Les journalistes des Sports de La Presse répondent à une question dans le plaisir.

Jean-François Tremblay

J’avoue ma grande fascination pour Maurice Richard, sans aucun doute le plus grand joueur du club le plus populaire de ma ville natale. Donc mon enfance est peuplée de références au Rocket, surtout transmises par mon grand-père, grand admirateur. Je ne l’ai jamais vu jouer, mais le féru de hockey et d’histoire en moi a toujours eu un faible pour celui qui est devenu le héros d’un peuple, bien malgré lui, parce que pour une fois, un Québécois était le meilleur dans quelque chose. Le Rocket, ce n’était pas que les yeux de feu, c’était aussi le meilleur marqueur de son époque. Si d’aventure je pouvais recevoir en cadeau la rondelle du 50e but en 50 matchs... j’avoue que je ne le dirais pas à ma femme. Elle insisterait logiquement pour qu’on règle le prêt hypothécaire avec l’argent, mais je n’aurais pas le cœur de laisser partir cet artéfact de notre histoire.

Katherine Harvey-Pinard

PHOTO MAL FAIRCLOUGH, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le Rod Laver Arena, où sont disputés les Internationaux de tennis d’Australie

Je n’ai jamais assisté à un tournoi de tennis du Grand Chelem. Et je rêve d’aller en Australie. Je ne dirais donc certainement pas non à recevoir une paire de billets pour les Internationaux d’Australie. C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups ! Le tournoi a l’air tripant, il fait chaud et les Australiens m’ont tous l’air sympathiques avec leur accent des ligues majeures.

Richard Labbé

PHOTO RICHARD LABBÉ, LA PRESSE

Il y a un espace vide dans la collection de casques miniatures des équipes de la NFL de notre journaliste.

C’est une excellente question, comme d’habitude, à laquelle il n’est pas facile de répondre, mais je vais y aller avec du pratique : il ne me manque qu’un seul casque miniature dans ma collection de casques miniatures des équipes de la NFL – il y a d’ailleurs un espace vide encore à ce jour –, et ce casque est celui des Texans de Houston. Je le cherche depuis des années, tel un David Suzuki qui cherche une nouvelle forêt en Amazonie, mais sans succès. Il faut dire que les casques miniatures de la NFL étaient jadis vendus dans des machines à gomme balloune (25 cents le casque au début des années 1980, puis 50 cents plus tard dans les années 1990, on devine à cause de l’inflation), et qu’ils ont de toute évidence cessé d’être produits, ce qui ajoute une couche de difficulté à la quête. Mais je ne perds pas espoir, parce qu’il ne le faut pas. Après tout, les Jets de New York ont déjà gagné un Super Bowl, alors tout est possible.

Alexandre Pratt

J’aimerais un club professionnel de baseball à Montréal. Est-ce trop demander ? Si oui, ça peut aussi compter pour mon cadeau de l’année prochaine. Merci.

Mathias Brunet

PHOTO DENIS COURVILLE, ARCHIVES LA PRESSE

Denis Herron a remplacé Ken Dryden et s’est retrouvé à Montréal parmi les glorieux toujours au sein de l’équipe : Lafleur, Shutt, Robinson, Lambert, Houle, Tremblay, Gainey, Lapointe, Jarvis, Savard.

Je suis un nostalgique dans l’âme. J’aime les pièces de collection. J’aime les géants, mais aussi, surtout, les petits. J’ai commencé à suivre véritablement le Canadien à la fin d’une grande époque, en 1980, vers 11, 12 ans. Ken Dryden venait de quitter l’équipe en pleine gloire. Pour le remplacer, le directeur général de l’époque, Irving Grundman, avait soutiré des Penguins de Pittsburgh un gardien tout maigre, Denis Herron. La légende voulait qu’il porte deux plastrons pour se protéger. Je le connaissais peu, car nous avions droit à un seul match par semaine à la télé, celui du Canadien, mais je connaissais Herron grâce à mes cartes de hockey O-Pee-Chee, celles qui venaient avec une gomme balloune sèche et infecte. Les motifs de son masque n’avaient rien d’un Picasso ou d’un Dali, mais ils me fascinaient. Il avait gardé les mêmes lors de ses passages avec les Scouts de Kansas City (oui, cette équipe a bel et bien existé dans la LNH !) et des Penguins.

