La spécialiste canadienne des haies Priscilla Lopes-Schliep a ajouté à sa médaille de bronze olympique, mercredi, en remportant la médaille d'argent aux championnats du monde d'athlétisme.

L'Ontarienne de Whitby a terminé deuxième dans l'épreuve du 100 m haies féminin avec un temps de 12,54 secondes à Berlin.

La Jamaïcaine Brigitte Foster-Hylton a raflé l'or en 12,51 tandis que sa coéquipière Delloreen Ennis-London a pris la troisième place en 12,55.

Dix minutes avant la course, Lopes-Schliep a eu la surprise de recevoir la visite des responsables des contrôles antidopage, qui demandaient un échantillon d'urine.

«J'étais extrêmement surprise de les voir, a dit la Canadienne. J'ai essayé d'en faire abstraction. Je ne pouvais pas laisser ça m'affecter, et je devais simplement me concentrer sur ce que j'avais à faire. Aucune des autres filles n'a eu à composer avec ça. J'étais la seule, mais je pense que j'ai bien réagi.»

Après la course, Lopes-Schliep a donné l'accolade à Foster-Hylton, avant de s'envelopper dans un drapeau canadien.

«Je savais que j'avais fini dans les trois premières, mais je ne savais pas à quelle position, a dit Lopes-Schliep. Je savais que Brigitte était devant moi et je lui ai dit qu'elle avait gagné, et elle a dit qu'elle ne le savait même pas, parce qu'elle avait franchi la ligne d'arrivée les yeux fermés. J'ai fait une petite célébration comme à Pékin, alors je pense que c'est maintenant ma marque de commerce.»

Le contrôle anti-dopage derrière elle, Lopes-Schliep planifiait célébrer avec son mari Bronsen Schliep et son entraîneur Anthony McCleary, et consommer des substances que les athlètes de haut niveau ont l'habitude d'éviter.

«Je vais juste savourer chaque instant - et aussi savourer de la pizza et de la crème glacée,» a dit Lopes-Schliep.

L'ancienne championne du monde Perdita Felicien, de Pickering, en Ontario, a connu une course désastreuse, terminant dernière en 15,53. Elle a heurté les deuxième et troisième haies.

La journée a également été difficile pour la championne olympique, l'Américaine Dawn Harper. Elle a eu un lent départ et terminé septième. La championne du monde en titre Michelle Perry a été éliminée, mardi, dès le premier tour.

Lopes-Schliep avait créé la surprise en décrochant le bronze aux Jeux olympiques de Pékin, l'été dernier. Après avoir franchi la ligne d'arrivée, mercredi, elle a donné l'accolade à Foster-Hylton avant de se mettre un drapeau canadien autour des épaules.

Felicien a remporté le championnat mondial en 2003 et décroché l'argent à la compétition de 2007 au Japon. Elle a toutefois également connu sa part de déboires. Elle était parmi les favorites à l'amorce des JO d'Athènes, en 2004, mais elle a chuté en heurtant la première haie lors de la finale. Elle a raté les Jeux de Pékin à cause d'une blessure au pied.

La Sud-Africaine Caster Semenya, de son côté, a prouvé qu'elle n'a pas pris ombrage de la controverse concernant sa féminité en remportant brillamment la finale du 800 m.

Semenya a pris les commandes de la course à la fin du premier tour pour boucler l'épreuve en 1:55,45, la meilleure performance mondiale de l'année sur cette distance.

L'athlète de 18 ans a devancé la tenante du titre Janeth Jepkosgei par 2,45 secondes, alors que la Britannique Jennifer Meadows s'est offert le bronze en 1:56,72.

Il y a trois semaines, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAS) a demandé à la fédération sud-africaine de vérifier la féminité de Semenya. La jeune femme, à la voix grave et la musculature impressionnante, avait fait sensation en remportant les championnats d'Afrique junior à Maurice en une minute 56.72 secondes. Les résultats de ce contrôle ne seront pas connus avant plusieurs semaines.

«Il s'agit d'une affaire médicale, non d'une affaire de tricherie», a tenu à préciser Nick Davies, le porte-parole de l'IAAF.

Chez les hommes, le Jamaïquain Usain Bolt s'est facilement qualifié pour la finale du 200 m.

Bolt a remporté sa demi-finale par une température de 26 degrés en 20,08 après avoir coupé son effort à mi-course. S'il avait poussé jusqu'au bout, il aurait battu le record des championnats signé en 19,76 secondes par Tyson Gay en 2007. Le Jamaïquain qui a abaissé à 9,58 secondes le record du monde du 100 mètres à Berlin, détient celui du 200 en 19,30 secondes.

Tenant du titre mais blessé, Gay ne participe pas à ce 200 mètres, dont la finale se déroulera jeudi.

Sur 1500 m, la victoire est revenue à Yusuf Saad Kamel du Bahraïn, champion du monde comme l'avait été son père pour le Kenya. Naturalisé, Kamel l'a emporté en trois minutes 35.93 pour s'offrir son premier titre majeur.

Pour le Kenya, son père Billy Konchellah avait ramené de l'or mondial sur 800 m.

Kamel a devancé l'Ethiopien Deresse Mekonnen et l'Américain Bernard Lagat.

Au lancer du disque, l'Allemand Robert Harting l'a emporté avec un jet à 69,43 mètres contre 69,15 au Polonais Piotr Malachowski. L'Estonien Gerd Kanter a pris la troisième place en 66,88.