(New York) Le quartier le long de la rue Canal, dans le sud de Manhattan, porte certes le nom de Chinatown, mais le véritable centre de gravité de la communauté est-asiatique se trouve maintenant à Flushing, un quartier de Queens situé dans la cour arrière du stade de tennis Arthur-Ashe.

La Presse s’y est aventurée en ce lundi midi, en attendant un vol de milieu d’après-midi, car le quartier est par ailleurs situé à proximité de La Guardia. Une dizaine de minutes en taxi, une vingtaine en autobus, permettent de gagner l’aéroport.

Premier constat : ça grouille. Même s’il s’agissait d’un lundi midi d’hiver, les trottoirs étaient envahis de piétons, assez pour qu’on ait assisté à la classique scène new-yorkaise de la voiture coincée au milieu de l’intersection au moment où le feu tourne au rouge.

PHOTO GUILLAUME LEFRANÇOIS, LA PRESSE

Cette voiture est peut-être encore coincée à l’angle de Main et de Roosevelt au moment d’écrire ces lignes !

L’angle des rues Main et Roosevelt est d’ailleurs désormais considéré comme une des intersections les plus fréquentées de New York.

Tout visiteur ayant déjà séjourné en Chine se reconnaîtra par ailleurs dans ces centres commerciaux qui sont, en d’autres termes, une série d’étals sommairement divisés, vendant vêtements et accessoires souvent à bas prix.

On s’arrête à un kiosque vendant des étuis de téléphone et d’écouteurs pour remarquer des étiquettes de prix sur les produits. Un indice qui laisse croire que le marchandage, si populaire dans le Chinatown de Manhattan, est peut-être moins répandu par ici. La Presse n’a toutefois pas poussé l’exercice jusqu’à marchander l’étui d’écouteurs à 8 $.

Les marchés d’alimentation et les magasins généraux recèlent quant à eux des trésors, par exemple des chocolats à l’effigie de Super Mario.

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Magasin général d’alimentation et autres produits, avec une mystérieuse machine à gauche…

Les grandes bannières ont leur place, mais il y en avait si peu dans le secteur que nous avons parcouru qu’elles ressortent du lot.

De toute façon, l’intérêt du quartier est évidemment de tenter sa chance dans un des restaurants asiatiques, terme que l’on préfère à « chinois » car le quartier abrite aussi des commerces sud-coréens et taïwanais, si on se fie aux drapeaux accrochés.

Les restaurants de dim sum, notamment le Asian Jewel, ont la cote. C’est aussi le cas des restaurants de fondue (« hot pot »). Le Xiang Hot Pot, situé dans un des centres commerciaux, obtient de bonnes notes sur Google, et on accorde des points bonis pour la devanture.

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Le Xiang Hot Pot, dans le New World Mall

Par manque de temps, La Presse a toutefois dû se rabattre sur un de ces comptoirs où des canards suspendus dans la vitrine accueillent les visiteurs. La longueur de la file d’attente laisse croire que l’endroit est apprécié localement.

Un repas costaud nous attendait. On pensait qu’un plat était composé de trois items, mais le langage corporel de la dame assurant le service nous a fait comprendre qu’elle ne refermerait pas le plat avant d’y déposer cinq items.

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Comptoir de restauration dans le New World Mall

Elle nous remet le plat – est-ce une enclume, tant c’est lourd ? – et nous demande très exactement 10 $, argent comptant seulement, taxes probablement incluses. On aurait bien voulu un reçu pour le rapport de dépenses, mais quelque chose nous dit qu’on serait encore en train de l’attendre au moment où vous lirez ces lignes.

Côté bar, plaidons les circonstances atténuantes. L’exploration a eu lieu le dimanche soir, soirée tranquille s’il en est une, et les environs de l’hôtel ne regorgeaient pas d’options invitantes. La très forte odeur de cigarette – émanant du cendrier du barman – nous a fait fuir le premier établissement, pas avant que l’on entende quelques notes de karaoké.

Les boutiques, restaurants, bars et autres de Brooklyn et de Manhattan vous laisseront assurément un souvenir plus mémorable. Mais pour une courte visite, ou pour dormir à proximité de l’aéroport ailleurs qu’en bordure d’une autoroute, le secteur vaut bien une courte visite.