(Laval) Avant le début du match vendredi soir, Alex Belzile a été chaleureusement applaudi par les spectateurs réunis dans les gradins de la Place Bell. Environ trois heures plus tard, il a été chahuté par certains de ces mêmes amateurs, ce qui ne l’a pas empêché de couronner une soirée de retrouvailles de la plus belle des façons.

Belzile a souligné son retour à la Place Bell en marquant l’un des deux buts de son équipe en tirs de barrage, et un autre en temps réglementaire, et le Rocket de Laval a subi un revers crève-cœur de 4-3 face au Wolf Pack de Hartford vendredi soir.

Lors de la séance de fusillade, Belzile s’est présenté devant Jakub Dobes, sous les huées de la foule, et a battu le gardien du Rocket d’un tir dans la partie supérieure droite.

Jean-François Houle n’a pas été surpris par la performance de Belzile, à qui le Rocket a rendu hommage avant le match avec la présentation d’une vidéo.

« Il est le même joueur qu’il était. Il lève les bâtons, c’est un joueur intense, il parle à ses coéquipiers, il est bon sur les mises en jeu. Un très bon joueur », a décrit Houle.

Brett Berard a scellé l’issue du match en déjouant Dobes d’un tir du revers dans la lucarne, après avoir couché le gardien du Rocket à l’aide d’une belle feinte.

Auparavant, Joshua Roy et Emil Heineman avaient été frustrés par le gardien Louis Domingue.

En temps réglementaire, Philippe Maillet (4e), Roy (8e) et Riley McKay (3e), tous trois en première période, ont déjoué Domingue, qui a bloqué 28 rondelles.

Le Rocket (5-12-5) a ainsi subi une neuvième défaite consécutive. Un revers qui pince parce que la formation lavalloise a livré un effort de qualité contre un rival parmi les plus coriaces dans la Ligue américaine.

« C’est sûr que c’est un pas dans la bonne direction. J’ai aimé notre compétitivité. On a compétitionné. On a marqué des gros buts, on a été dans le match et on a perdu en fusillade. Mais j’ai trouvé qu’on a eu de bonnes chances et qu’on a bien joué », a analysé Houle après cet autre échec.

À sa première sortie depuis samedi dernier à Abbotsford, lors de laquelle il avait offert une contre-performance, Dobes a livré une prestation beaucoup plus convaincante.

Le gardien tchèque a fait face à 40 tirs, dont plusieurs peu commodes. Il a sauvé les meubles en quelques occasions en temps réglementaire et aussi face à Brennan Othmann, tôt en prolongation.

Il n’a rien pu faire, cependant, sur les trois buts du Wolf Pack, inscrits par Belzile, Turner Elson et Ryder Korczak.

Les deux équipes croiseront de nouveau le fer samedi après-midi, au même endroit.

Le Rocket opportuniste

Avant le début du match, deux statistiques attiraient particulièrement l’attention.

Dans un premier temps, le Rocket avait marqué un seul but à ses 23 dernières opportunités lors de supériorités numériques. Par ailleurs, le Wolf Pack occupait le deuxième échelon dans la Ligue américaine avec un pourcentage d’efficacité de 87,6 % en désavantage numérique.

Or, il faut croire que les joueurs du Rocket ignoraient ces informations, car ils ont frappé deux fois en avantage numérique en 23 secondes, tôt en première période.

Maillet a ouvert la marque à 3 : 47 à l’aide d’un tir des poignets qui a battu Domingue à sa droite pendant des punitions mineures à Connor Mackey et à Brandon Scanlin, appelées dans un intervalle de 21 secondes.

Roy a ensuite mis fin à des séquences de neuf matchs sans but et de sept rencontres sans récolter un seul point lorsqu’il a sauté sur son propre retour de lancer, après avoir reçu une passe de Heineman, avec trois secondes à écouler à la pénalité à Scanlin.

« Ça fait longtemps que l’avantage numérique a de la difficulté, et ça fait du bien d’avoir marqué une couple de buts », a fait remarquer Maillet.

Belzile a réduit l’avance de son ancienne équipe en touchant la cible lors d’un avantage numérique à 6 : 01. Il n’a fallu que 38 secondes au Rocket pour récupérer un coussin de deux buts, gracieuseté de McKay.

Toutefois, le Wolf Pack n’avait pas dit son dernier mot.

Graduellement, les visiteurs ont commencé à retrouver un certain aplomb. Dès le milieu de l’engagement initial, on les a sentis plus incisifs et surtout plus présents dans le territoire du Rocket.

Mais ce n’est qu’en milieu de deuxième période que le Wolf Pack a ramené le duel à la case de départ en marquant deux buts en 21 secondes.

Elson a d’abord réduit l’avance du Rocket à 7 : 53 en faisant dévier un tir bas, décoché de la ligne bleue, de Bobby Trivigno. Korczak a enchaîné après une erreur de Nathan Légaré dans sa zone.

Dobes a fait des efforts louables pour empêcher ce but égalisateur, stoppant un premier tir de Matej Pekar puis un autre de Korczak avant de finalement céder.

« Encore une fois, je pense que c’est l’histoire de notre saison. On enlève notre pied de la pédale pendant deux ou trois minutes, et il y a deux buts, trois buts qui entrent », a d’abord déploré Maillet.

« C’est un bon effort. C’est une bonne équipe et on a quand même donné une bonne poussée pendant presque tout le match », s’est ensuite consolé Maillet.

Le Rocket n’a pas entamé la troisième période de la meilleure des façons. La formation lavalloise a joué presque quatre minutes consécutives à court d’un homme à la suite de punitions mineures plus ou moins judicieuses à Logan Mailloux et à McKay.

Les hommes de Jean-François Houle ont tenu le coup, limitant leurs rivaux à seulement trois tirs pendant ces moments inquiétants et cruciaux pour le Rocket.