Le hockey chemine à petits pas, mais à pas sûrs, pour améliorer la sécurité des joueurs.

- Mathias Brunet