Nous avons été ensevelis de réponses à notre Mauvaise conduite de dimanche dernier. Nous avons tout lu, et merci de nous avoir raconté des moments de vos vies. Voici quelques commentaires pigés parmi vos suggestions.

La Coupe Laver avec Nadal et Federer

J’ai eu le bonheur d’assister aux trois premières éditions de la Coupe Laver au tennis et même de serrer la main au grand Rod Laver. Mais c’est la toute première édition, tenue à Prague, qui restera gravée à jamais dans ma mémoire. L’ambiance était magique, électrique. Nadal et Federer, côte à côte, voulant gagner la Coupe comme si leur vie en dépendait, encourageant, conseillant les joueurs de l’Équipe Europe à chaque occasion. Le spectacle de ces deux champions ravissant le double en trois manches contre Jack Sock et Sam Querry était époustouflant. Quelle complicité ! Quel talent ! Quel spectacle enlevant ! Et que dire de Nick Kyrgios qui a joué les meneuses de claque pour l’Équipe Monde sans arrêt durant les trois jours ! Celui-ci a joué le dernier match, le décisif, contre nul autre que Roger Federer. L’ambiance était survoltée, indescriptible. Le Maître est revenu de l’arrière pour l’emporter 4-6, 7-6, 11-9, offrant ainsi la Coupe à l’Équipe Europe. Kyrgios, inconsolable, a gagné nos cœurs. On aurait sans doute dû soutenir davantage l’Équipe Monde, mais Federer, c’est Federer ! Un scénario digne d’Hollywood. J’en frémis encore !

Lucie St-Arneault

Le triomphe de Gilles Villeneuve chez lui

PHOTO ARCHIVES UPI

Gilles Villeneuve avec le drapeau à damier sur le circuit de l’Île Notre-Dame, le 8 octobre 1978

Le 8 octobre 1978, Gilles Villeneuve remporte le Grand Prix du Canada sur le circuit de l’île Notre-Dame. À tous les tours, et ce, pendant 70 tours, la foule se levait et criait pour l’encourager. La victoire acquise, la foule a envahi la piste pour célébrer avec le vainqueur. Toutes activités sportives confondues auxquelles j’ai assisté, celle-là est tout en haut de la liste en termes d’ambiance survoltée. J’en parle et j’en ai encore la chair de poule.

Réal Lortie

Les Expos et leur stade

PHOTO ROBERT MAILLOUX, ARCHIVES LA PRESSE

Pedro Martinez au monticule du Stade olympique, en juillet 1994

J’ai suivi les Expos depuis 1969, j’ai vu le premier match à Jarry et le premier au Stade olympique. Pour moi, rien n’égale l’ambiance qui régnait au Stade (oui, notre Stade mal-aimé) en 1994 alors que les Expos menaient le baseball majeur avec une fiche de 74-40 lors du déclenchement de la grève. Je me souviens particulièrement d’une série que les Expos avaient balayée en juin contre les Braves d’Atlanta, qui les poursuivaient pour le premier rang : les 35 000 spectateurs scandaient We are number one en se dirigeant vers les sorties et l’ambiance était toujours à la fête à la Rotonde, où des centaines de fans s’arrêtaient pour célébrer la victoire, écouter la musique (et l’impayable Baron, Alain Chantelois !) et prendre une dernière bière ! C’est désolant ce qu’on a perdu avec le départ des Expos.

Christian Viau

Le but de Cameron Porter

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Cameron Porter en 2015 sur le terrain du Stade olympique dans un match contre Alajuelense en demi-finale de la Ligue des champions de la CONCACAF

Malgré l’ambiance électrisante qui règne au Centre Bell et les foules exaltantes de la NFL, pour moi, rien ne bat le match de la Ligue des champions de la CONCACAF de 2015 entre l’Impact et Pachuca. Il y régnait une atmosphère que je n’avais jamais vécue au Stade olympique, tout simplement enivrante. Le stade a pratiquement explosé lorsque Cameron Porter a inscrit son légendaire but qui propulsait Montréal en demi-finale. Toute cette énergie a perduré pendant plusieurs minutes après le coup de sifflet final, et ce, jusque dans le métro. Une sensation incroyable !

