Laurent Duvernay-Tardif est possiblement l’un des athlètes les plus occupés au monde, et l’eau est son refuge pour trouver la paix et la tranquillité.

Lorsque ce champion du Super Bowl, médecin et marin passionné depuis son enfance va en mer, il se concentre sur la tâche à accomplir, et tous les bruits extérieurs se dissipent.

« J’aime être sur l’eau », a confié Duvernay-Tardif lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne. « Lorsque vous êtes sur un voilier, il y a tant de détails auxquels penser […] que ce soit le vent, les prévisions météorologiques, la voile, l’océan, la marée. Ça me fait me déconnecter du reste du monde. »

« Vous ne pouvez pas vraiment regarder votre téléphone, et quand vous êtes loin de la côte, il n’y a même pas de signal de téléphone cellulaire (de toute façon) », d’ajouter Duvernay-Tardif. « C’est ma façon de me calmer, une façon pour moi de m’éloigner de toute la folie et du rythme rapide du monde. Quand on est un peu hyperactif, comme moi, il y a tellement de pensées qui se bousculent, de choses auxquelles on pense tout le temps… C’est une escapade parfaite. »

Ce week-end, Duvernay-Tardif se trouve à Saint-Tropez, en France, site d’une étape de la série mondiale de courses SailGP. L’Hilairemontais de 31 ans est l’un des 22 propriétaires minoritaires de la nouvelle équipe Canada en SailGP.

Samedi, avant le début des courses, il aura la chance de naviguer à bord du majestueux catamaran F50, muni d’une voile qui surplombe l’eau d’une hauteur équivalente à un édifice de sept étages.

« C’est assez impressionnant, toute la vitesse et la technologie impliquées dans ces embarcations », a fait remarquer Duvernay-Tardif, jeudi matin, avant de s’envoler vers la France.

J’adore participer à des courses. J’adore pratiquer la voile. Et j’adore tout ce qui entoure les sports de compétition. Donc, quand j’ai vu ce nouveau circuit de voile, je me suis dit que je devais trouver une manière de m’impliquer.

Laurent Duvernay-Tardif

« Ma plus grande préoccupation, c’était de trouver un moyen de monter moi-même à bord de ce bateau. Pour cette raison, je suis vraiment excité d’avoir une chance de le faire ce week-end. Honnêtement, je ne peux pas attendre », a déclaré Duvernay-Tardif, l’ancien joueur de ligne à l’attaque des Chiefs de Kansas City, qui espère signer un contrat avec une équipe de la Ligue nationale de football pour une dernière saison.

Peu de temps après avoir contribué au triomphe des Chiefs lors du Super Bowl de février 2020, et après avoir complété un calendrier chargé de sorties médiatiques rattachées à cet exploit, Duvernay-Tardif et son amie de cœur, Florence, ont pris la direction de Sainte-Lucie pour ce qui devait être deux semaines paisibles de navigation. La COVID-19 a écourté le voyage.

Duvernay-Tardif est rentré au Québec et est devenu le premier joueur de la NFL à choisir de ne pas prendre part à la saison 2020 de la NFL. Il a plutôt travaillé comme aide-soignant dès les premiers stades de la pandémie dans un établissement de soins de longue durée près de chez lui.

Cette décision lui a valu de remporter le « Muhammad Ali Sports Humanitarian of the Year » lors du gala 2021 des ESPYS, un évènement organisé par le réseau de télévision ESPN.

La saison dernière, Duvernay-Tardif est retourné à Kansas City et s’attendait à batailler pour un poste de partant. Toutefois, il a raté un mois après avoir subi une fracture d’une main pendant le camp d’entraînement.

En novembre, il a laissé tomber sa clause de non-échange, ce qui a permis aux Chiefs de le céder aux Jets de New York. Il a pris part à huit matchs avec les Jets dont sept à titre de partant à la position de garde à droite.

Le Canada, qui en est à sa première saison sur le circuit SailGP, espère accueillir une épreuve l’an prochain. Duvernay-Tardif aimerait pouvoir vivre pareille expérience.

« Ce serait formidable », a-t-il déclaré. « Il y a tellement de choses autour de l’éducation des enfants et de la promotion de l’activité physique, et vous pouvez être sûr que dès que nous aurons un évènement au Canada, je serai le premier à m’assurer qu’il y aura des enfants qui pourront vivre l’expérience de se trouver sur un voilier. »