Le Canada a lancé – littéralement – un pavé dans la mare en réalisant plusieurs performances historiques aux Championnats du monde d’athlétisme cette année.

Ethan Katzberg et Camryn Rogers ont été sacrés champions du monde au lancer du marteau en août, puis Sarah Mitton a décroché la médaille d’argent au lancer du poids à Budapest, en Hongrie.

Katzberg de Nanaimo, en Colombie-Britannique, fut le premier représentant de l’unifolié à remporter le titre mondial au lancer du marteau, tout comme Rogers, de Richmond, en Colombie-Britannique, chez les dames. Mitton, de Brooklyn, en Nouvelle-Écosse, fut aussi la première Canadienne de l’histoire à obtenir le titre mondial au lancer du poids.

« Collectivement, nos résultats aux Mondiaux d’athlétisme démontrent que le Canada n’est plus simplement parmi les meilleurs, a évoqué Rogers, qui est âgée de 24 ans. Nous luttons, nous bousculons et nous nous retrouvons au cœur des batailles pour une place sur le podium.

« Quand on songe à ce qu’on a accompli cette année, il y a bien sûr des leçons à tirer et des choses que nous pouvons améliorer. Mais je crois que nous avons coulé les fondations pour ce que nous tenterons d’accomplir d’ici aux Jeux olympiques de Paris », a-t-elle renchéri.

Ces succès sont en quelque sorte une métaphore du changement de garde qui est en train de s’opérer en athlétisme au pays, le Canada étant maintenant un adversaire redoutable au lancer – alors qu’il était jusqu’ici reconnu pour la qualité de ses sprinters.

Mitton a rappelé que les succès au lancer sont le résultat d’une lente progression, la cuvée actuelle de lanceurs canadiens bénéficiant des expériences de ceux qui les ont précédés.

PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE

Sarah Mitton

« Nous devons vraiment souligner la contribution des nombreux lanceurs qui nous ont précédés, a convenu Mitton, qui est âgé de 27 ans. Nous étions là, à progresser dans l’ombre derrière eux, et maintenant c’est à notre tour de nous retrouver sous les feux de la rampe.

« Je crois que de plus en plus de lanceurs au pays croient qu’ils peuvent atteindre les rangs professionnels, pour démontrer au monde entier que les lanceurs canadiens sont excellents. Nous n’avons jamais véritablement connu de succès historiquement (dans ces disciplines) », a-t-elle rappelé.

À l’aube des Jeux olympiques de Paris en 2024, Katzberg, Rogers et Mitton seront tous des favoris dans leur discipline respective. Mitton ne ressent pas de pression supplémentaire à cause de cela, bien au contraire.

« Quand tes objectifs rejoignent tes attentes, alors il n’y a plus de pression parce que c’est déjà la raison pour laquelle tu travailles avec acharnement au quotidien », a-t-elle expliqué.

« Nous avons acquis beaucoup de bons résultats et d’expérience… après avoir remporté trois des six médailles disponibles, et je crois que nous simplement poursuivre sur cette lancée et développer notre sport », a ajouté Mitton.

Les lanceurs n’ont pas été les seuls à monter sur le podium à Budapest.

PHOTO HANNAH MCKAY, ARCHIVES REUTERS

Damian Warner

Pierce LePage et Damian Warner ont permis au Canada de monopoliser les deux premières places au monde au décathlon masculin.

LePage, de Whitby, en Ontario, a obtenu le titre mondial après avoir enregistré la sixième meilleure performance de l’histoire (8909 points), devant son compatriote Warner, qui est le champion olympique en titre.

Pour sa part, Marco Arop, d’Edmonton, est devenu le premier Canadien à décrocher le titre mondial au 800 m, après avoir obtenu le bronze dans cette épreuve aux Mondiaux de 2022.

Ç’a été un peu moins glorieux pour les sprinters canadiens, cependant.

Andre De Grasse, détenteur de six médailles olympiques, a connu une saison décevante alors qu’il tentait de retrouver ses repères après avoir été ralenti par une importante blessure en 2022.

Il a choisi de s’absenter du relais 4x100 m afin de se concentrer sur la finale du 200 m un peu plus tard le même jour à Budapest.

Sans De Grasse, le relais canadien n’a jamais pu rêver de défendre son titre mondial avec succès, étant même incapable de se qualifier pour la finale. De Grasse a ensuite terminé sixième au 200 m, privant ainsi les sprinters canadiens de la moindre médaille dans cette compétition.

L’Ontarien a cependant conclu sa saison 2023 sur une bonne note, après avoir remporté un titre de la Ligue de diamant au 200 m en septembre.