(Québec) « Ce ne sera pas trop compliqué de faire mieux que l’année dernière, en tout cas je l’espère… »

Hugo Houle n’a pas oublié son dernier passage aux Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal.

Acclamé comme un héros après sa victoire d’étape historique au Tour de France, il avait abandonné sur la Grande Allée à trois tours de la fin et mis pied à terre sur l’avenue du Parc après moins d’une boucle du circuit. Sans le savoir, le représentant d’Israel-Premier Tech couvait alors une maladie.

Le coup avait porté pour celui qui se fait généralement un honneur de finir ses courses.

« C’est un privilège de pouvoir s’exécuter devant les nôtres et d’apprécier le soutien de la foule », a rappelé Houle dans le cadre d’un point de presse à Québec, jeudi après-midi.

Moi le premier, j’avais été assez marqué par l’accueil qu’on m’avait réservé. J’espère être en mesure de faire un peu meilleure figure. Les gens m’encourageaient encore alors que j’étais dans le box [de l’équipe à Montréal]. Personne ne leur avait dit que j’avais arrêté…

Hugo Houle, à propos de sa course de l’an dernier à Montréal

Le scénario s’annonce différent cette année. Après une chute aux Mondiaux de Glasgow, le mois dernier, Houle a observé une période de repos plus longue que prévu. Une maladie l’a forcé à annuler sa participation à la Course arctique de Norvège, où il avait conclu au deuxième rang en 2022.

Sans repères en compétition, le Québécois de 32 ans s’est surpris en terminant troisième de la Classique cycliste du Maryland, dimanche, son meilleur résultat dans une épreuve d’un jour de ce calibre.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Hugo Houle au Grand Prix cycliste de Montréal, l’an dernier

Sa présence à l’avant aux côtés de coureurs du niveau du Danois Mattias Skjelmose (1er), de l’Américain Neilson Powless (2e) et de l’éternel attaquant Tom Skujins (5e) est un signal indéniablement positif.

« La façon dont la course s’est déroulée, j’ai eu un peu de chance, a d’abord tempéré Houle. Mais il fallait avoir les jambes. J’étais le premier surpris. Honnêtement, il y avait quand même une belle échappée et j’étais capable de répondre aux attaques dans le final. »

La « similarité » du circuit final de Baltimore avec le parcours de Québec est un autre élément encourageant.

« Évidemment, les Grands Prix cyclistes, que ce soit à Québec ou Montréal, c’est un autre niveau que le Maryland. Ce sera intéressant de voir où je me situe ce week-end. La dernière fois où j’ai été compétitif [ici], ça remonte à assez longtemps. J’ai bien progressé depuis 2019 [15e à Québec] et je suis le premier curieux de voir un peu ce que je peux faire ce week-end si les jambes répondent bien. »

Boivin aussi

Hugo Houle espère « être là » dans la boucle ultime à Québec, au même titre que son coéquipier Guillaume Boivin, qui se remet cependant d’une sévère cabriole en Belgique. Dans les derniers hectomètres de la quatrième étape du Renewi Tour, le 26 août, le Longueuillois n’a pu éviter une collision survenue devant lui.

« Je ne participais même pas au sprint, je faisais le tour de la chute, et un vélo m’est tombé sur la tête. Je suis tombé et je me suis fait quand même assez mal. J’ai fait un périlleux avant et ma hanche a atterri sur une patte de métal qui tient les barrières debout. Je suis parti en ambulance. »

Au départ le lendemain, Boivin a abandonné après une trentaine de kilomètres. Toujours aux prises avec des raideurs et de l’inconfort, il a néanmoins pris part à la classique du Maryland, où il a fini 22e.

« C’était peut-être un peu tôt pour revenir, mais j’étais ici et ça m’aura peut-être fait du bien pour la fin de semaine. »

Boivin se sent d’ailleurs enfin « normal » sur le vélo depuis mercredi, ce qui est de bon augure pour le GP de Québec, l’une de ses courses favorites… quand il n’est pas frappé par la malchance.

Quarante-cinquième et meilleur Canadien l’an dernier, il était en état de grâce avant de devoir procéder à un changement de vélo pour un ennui mécanique à un tour de la fin.

À sa participation précédente, en 2019, il avait roulé sur un bidon avant de s’écraser sur le bitume et se fracturer quelques côtes. Une autre fois, son dérailleur a cessé de fonctionner dans le dernier tour…

Présent à l’édition inaugurale de 2010, le cycliste de 34 ans en sera à son 10e départ sur une possibilité de 12 à Québec. Il avait terminé 17e en 2016, un sommet personnel.

PHOTO JAMES STARTT, FOURNIE PAR GPCQM

Guillaume Boivin

Je n’en ai pas manqué beaucoup. Encore une fois cette année, l’occasion est là pour créer de beaux souvenirs.

Guillaume Boivin

Boivin s’attend à être « l’un des derniers coureurs à lancer » son jeune coéquipier Corbin Strong, un Néo-Zélandais réputé pour ses qualités de puncheur. « Espérons que ce sera pour la victoire. »

La pluie annoncée – ce qui représenterait une première à cette épreuve – pourrait modifier le scénario habituel.

« Tous les endroits où on prend les courbes sans trop freiner où on peut avoir confiance dans l’adhérence des pneus, sous la pluie, ça change tout, a opiné Boivin. Si ça s’avère, la course sera vraiment différente selon moi. Je ne serais pas surpris de voir une sélection et des attaques beaucoup plus tôt. Sous la pluie, ça devient plus dur d’avoir une cohésion et de garder le groupe ensemble. »

Michael Woods, lui, conservera probablement ses énergies pour Montréal, où il visera la victoire.

Cinq autres Québécois, membres de l’équipe nationale, prendront le départ vendredi à Québec : le champion panaméricain Pier-André Côté aspire à une place parmi les 20 premiers, tandis que ses jeunes coéquipiers Matisse Julien, Félix Hamel, Robin Plamondon et Nicholas Rivard chercheront surtout à se familiariser avec le peloton européen.