(Londres) Mo Farah, quadruple champion olympique d’athlétisme, a révélé dans un documentaire être arrivé illégalement en Grande-Bretagne sous une fausse identité avant d’être forcé de travailler comme domestique dans une famille.  

« La vérité, c’est que je ne suis pas celui que vous croyez. La plupart des gens me connaissent sous le nom de Mo Farah, mais ce n’est pas la réalité. J’ai été séparé de ma mère, et j’ai été amené au Royaume-Uni illégalement sous le nom d’un autre enfant appelé Mohamed Farah », a déclaré l’athlète britannique dans un entretien qui sera retransmis mercredi sur la BBC.  

Farah a raconté qu’il avait reçu le nom de Mohamed Farah d’une femme qui l’avait fait venir au Royaume-Uni de Djibouti, pays d’Afrique orientale, à l’âge de neuf ans.

L’athlète, dont le père a été tué en Somalie lorsqu’il avait quatre ans, a assuré se nommer en réalité Hussein Abdi Kahin.  

« La véritable histoire est que je suis né au Somaliland, au nord de la Somalie, sous le nom de Hussein Abdi Kahin. Malgré ce que j’ai dit dans le passé, mes parents n’ont jamais vécu au Royaume-Uni », a-t-il poursuivi.

Farah, premier athlète britannique à remporter quatre médailles d’or olympiques, a également raconté avoir été contraint de faire le ménage et de s’occuper d’autres enfants dans une famille de Grande-Bretagne.  

Un jour, il a fini par révéler la vérité à son professeur d’éducation physique, Alan Watkinson, et est parti vivre chez la mère d’un « ami » qui s’est « vraiment occupée » de lui.

Watkinson a ensuite demandé la citoyenneté britannique pour Farah, qui l’a finalement obtenue le 25 juillet 2000.  

L’athlète explique que ce sont ses enfants qui l’ont incité à dévoiler la vérité sur son passé.  

Je l’ai gardé pendant si longtemps, c’était difficile parce que vous ne voulez pas y faire face et souvent mes enfants posaient des questions […]. Et vous avez toujours une réponse pour tout, mais vous n’avez pas de réponse pour ça.

Mo Farah (Hussein Abdi Kahin)

« C’est la raison principale pour laquelle je raconte mon histoire, parce que je veux me sentir normal et ne pas avoir l’impression de m’accrocher à quelque chose », a-t-il clamé.  

Farah, qui a appelé son fils Hussein en référence à son vrai nom, a conclu : « Je pense souvent à l’autre Mohamed Farah, le garçon dont j’ai pris la place dans cet avion, et j’espère vraiment qu’il va bien. »