Bien des choses ont changé depuis que les meilleurs athlètes au monde ont participé à la dernière compétition internationale de plongeon à Montréal, en mars 2020. Il y a d’abord eu une pandémie de COVID-19, puis l’invasion de l’Ukraine par la Russie et, enfin, une refonte en profondeur de l’équipe canadienne.

Oubliez Jennifer Abel et Meaghan Benfeito, qui ont décidé d’accrocher leur maillot respectivement en novembre 2021 et en avril 2022. Place à la relève, avec en tête Mia Vallée, 22 ans, Caeli McKay, 23 ans, et Nathan Zsombor-Murray, 20 ans, entre autres.

L’équipe canadienne qui participera à la Coupe du monde de plongeon de Montréal ce week-end sera composée de dix athlètes, dont trois Québécois – Vallée, de Beaconsfield, Pamela Ware, de Greenfield Park, et Zsombor-Murray, de Pointe-Claire –, qui sont plutôt méconnus du grand public.

Ware, 30 ans, est l’une des plongeuses les plus expérimentées de l’équipe. En conséquence, celle qui participera à l’épreuve individuelle et synchro au 3 m ce week-end admet que son rôle a dû changer auprès de ses coéquipières.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Pamela Ware

« C’est sûr que c’est différent : j’étais la plus jeune avec l’équipe quand j’ai commencé avec elle [en 2007]. Aujourd’hui, je suis pas mal la plus vieille, à part Celina Toth, qui est âgée de 31 ans. Mais j’aime ça », a confié Ware, qui a participé à un entraînement devant les membres des médias, mercredi, avant de prendre part à une mêlée de presse en bordure de la piscine du centre sportif du Parc olympique.

Le Canada sera cependant privé de l’un de ses plus beaux espoirs de médaille : la Québécoise Mélissa Citrini-Beaulieu. La plongeuse âgée de 27 ans avait notamment décroché la médaille d’argent au 3 m synchro en compagnie d’Abel aux Jeux olympiques de Tokyo, malgré une fracture au pied gauche.

Entre-temps, Citrini-Beaulieu s’est blessée à une clavicule et à l’épaule, et Plongeon Canada a indiqué que son processus de rééducation n’était toujours pas terminé.

« Elle s’entraîne, mais pas à la piscine. Elle est mal en point. […] On ne s’attend pas à la revoir dans une compétition cette saison », a indiqué l’entraîneuse de l’équipe canadienne, Mary Caroll, en précisant que Citrini-Beaulieu faisait toujours partie des plans pour les Jeux de Paris en 2024.

Bien malin, donc, celui qui parviendra à reconnaître les représentants de l’unifolié qui s’exécuteront à la piscine ce week-end.

D’ailleurs, des médaillés canadiens de la compétition de plongeon qui s’est déroulée dans la métropole en mars 2020, seuls deux sont toujours avec l’équipe : McKay et Zsombor-Murray. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’espoir en vue du week-end, loin de là.

« Je dirais que nous sommes une jeune équipe. Certains plongeurs pourraient grimper sur le podium ici, ainsi qu’aux Mondiaux à Fukuoka l’été prochain. Ce sera excitant à regarder », a évoqué Mary Caroll, l’entraîneuse de l’équipe canadienne qui travaille au sein de l’organisation depuis plus de 30 ans.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

L’équipe canadienne qui participera à la Coupe du monde de plongeon de Montréal ce week-end sera composée de 10 athlètes.

« Nous voulons nous assurer que l’héritage de Jenn [Abel] et Meaghan [Benfeito] survive à cette période de transition. Et maintenant, nos hommes commencent à se distinguer sur la scène internationale comme l’a fait Alex [Despatie] à l’époque. C’est une période très excitante pour le plongeon canadien », a-t-elle répété.

Des chances de médailles ?

En l’absence de la Chine – pour des motifs évidents –, le Canada avait dominé le tableau des médailles de l’étape montréalaise de la Série mondiale de plongeon en mars 2020 avec huit disques (six d’or, deux de bronze), devant la Russie. Cette fois-ci, la Chine sera de la partie, mais pas la Russie – pour d’autres motifs qui font la manchette depuis plus d’un an.

« Cette fois-ci, la compétition viendra surtout de la Grande-Bretagne, de l’Australie et de toute évidence de la Chine, a admis Caroll. Je n’ai pas pensé au nombre de médailles que nous pourrions récolter ce week-end, mais si tout le monde plonge comme il est capable de le faire, alors nous pourrions nous faufiler sur le podium à quelques reprises. »

Plus de 120 plongeurs provenant de plus de 20 pays s’affronteront dans le cadre de neuf disciplines distinctes. Cette compétition internationale de plongeon sera particulièrement importante pour les athlètes puisqu’elle mettra la table pour un autre évènement d’envergure.

Tous les athlètes se réuniront du 14 au 30 juillet à Fukuoka, au Japon, dans le cadre des Championnats du monde de plongeon. Ils s’affronteront ensuite lors des Finales de la Coupe du monde qui se dérouleront à Berlin, en Allemagne, du 4 au 6 août. Une compétition à laquelle certains plongeurs canadiens pourront participer – à condition de bien faire à Montréal ce week-end.

Les épreuves se dérouleront de vendredi à dimanche au centre sportif du Parc olympique, cette fois en présence de la Chine.