Il y a longtemps que la crosse professionnelle avait fait vibrer le Grand Montréal. Le Rock de Toronto et le Riptide de New York ont tenté de raviver la flamme, vendredi soir, à la Place Bell.
Le Rock, favori par son classement et favori de la foule, l’a emporté par la marque de 16-10 dans un match de la Ligue nationale de crosse (NLL). Une rencontre que les fans présents ont semblé apprécier, au vu des nombreuses acclamations au fil des buts et, notamment, de la rude bataille que se sont livrée deux joueurs avant la mi-temps.
« C’était tout un match à voir pour les fans », a commenté Mark Matthews devant La Presse. L’attaquant a marqué quatre buts dans ce match, la plus haute récolte des deux équipes.
« Il y a eu beaucoup de buts, une bataille, beaucoup d’action, a continué Matthews. On espère pouvoir refaire ça. »
L’Express en tête
Laval était-il nostalgique de l’Express, vendredi soir ? L’Express, c’est cette équipe montréalaise de la NLL qui n’a existé qu’une seule saison, en 2002. Mais qui a marqué l’histoire du sport, selon nous, surtout grâce à son magnifique logo.
Quel ne fut pas notre bonheur, donc, de tomber sur un partisan portant fièrement le chandail de l’Express avec ledit logo. Il est 18 h 30, les joueurs s’échauffent sur la surface synthétique, et on discute avec David Nadeau, un ancien joueur de crosse. Depuis combien de temps n’avez-vous pas sorti ce chandail, David ?
« Ça fait plus de 10 ans que je n’y avais pas touché ! dit-il. Ça fait super longtemps. Toronto était venu jouer un match d’exhibition [en 2012]. Je pense que c’est la dernière fois. »
Ce qui ne l’a pas empêché de suivre les activités de la NLL entre-temps. « J’enregistre tous les matchs », affirme celui qui a commencé à jouer à la crosse à 7 ans, à Pointe-aux-Trembles.
David Nadeau nous apprend qu’il a même tenté sa chance au camp d’entraînement de l’Express, à l’époque. « Je commençais à être trop vieux. Je n’avais pas la condition physique pour aller jouer dans une ligue comme ça. J’avais déjà arrêté depuis deux, trois ans. On est plusieurs à être allés au camp d’entraînement pour le plaisir. »
Mais il assure qu’il « n’a pas manqué une game » de l’Express au Centre Bell, bien que l’enceinte fut « trop grosse », selon lui, pour accueillir une telle équipe. Que pense-t-il donc du niveau des deux formations qui s’apprêtent à en découdre à Laval ?
« Les joueurs ont atteint un niveau d’excellence incroyable. Comme dans tous les sports, ce sont des machines d’entraînement. Je m’attends à ce que Toronto, l’équipe de l’heure, remporte le match. Mais on va probablement avoir un bon spectacle. »
Des buts nombreux, et beaux
Ça a mal commencé pour Toronto. Rapidement, le Riptide a pris une avance de trois buts. Le Rock était-il déconcentré par la musique en continu, qui jouait même pendant l’action ? Ou n’est-ce que nous que ça gênait ?
On se rend rapidement compte que oui, beaucoup de buts seront marqués dans cette rencontre. On a une pensée pour le collègue Richard Labbé, lui qui est encore nostalgique des rencontres de soccer intérieur de l'Impact au Centre Molson.
En plus de la musique qui joue dans les haut-parleurs même pendant que les joueurs tricotent autour du filet, on remarque aussi la présence d’un cadran de tir de 30 secondes par possession. Ce qui constitue un deuxième point commun avec le basketball. Le dernier que nous noterons.
S’il se marque beaucoup de buts, il s’en compte aussi de très jolis. Comme le premier de la rencontre, celui de Connor Kearnan, de New York : une très belle manœuvre du revers, par-dessus son épaule, dans l’axe. Le gardien du Rock a été subjugué.
Gardien d’ailleurs qui, comme son homologue du Riptide, porte un équipement particulièrement volumineux, comme un Mario gonflé au Super Nintendo, sans le flottement en 2 D. Il faut dire que les joueurs adverses arrivent souvent à toute vitesse, et que tout ce beau monde se retrouve empilé. Au moins, avec leur bâton que ne renierait pas l’ado qui s’occupera de laver votre piscine cet été, les geôliers peuvent élever la balle au-dessus de la mêlée.
Après un premier quart difficile, le Rock se ressaisit, comble son retard, et ne regardera plus derrière après avoir créé l’égalité en fin de première demie. Sans doute au grand plaisir de Peter Marinakos et Chris Gardner, partisans torontois rencontrés en début de match.
Chris porte une cape aux couleurs du Rock que l’on avait remarquée de loin. On le laisse vous raconter son histoire.
« Elle a été faite en Afghanistan ! s’exclame le militaire aujourd’hui retraité. Je l’avais fait faire par les gars là-bas parce que j’aimais l’équipe. Je ne me rappelle plus l’année, mais tous les joueurs, et même les cheerleaders, l’ont signée. »
Peter vit aujourd’hui à Ottawa. Il n’a pas hésité une seconde lorsque le match à Laval a été annoncé.
Montréal devrait ravoir une équipe ! Avec leur amour du hockey…
Peter Marinakos
Il n’est pas le seul à le souhaiter.
« Les partisans étaient super, a lancé Matthews. C’était un match excitant pour eux. […] Si c’est la foule qu’on aurait tous les soirs ici, alors on espère qu’une équipe va revenir. »