À son arrivée à Montréal, il n’en a changé que la couleur, comme il avait fait lors de son passage de Kansas City à Pittsburgh. Herron, du haut de ses 5 pieds 11 pouces, se retrouvait à Montréal parmi ces glorieux toujours au sein de l’équipe, Lafleur, Shutt, Robinson, Lambert, Houle, Tremblay, Gainey, Lapointe, Jarvis, Savard, à tenter de maintenir en compagnie de Michel « Bunny » Larocque l’aura d’invincibilité du bleu, blanc, rouge. Il n’a pas été mauvais, au contraire, mais l’équipe était sur son déclin. La cruelle élimination aux mains des North Stars du Minnesota en avril 1980, avec un but dramatique contre lequel Herron ne pouvait rien, allait mettre fin à quatre conquêtes consécutives de la Coupe Stanley. Et constituer, encore à ce jour, mon pire souvenir de fan de hockey. On me dit que Herron vit en Floride depuis plusieurs décennies et y travaille dans le domaine hôtelier. Sans doute par masochisme, j’aimerais recevoir le masque de Denis Herron pour les Fêtes. J’en prendrais un soin jaloux et je le transmettrais de génération en génération.

Nicholas Richard

PHOTO LEONHARD FOEGER, ARCHIVES REUTERS

Le skieur Aleksander Aamodt Kilde et ses bâtons courbés

Depuis que je regarde le ski alpin à la télévision, une chose m’a toujours obsédé. Cette obsession s’est accentuée lorsque j’ai commencé à en faire. Pour moi, aucune pièce d’équipement n’est plus formidable, jolie et professionnelle que les bâtons courbés. Comme ceux qu’utilisent les skieurs de vitesse. Surtout les bâtons de marque Leki jaune, rose et noir. Le seul hic, c’est que ce bijou d’ingénierie sportif coûte l’équivalent d’un poumon et d’un rein. Alors je me contente de mes bâtons droits. Ces bâtons courbés représentent la haute bourgeoisie du ski, la royauté de l’hiver, le prestige des pistes et la principauté des montagnes. Certains diront que les skieurs qui utilisent ces bâtons se croient supérieurs aux autres et qu’ultimement ça ne change rien dans une descente du samedi midi. Cependant, avec ces bâtons, personne n’a le temps de regarder les autres de haut tellement les skieurs qui les ont vont vite vite vite...

Jean-François Téotonio

PHOTO SCOTT HEPPELL, ARCHIVES REUTERS

L’ambiance dans la foule à un match du Celtic de Glasgow, en Écosse

J’en parle ici comme d’un cadeau de Noël de rêve, mais tôt ou tard, je le ferai s’exaucer par mes propres moyens. Je rêve d’assister à un match du Celtic de Glasgow depuis que j’ai découvert le soccer européen. Je rêve d’être debout dans les gradins, les bras sur les épaules de mes voisins, en train de chanter You’ll Never Walk Alone à l’unisson aux côtés de 60 000 supporters. Et après ce match, idéalement contre les éternels rivaux de Glasgow, les Rangers, je poursuivrais ma route en Europe pour d’autres expériences du genre. Donc mon cadeau de Noël rêvé ? Un billet pour le Celtic, et un laissez-passer Eurail.

Guillaume Lefrançois

Je ne suis pas un grand collectionneur d’objets sportifs et quant aux sports que je pratique, je suis généralement à mon aise dans mes vieilles affaires. Alors ce que j’aimerais avoir, c’est un billet pour assister à un spectacle d’All Elite Wrestling (AEW) au Centre Bell. Pourquoi ? Parce que ça signifierait que ces fabuleux lutteurs, parmi lesquels on trouve le légendaire Chris Jericho et les Québécois Matt Martel, Angelo Parker, Stu Grayson et Evil Uno, viendraient finalement au Québec et que je n’aurais donc plus à faire cinq heures de route pour aller les voir à Bridgeport. Au fond, le cadeau, ça serait de ne pas aller à Bridgeport. Mes excuses à nos lecteurs de ce coin du Connecticut.

Appel à tous

Et vous, quel cadeau de Noël lié aux sports rêveriez-vous de recevoir ?

Écrivez-nous