Après la « petite onde de choc » qui a secoué son club à Montréal, Katerine Savard garde les yeux sur son objectif aux Championnats du monde de Fukuoka : une finale au 100 mètres papillon.

Au lendemain de son élection in absentia comme membre du nouveau conseil d’administration de CAMO Natation, Savard se concentre sur la tâche à accomplir au Japon, où elle disputera ses sixièmes Mondiaux en grand bassin, du 23 au 30 juillet.

« La mission reste la même pour moi », a assuré Savard lors d’une conférence virtuelle organisée par Natation Canada à Toyota, où l’équipe se trouve depuis quelques jours pour un ultime affûtage.

« Les objectifs ont été établis avec mon pays et mon entraîneur il y a déjà plusieurs mois. Ce sont les mêmes et ça ne changera pas : bien performer. Pour ma part, j’aimerais bien faire la finale au 100 mètres papillon. »

N’empêche, la crise qui a secoué son club à Montréal a provoqué « une petite onde de choc », a admis Savard. Elle a choisi de s’impliquer en soumettant sa candidature comme nouvelle administratrice dans le cadre d’une assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue jeudi soir sous la supervision de la Fédération de natation du Québec (FNQ).

La nageuse de 30 ans fera partie d’un C.A. entièrement renouvelé composé de 13 personnes.

À égalité avec son ex-coéquipier Julien Roy-Lavallée, elle a obtenu le plus grand nombre de votes de la part des 76 membres participants.

« On a été très bien accompagnés, les fédérations étaient derrière nous, autant Natation Canada que la FNQ. La Ville a été derrière nous aussi. Plusieurs scénarios étaient possibles et on nous a tout expliqué. Notre entraîneur a été très bon avec nous pour nous garder concentrés sur notre objectif la semaine prochaine. »

Apporter un nouveau regard

Greg Arkhurst, entraîneur-chef de CAMO depuis 2021, a été suspendu deux semaines il y a quelques mois après un rapport de l’Officier des plaintes du Québec, dont la nature est inconnue. Dans la foulée, sans que ce soit apparemment lié, Arkhurst a appris que son contrat ne serait pas renouvelé à la fin de la saison.

Une partie de bras de fer a suivi avec les membres d’un C.A. déjà affaibli par le départ de plusieurs administrateurs. Devant la menace d’une démission concertée de trois autres entraîneurs, qui soutiennent Arkhurst, les administrateurs restants ont abandonné leur fonction en bloc la semaine dernière, a dévoilé Radio-Canada il y a quelques jours.

Dans ce contexte, Savard a choisi de s’impliquer. Sa coéquipière Mary-Sophie Harvey, l’autre athlète de CAMO qui l’accompagne à Fukuoka, a soumis sa candidature. Trois autres nageurs actuels ont été élus ainsi que quelques anciens.

« En discutant avec les autres, on a réalisé qu’il n’y avait pas nécessairement de nageurs seniors au conseil, a expliqué Savard. On a donc pensé que ce serait intéressant de mettre quelqu’un avec un œil différent. Différentes personnes m’ont proposé de poser ma candidature. J’ai donc réfléchi à tout ça et posé différentes questions. Je pense que c’était une bonne idée. »

Avec l’expérience que j’ai et les différents environnements où j’ai évolué, j’espère apporter du bien et pouvoir faire une différence pour le bien de tous. Ce n’est pas juste [par rapport à] la situation actuelle, mais je pense qu’on peut apporter des choses à long terme.

Katerine Savard

Savard a exprimé sa confiance envers Arkhurst, qui a succédé à Claude St-Jean après les Jeux olympiques de Tokyo repoussés à 2021. Il fait partie du personnel de l’équipe canadienne au Japon.

« N’ayant pas été au conseil auparavant, je ne suis pas vraiment au courant de ce qui s’est passé. À partir de maintenant, je vais voir ce qui en est et ce qu’on met en place. […] C’est difficile de comprendre tout ce qui s’est passé. J’espère avoir plus d’explications et pouvoir me faire ma propre opinion. De mon côté, Greg a toujours été un bon entraîneur pour moi. Je n’ai jamais vu de problèmes, ni avec les entraîneurs ni avec les nageurs sur le bord de la piscine à CAMO. »

Inspiration, respiration

Sur le plan sportif, Savard souhaite gruger l’écart qui la sépare d’une première finale individuelle depuis Kazan en 2015, où elle avait fini cinquième. Elle l’a ratée par huit centièmes l’été dernier à Budapest.

La native de Pont-Rouge s’inspire de sa coéquipière Maggie Mac Neil, championne olympique en titre qui effectue un retour individuel aux Mondiaux après avoir priorisé sa santé mentale en 2022.

« Il y a la stratégie de respirer un peu plus. On a comparé avec les courses de Maggie. Il y a une grande différence de nombre de respirations entre elle et moi. J’ai appris d’elle et j’essaie de le faire à ma manière pour que ça fonctionne pour moi. »