(Liverpool) Secouée ces dernières années par l’énorme scandale Larry Nassar, la Fédération américaine de gymnastique s’est lancée dans une « transformation culturelle » pour prouver que le bien-être de ses athlètes n’était pas « incompatible » avec l’excellence sportive, a expliqué jeudi la présidente de l’organisation.  

« Nous avons entrepris une transformation culturelle depuis un moment maintenant et nous avons travaillé très dur pour instiller une culture positive en termes d’entraînement et de bien-être pour nos athlètes », a déclaré Li Li Leung lors d’un point presse organisé en marge des Championnats du monde de gymnastique artistique à Liverpool. « Nous croyons qu’environnement positif et excellence sportive ne sont pas incompatibles, dans le sens où on peut avoir les deux en même temps. »

Des cas de violences physiques, psychologiques et sexuelles ont été fréquemment dénoncés ces dernières années dans la gymnastique.

L’affaire ayant le plus bouleversé la gym récemment est sans conteste l’énorme scandale Larry Nassar, du nom de l’ex-médecin de l’équipe américaine, reconnu coupable d’avoir agressé sexuellement au moins 265 gymnastes de haut niveau et condamné à la prison à vie.  

Mais au-delà de cette affaire sans commune mesure, de nombreux gymnastes ont pris la parole pour dénoncer des pratiques abusives, mettant au jour une culture toxique au sein de leur discipline, certains acteurs estimant que les méthodes d’entraînement brutales faisaient partie de la voie du succès.  

Pendant longtemps, « l’environnement culturel qui existait a permis à des pratiques abusives de persister », a regretté Li Li Leung, elle-même ancienne gymnaste nommée à la tête de l’organisation en 2019. « (Quand je suis arrivée) beaucoup de personnes étaient en désaccord avec ce que l’on essayait de faire », a-t-elle expliqué.  

Si ce changement de culture s’est heurté à des résistances, elle estime aujourd’hui que les choses évoluent dans le bon sens. « Parmi les coaches vétérans, on constate des changements […] Cela a pris quelques années, mais ils sont en train de changer. »

« Notre nouvelle mission est de créer une communauté et une culture où les athlètes peuvent s’épanouir dans leur sport, mais aussi dans la vie. Il ne s’agit pas juste de développer un athlète supérieur sur le plan technique et des résultats, mais de développer l’athlète de manière holistique », a-t-elle ajouté.  

Reconnaissant des années de mauvaises pratiques, la Fédération internationale de gymnastique s’est également attaquée à ce sujet et s’est dotée en juin d’un nouveau code de conduite afin de mieux protéger les gymnastes.