Mia Vallée et Pamela Ware s’entraînent ensemble pour l’épreuve du 3 mètres synchronisé depuis mardi seulement. Trois jours plus tard, elles se sont présentées devant les médias avec une médaille de bronze au cou au terme de la première journée de compétition à la Coupe du monde de plongeon de Montréal.

Il faisait chaud au bassin du Parc olympique, vendredi après-midi. Les braves qui s’étaient présentés en pantalon long ont rapidement regretté leur décision. Les rayons du soleil jaillissaient à travers les fenêtres du plafond du dôme olympique.

Il y avait aussi énormément de partisans canadiens, surtout des proches de Mia Vallée, contribuant favorablement au réchauffement de ce haut lieu du plongeon canadien.

Cette compétition était pour Ware l’occasion de passer officiellement à autre chose après sa déconfiture olympique à Tokyo en 2021. Pour Vallée, le nouveau visage de la discipline au pays, il s’agissait d’une première compétition dans la métropole, devant les siens, depuis 2015.

Toutefois, les deux athlètes plongeaient ensemble pour la première fois dans un contexte de compétition. Ware, vice-championne du monde à cette épreuve en 2015, et Vallée, cinquième aux Mondiaux en 2022, espéraient pouvoir donner le ton à ce week-end festif.

« Pam et moi, on parle de ça depuis longtemps. On ne savait pas trop comment ça irait, parce que nos techniques sont complètement différentes, mais dès le deuxième saut d’appel, on était parfaitement synchronisées », a expliqué Vallée après la cérémonie des médailles.

Leur démonstration a été épatante. Plus leur programme progressait, plus elles étaient convaincantes.

PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE

Pamela Ware et Mia Vallée avec leurs médailles de bronze

Au premier plongeon, j’ai un peu manqué mon saut retourné. Je ne me sentais pas moi-même depuis les derniers mois. Je ne veux pas décevoir Pam, mais en sortant de l’eau, elle m’a dit que ça allait être correct, que ça irait mieux dans le prochain.

Mia Vallée

Sa partenaire ne s’était pas trompée.

Dès le deuxième saut, grâce à une belle amplitude, elles ont gagné un rang en passant de la sixième à la cinquième place provisoire.

Elles ont finalement progressé jusqu’au troisième rang temporaire. Les Canadiennes étaient au coude-à-coude avec les Australiennes. L’écart entre les deux nations oscillait entre deux et trois points. Entre une médaille au cou et les mains vides. Entre un sourire et une déception.

PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE

Les partisans des plongeuses canadiennes ont fait sentir leur présence tout au long de la compétition.

L’appui de la « Team Mia » a été salvatrice pour la paire. Leur coordination, leur amplitude et leur entrée à l’eau ont été à point lors du dernier plongeon. Leur note de 72,90 a été leur meilleure de la journée. D’ailleurs, leur note s’est améliorée à chacune des cinq figures. C’est dire combien leur progression a été instantanée.

En sortant de l’eau, les deux plongeuses sont restées stoïques. Les partisans, eux, savaient qu’elles avaient fait le nécessaire pour grimper sur le podium. « Ça nous donnait des frissons en sortant de l’eau », a précisé Ware.

C’est grâce à ces cris et ces encouragements que les deux Canadiennes ont compris qu’elles étaient assurées d’obtenir une médaille. Elles n’ont pas regardé le tableau de pointage une seule fois lors de la compétition.

« J’ai failli pleurer, a souligné Ware, toujours fébrile. Après le dernier plongeon, je n’arrêtais pas de shaker. J’étais tellement heureuse, je ne peux pas le décrire. »

Elles ont devancé les Australiennes par seulement 0,84 point. Sans surprise, la Chine – championne du monde en titre – a dominé l’épreuve, suivie des États-Unis.

« En synchro, il faut avoir confiance en soi, mais avoir confiance en ton partenaire est incroyablement important. Cette médaille prouve qu’on est en confiance », a ajouté Vallée, pendant que ses partisans continuaient de l’encourager, même dans la zone réservée aux entrevues.

Déception chez les hommes

Nathan Zsombor-Murray et Rylan Wiens avaient de grandes ambitions à l’épreuve du 10 m synchronisé. D’une part parce qu’ils avaient remporté, un peu par surprise, une médaille de bronze aux derniers Championnats du monde en Hongrie. D’autre part parce qu’ils plongeaient à la maison.

« J’aime performer sous la pression. Ça nous donne de l’énergie », a déclaré Zsombor-Murray après la compétition.

PHOTO PETR DAVID JOSEK, ASSOCIATED PRESS

Le duo canadien formé de Nathan Zsombor-Murray et Rylan Wiens n’a pu poursuivre sur sa lancée de l’an dernier après s’être contenté du septième rang de l’épreuve de 10 mètres synchro, vendredi.

Hélas, le jeune duo canadien a été incapable de répondre aux attentes, terminant en septième position, en vertu d’un pointage de 360,99, à plus de 40 points du podium.

Ça avait pourtant bien commencé pour les plongeurs de l’unifolié. Ils ont réussi leurs deux sauts d’entrée, les plus simples de leur programme. Ils étaient alors parmi les prétendants au podium.

À partir des sauts optionnels, toutefois, ils ont mal paru. Le quatrième saut aura été fatal. Il était le plus complexe de leurs six plongeons et ils n’ont pas été en mesure de miser sur leur coefficient de difficulté de 3,7, le plus élevé de la compétition.

Après le quatrième plongeon, on était un peu déçus, mais ce n’est jamais terminé. Quelque chose s’est passé, mais on ne peut pas vraiment dire quoi.

Nathan Zsombor-Murray

L’exécution y était, mais leur entrée à l’eau a manqué de délicatesse. Ils étaient provisoirement sixièmes, mais avec deux sauts à faire, le mal était fait. Le saut suivant a été catastrophique, alors que Wiens a complètement raté son atterrissage. Ils ont glissé au huitième rang.

Leur dernier saut, bien exécuté, leur a permis de grimper d’un rang au classement pour conclure l’épreuve au septième rang. « On n’a pas vraiment d’excuse, ce n’était pas notre journée », a expliqué Zsombor-Murray.

Son coéquipier a pour sa part été plus direct : « On doit être capables de performer dans ce genre d’évènement et on a échoué. Nous avons appris et nous allons nous botter le derrière pour revenir plus forts. »

En réalité, les plongeurs ont simplement croulé sous la pression intense des autres duos, incapables de reprendre du poil de la bête.

La Chine, l’Ukraine et la Grande-Bretagne sont montées sur le podium.