(Katy) Les superpouvoirs athlétiques de Simone Biles ont fait d’elle une star de la gymnastique, mais à l’approche des Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août), ses coéquipières louent surtout les « qualités humaines » de la championne américaine.

Après l’effondrement des JO de Tokyo en 2021 où, victime de troubles de l’orientation, elle avait fini par déclarer forfait pour se concentrer sur sa santé mentale, suivi par deux années chaotiques, la superstar américaine de la gymnastique Simone Biles a repris le chemin des compétitions avec brio.

Après sa démonstration aux Championnats du monde à Anvers (Belgique) en octobre 2023 (quatre titres), elle devrait de nouveau briller sur la grande scène olympique à Paris.

À 26 ans (27 le 14 mars), après avoir été une adolescente en or aux Jeux de Rio en 2016 (quatre titres à 19 ans), Simone Biles fait désormais office de figure tutélaire auprès de coéquipières bien plus jeunes qui rêvent comme elle de podiums.

« Pour moi, l’écart d’âge n’a pas d’importance à la salle », assure Joscelyn Roberson, âgée de 17 ans, qui s’entraîne avec la légende au Centre des champions du monde (WCC) à Spring (Texas). Roberson faisait partie de l’équipe américaine médaillée d’or aux Mondiaux d’Anvers avec Biles, mais une blessure avait rapidement stoppé sa compétition.

« On s’entraîne toutes avec le même objectif, et on le fait de la même façon, nos difficultés sont les mêmes. Apprendre à connaître Simone a véritablement été très amusant. »

Les liens de la jeune américaine avec la star des praticables remontent avant leur première rencontre, lorsque Biles avait posté sur ses réseaux sociaux une vidéo de Roberson, alors âgée de 9 ans, réussissant un salto arrière avec vrille, et commenté « je suis admirative ».

PHOTO MARK FELIX, AGENCE FRANCE-PRESSE

Simone Biles

« Ça m’avait donné l’impression d’être unique », a raconté Roberson dimanche à l’occasion d’une journée consacrée aux médias à quelques mois des Jeux.

« Je pense que j’admire plus ses qualités humaines que ses qualités de gymnaste », lance pour sa part Zoe Miller, autre membre du WCC, médaillée d’or par équipe et aux barres asymétriques lors des Jeux panaméricains l’an passé.

« C’est parce que je la connais bien mieux que la plupart des gens. Elle est très humble, attentionnée et prend toujours soin de moi. »

« Duo hilarant »

Tiana Sumanasekera, autre championne par équipe aux Jeux panaméricains, assure que Miller et Biles sont les reines de l’ambiance, même quand l’entraînement se durcit.  

« On est un groupe de filles un peu folles. On adore rire ensemble, et Simone et Zoe forment un duo hilarant », assure la sportive de 16 ans.

« Même quand les journées sont difficiles, elles vont lancer une blague et nous faire rire alors qu’on était plutôt sur le point de pleurer. »

Beaucoup des partenaires d’entraînement de Biles rêvent d’une première sélection olympique, mais Jordan Chiles était présente, elle, à Tokyo, lorsque la grande championne avait renoncé à la plupart des épreuves, en souffrance à cause de pertes de repères dans l’espace (« twisties »).

Chiles se dit « fière » de voir Biles de retour au sommet de la gymnastique, un sport qu’elle a transcendé comme Michael Phelps avec la natation ou Serena Williams avec le tennis. Biles a notamment mis en lumière les problèmes de santé mentale dans le sport de haut niveau, en plus de porter la voix ces dernières années des dizaines de gymnastes abusées sexuellement par l’ancien médecin Larry Nassar.

« Pouvoir assister à son retour après Tokyo et la voir devenir ce qu’elle veut devenir… Cette fille est incroyable, exceptionnelle », souffle Chiles, en argent par équipe au Japon.