Mathieu Lefebvre

Shapovalov renverse Nadal

Le 10 août 2017, 23 h 05, Coupe Rogers à Montréal, explosion de joie dans la foule lors du point final de Denis Shapovalov contre la super vedette espagnole Rafael Nadal. Une ambiance feutrée de hiiiii, de haaaa et d’applaudissements timides mais retenus, car le décorum du tennis est ainsi fait. Toute l’ambiance se passe à l’intérieur de la tête des 10 000 personnes sur place qui ne croient pas à la victoire du jeune blanc-bec canadien contre le monstre sacré. Tout ça pour dire que l’ambiance ne vient pas toujours avec fanfare et trompette, mais bien avec les tripes et le désir des spectateurs dans le stade.

Bernard Janelle

Le cœur d’un parent

La meilleure ambiance que j’ai vécue à un évènement sportif est celle où mon cœur a failli éclater de fierté quand mon fils (débutant au hockey) a compté le but en prolongation pour propulser son équipe en finale du tournoi bantam de Charlesbourg en 2022 (tournoi qu’ils ont gagné !). Rien de mieux qu’une gang de parents complètement gagas de leurs enfants hockeyeurs !

Julie Naud

Les séries de 2014

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

La foule célèbre au Centre Bell après un but de Max Pacioretty qui mènera à l’élimination du Lightning de Tampa Bay, en avril 2014

De mon côté, cela a eu lieu en avril 2014, lorsque je suis allé au Centre Bell voir le Canadien jouer en série alors qu’il menait la série 3-0 face à Tampa Bay ! Bien sûr, on espère tous un balayage ! À la fin du match, le score est de 3-3 et Max Pacioretty marque alors qu’il ne reste que 43 secondes au match ! Le Centre Bell a explosé ! C’était incroyable, ça reste indéniablement ma meilleure expérience d’ambiance sportive !

César Nicolaï

Autres pays, autres mœurs

J’ai assisté à Thimphu, au Bhoutan, à une compétition de tir à l’arc. Il s’agit du sport national du pays, le seul qui lui a permis d’être représenté aux Jeux olympiques. On dit du Bhoutan qu’il a un “indice du bonheur”. Croyez-moi, ma blonde et moi avons été témoins d’une démonstration haute en couleur de la foule présente. Tous les habitants étaient vêtus selon les traditions du pays. Des vêtements colorés, en plus des accents de musique ancestrale et des rituels que les archers pratiquent avant leur performance sportive. C’est très différent d’un match des séries au Centre Bell, bien sûr, et c’est ce qui a rendu ce moment unique. Un sport particulier qui évoque les traditions de chasse et de survie dans un pays qui borde l’Himalaya et dont la culture bouddhiste crée une atmosphère qui ne se compare à presque rien d’autre au monde. Robin des Bois aurait été fier !

Yves Lahaie

Les séries de 2002

Centre Molson, premier tour des séries éliminatoires de 2002, Canadien-Bruins. J’ai 16 ans. Le hasard veut que mon père ait une rencontre professionnelle dans une loge. Il amène mon frère et moi avec lui au match numéro 4, celui qui se termine dans le tumulte et l’angoisse de voir Richard Zednik inconscient sur la glace après un coup ultra vicieux de Kyle McLaren. Le Canadien perd 5-2, la série est égale 2-2. Montréal ira remporter le prochain match à Boston et est de retour au Centre Molson pour le match numéro 6. Chanceux que je suis, le père d’un ami nous a organisé un trip entre chums. On payait nos billets, il faisait notre taxi (et venait voir le match avec nous). Cette fois, pas de loge, on est tout en haut, où l’ambiance est la meilleure. Je n’oublierai jamais l’ambiance folle de ce match qui a permis au Canadien d’éliminer Boston et de venger Zednik. Beaucoup d’émotions pour l’ado que j’étais, qui avait vu Zednik quasi mort sur la glace, et quelques jours plus tard voir mon équipe remporter les honneurs dans un match à la maison. C’était magnifique (et extrêmement bruyant).

Gabriel Alexandre Gosselin