Christa Deguchi a une fois de plus démontré l’étendue de son talent samedi, au Grand Chelem de Tokyo, où elle combattait devant de nombreux visages familiers. Au sommet de son art, la championne du monde et actuelle numéro un du classement de l’IJF a offert tout un spectacle qui s’est conclu avec la médaille d’or chez les moins de 57 kg

« Christa a tout simplement été phénoménale aujourd’hui [samedi] ! Elle a été en plein contrôle du premier jusqu’au dernier combat et elle n’a jamais été inquiétée. C’était vraiment une brillante performance », a résumé l’entraîneur Antoine Valois-Fortier au terme du tournoi.

Après avoir battu coup sur coup la Britannique Lele Nairne par ippon et la Japonaise Ayami Takano par waza-ari, Deguchi a su élever son judo d’un cran pour ses combats du carré d’as.

Elle avait d’abord rendez-vous en demi-finale avec la Géorgienne Eteri Liparteliani, huitième au monde, qu’elle a vaincue par ippon après seulement 34 secondes.

Deguchi a ensuite mis un point d’exclamation à sa journée en utilisant la même recette lors de la grande finale, où elle se mesurait à la Brésilienne Jessica Lima. Cette dernière n’a pu que se défendre devant les nombreuses attaques de l’Albertaine qui n’a mis que 55 secondes pour concrétiser son triomphe par ippon.

« Je pense qu’on peut dire que Christa était au sommet de sa forme aujourd’hui. Elle a été particulièrement dominante lors de ses deux dernières victoires et c’est de bon augure pour la suite de la saison », a poursuivi Valois-Fortier, qui a aidé sa protégée à faire tomber la pression en début de journée.

De son propre aveu, Christa était un peu plus nerveuse pour ce tournoi. Elle avait plusieurs membres de sa famille et plusieurs commanditaires présents pour l’occasion, alors c’est sûr que ça vient ajouter quelque chose de spécial. Je lui ai juste dit de demeurer dans le moment présent et d’utiliser ça positivement. C’est facile à dire, mais elle a bien réussi à le faire et elle était très fière de sa performance !

Antoine Valois-Fortier, entraîneur de Christa Deguchi

Avant de se frotter à Deguchi dans le duel ultime, Lima avait défait Jessica Klimkait en prolongation dans l’autre demi-finale de la catégorie. L’Ontarienne et deuxième au classement mondial a cependant rebondi de belle manière contre l’Israélienne Timna Nelson Levy. Elle a gagné par waza-ari et a mérité une médaille de bronze quelques heures plus tard.

« Jessica avait un tirage difficile et ç’a été une journée très exigeante pour elle. Je pense que la fatigue s’est accumulée au fil des combats, ce qui explique en partie sa défaite contre la Brésilienne qui a saisi sa chance de marquer au bon moment. Par contre, Jessica s’est très bien reprise. Ça démontre très bien sa force de caractère », a analysé Valois-Fortier à propos de celle qui a dû affronter quatre rivales du top-20 mondial lors de ce Grand Chelem.

Gauthier-Drapeau « surpris par un nouvel adversaire »

François Gauthier-Drapeau (-81 kg) a obtenu le meilleur résultat canadien du jour chez les hommes avec une cinquième place. Le Québécois a démarré son tournoi sur les chapeaux de roues, remportant rapidement ses trois premiers duels par ippon afin d’atteindre la demi-finale.

Il avait alors rendez-vous avec un rival bien connu, soit le Sud-Coréen Joonhwan Lee, qui pointe tout juste devant lui au quatrième rang du classement mondial. Les deux judokas se sont livré un duel à la hauteur du talent présent sur le tatami et c’est finalement Lee qui a eu le dessus au pointage à l’issue des quatre minutes de temps réglementaire.

Gauthier-Drapeau a tenté de se reprendre dans une finale de bronze, cette fois contre un adversaire qu’il n’avait jamais croisé auparavant, l’athlète individuel neutre David Karapetyan. Celui-ci a su tirer profit de cet élément pour l’emporter par ippon et reléguer le Canadien en cinquième place.

« C’est dommage parce que François ne termine pas sur le podium, mais ça demeure un très bon tournoi pour lui, surtout avec trois solides ippons en début de journée », a tenu à souligner Antoine Valois-Fortier.

« Pour le reste, c’étaient des combats très serrés et il a suivi le plan de match tout au long des affrontements. Contre le Sud-Coréen, tout s’est joué dans les derniers instants, puis, en finale de bronze, il a été surpris par un nouvel adversaire. Il ne l’avait jamais vu et cette expérience lui sera bénéfique pour son prochain combat contre lui », a-t-il ajouté en guise de conclusion.

Notons que les Québécois Arthur Margelidon et Louis Krieber-Gagnon étaient eux aussi en action samedi.

Inscrit chez les moins de 73 kg, Margelidon a conclu avec une fiche d’une victoire et un revers, subi contre un éventuel médaillé de bronze, le Géorgien Giorgi Terashvili.

Pour sa part, Krieber-Gagnon n’a pu trouver le chemin de la victoire chez les moins de 90 kg, baissant pavillon d’entrée de jeu face au Suédois Marcus Nyman.

Le Grand Chelem de Tokyo se terminera dimanche avec la présentation des tournois dans les huit catégories restantes. Kelly Deguchi (-52 kg), Catherine Beauchemin-Pinard (-63 kg), Julien Frascadore (-66 kg), Shady ElNahas (-100 kg), Kyles Reyes (-100 kg) et John Jr Messe A Bessong (+100 kg) fouleront les tatamis pour l’occasion.