La rubrique où les journalistes de l’équipe des Sports répondent à une question dans le plaisir.

Nicholas Richard

Tiger Woods remportera un autre tournoi majeur. Lorsque le golfeur le plus électrisant de sa génération remportera son 16e majeur et devancera aussi Sam Snead pour le nombre de victoires en carrière avec 83, vous pourrez venir relire ce paragraphe. Ce sera ardu pour Woods, 47 ans, de gagner au Tournoi des Maîtres, parce que le terrain est difficile à marcher. S’il gagne, ce sera sans doute à l’Omnium britannique, disputé au Royal Troon, car la précision est nécessaire pour l’emporter là-bas et Woods n’a rien perdu de son visou. Il pourrait aussi être dangereux au club de golf Valhalla, là où il a gagné en 2000, au Championnat de la PGA, s’il y participe. Woods a pris part à trois tournois en 2023 et deux fois il a résisté à la coupure en évitant de jouer dans le positif. Il est encore capable de rivaliser avec les autres joueurs pour la puissance de ses coups de départ. Il doit seulement continuer de travailler sur ses coups roulés pour mettre toutes les chances de son côté. Mais s’il y en a un qui peut gagner un autre tournoi majeur, à quelques pouces de la cinquantaine, cinq ans après son dernier titre majeur et surtout après avoir frôlé la mort et l’amputation, c’est bien lui.

Simon-Olivier Lorange

PHOTO JOHN E. SOKOLOWSKI, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

William Nylander

Le Canadien fera l’acquisition d’un joueur d’impact. Un vrai, là, malgré tout le respect que j’ai pour Alex Newhook. Par exemple William Nylander, qui pourrait devenir joueur autonome pendant l’été 2024, ou quelqu’un d’autre par le truchement d’une transaction. En attaque, l’organisation n’a aucune valeur sûre dans son système pour devenir un membre du top 6, à tout le moins dans un avenir rapproché. Et même en défense… oui, les jeunes prennent de l’expérience, mais peut-être voudra-t-on s’offrir une version améliorée des rares vétérans actuellement en place ? Après trois années de reconstruction, je m’attends à ce que la direction serre la vis un peu.

Jean-François Téotonio

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Le directeur sportif du CF Montréal, Olivier Renard

On me demande d’être audacieux, alors c’est ce que je serai. En 2024, le CF Montréal confirmera… que son nouvel entraîneur-chef restera en poste plus d’une saison. Je vous donne le temps d’aller vous chercher un verre d’eau froide pour digérer cette brûlante prédiction à l’emporte-pièce. C’est bon, on continue ? Le club nommera éventuellement son 10e entraîneur depuis l’entrée en MLS, en 2012. Après Wilmer Cabrera, Thierry Henry, Wilfried Nancy et Hernán Losada coup sur coup, le CFM a maintenant bien besoin de stabilité à la barre de son embarcation. Ce qui ne garantit aucunement qu’il va l’obtenir.

Simon Drouin

PHOTO JOSE JORDAN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Tadej Pogačar

Tadej Pogačar va gagner le Giro et le Tour de France. Pourquoi est-ce une prédiction audacieuse ? Parce que le doublé n’a pas été réussi depuis le regretté Marco Pantani en 1998. La topographie italienne et la météo au mois de mai font du Giro le grand tour le plus imprévisible. S’il se rend jusqu’au bout de sa première tentative au Tour d’Italie, le 29 mai, à Rome, le Slovène de UAE Team Emirates aura 33 jours pour refaire le plein d’énergie avant le départ du Tour de France, à Florence, le 29 juin. Cette période est légèrement plus longue que les années précédentes. Le Giro comptera 10 000 mètres de dénivelé positif de moins que l’édition de 2023, soit l’équivalent de presque deux étapes et demie de haute montagne. La grimpe est également moins concentrée dans la troisième semaine. S’il gagne le maillot rose comme prédit dans cette rubrique, un défi encore plus grand sera de conclure le Tour de France vêtu de jaune à Nice. En plus de Jonas Vingegaard (Visma | Lease a Bike, faudra s’habituer), double tenant du titre, Pogačar fera face à une opposition particulièrement relevée avec la participation annoncée, entre autres, de Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) et de Primož Roglič (vainqueur du dernier Giro), nouveau représentant de l’ambitieuse BORA-hansgrohe. Gros programme pour Tadej Pogačar, qui cible également les Grands Prix de Québec et de Montréal et les Championnats du monde de Zurich. À maintenant 25 ans, « c’est un capable », comme disait mon père.

Alexandre Pratt

PHOTO KEVIN M. COX, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Luguentz Dort (5)

Propulsée par le brio défensif du Québécois Luguentz Dort, l’équipe masculine de basketball du Canada causera le choc aux Jeux de Paris en atteignant la finale. Ce sera la première médaille olympique des basketteurs canadiens depuis 88 ans.

Richard Labbé

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Johan Venegas (7) se tord de douleur dans un match de la Ligue des champions de la CONCACAF en 2020.

Il y aura un match de soccer sans simulation. L’affectation était très claire, et dedans, il y avait le mot « audacieux ». Alors c’est ça. N’étant pas un consommateur habituel de soccer extérieur (je préfère, et de loin, la version plus pure et intérieure sur un tapis avec des scores de 33 à 29, comme ça devrait être joué en tout temps), je ne peux prétendre détenir la vérité, mais je suis pas mal certain que dans toute l’histoire de ce « sport », il n’y a jamais eu un seul match qui n’a pas inclus au moins une mort théâtrale. Mais en ce mois de janvier, nous sommes en 2024, et face à une telle certitude, et aussi parce que les temps changent, je suis convaincu qu’il y aura au moins un match, dans une ligue quelque part, où personne ne ressentira le besoin de recréer la scène de la mort d’Othello. C’est audacieux, j’en conviens, mais l’année 2024 sera celle de tous les possibles, alors c’est ça.

Jean-François Tremblay

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Le quart-arrière Cody Fajardo soulève la Coupe Grey lors du défilé des Alouettes de Montréal.

Comme directeur des sports, rien ne me fait plus plaisir professionnellement que la popularité du sport, quel qu’il soit. Après la finale de la Coupe Stanley et les deux Jeux olympiques collés, il y a eu un certain marasme. La fin de 2023 m’a toutefois donné espoir que les Alouettes reprennent leur place dans le paysage sportif. La vérité étant que le public n’était plus au rendez-vous pour la couverture médiatique de l’équipe et que donc, forcément, cette couverture baissait. Il y a toutefois un besoin à Montréal que les autres clubs que le Canadien prennent leur place, ce qui n’est pas toujours évident. Il est aussi important que les lecteurs soient au rendez-vous autant que possible pour ces contenus. Les Alouettes ont posé les jalons de cette reconquête de l’amour du public, et tout le monde, amateurs de sport comme journalistes, ne pourrait que se réjouir d’une année 2024 remplie de succès pour les Moineaux.

Appel à tous

Et vous, quelle est votre prédiction sportive audacieuse pour l’année 2024 ?

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