Lucian Bute avait très hâte de boxer de nouveau devant les siens, en Roumanie. Samedi soir à Bucarest, Bute s'est enfin retrouvé devant ses fans roumains... mais il ne s'est pas attardé très longtemps!

Au final, Bute (29-0, 24 K.-O.) a rapidement liquidé son adversaire, le Français Jean-Paul Mendy, d'un solide crochet de gauche à la tête au quatrième round. Sans surprise, il conserve ainsi son titre de champion des super-moyens (168 livres) de l'IBF. Pour lui, il s'agit d'une huitième défense du titre depuis sa conquête, en 2007.

Samedi soir, les quelque 10 000 fans roumains ont bruyamment manifesté malgré une chaleur suffocante sous le toit du centre Romexpo. Ces fans ont accordé une longue ovation à leur héros à la suite du fameux crochet. Le héros, lui, s'est mis à pleurer comme un enfant en voyant tous ces fans debout. «Vive le Québec, vive la Roumanie!», a-t-il lancé au micro dans le ring, sous les confettis qui tombaient.

La fête s'est poursuivie dans le vestiaire, quand ses parents et ses amis l'ont accueilli dans la joie. Visiblement heureux, Bute en a profité pour serrer des mains et remercier tout le monde... y compris les membres des médias!

«Ça faisait quatre ans que j'attendais ça, la chance de revenir disputer un combat en Roumanie, a-t-il soufflé. Il y avait vraiment beaucoup d'émotions pour moi.»

Contre un Bute porté par l'énergie des fans, Mendy (29-1-1, 16 K.-O.) ne pouvait pas grand-chose. Le Français n'a pas très bien paru devant les attaques de son rival, plus rapide, plus précis, plus actif aussi. Après le coup décisif, Mendy est d'ailleurs resté longtemps au sol avant de se relever.

«C'était un coup qu'on avait préparé à l'entraînement, j'attendais juste le bon moment pour pouvoir le placer, a expliqué Bute. Ça s'est passé exactement comme on l'avait prévu.»

Si Mendy, pourtant un adversaire obligatoire tel que choisi par l'IBF, ressemblait à une proie assez facile samedi soir à Bucarest, le prochain rival de Bute pourrait s'avérer un peu plus dangereux.

Ce n'est un secret pour personne: ça fait maintenant plus d'un an que Bute et InterBox songent à Kelly Pavlik, ancien monarque chez les 160 livres. L'Américain doit se battre chez lui en Ohio, le 6 août. Dans le cas d'une victoire, il est fort probable que Pavlik et Bute croisent ensuite les gants le 5 novembre, probablement à Atlantic City.

Jean Bédard, président d'InterBox, a d'ailleurs confirmé que les discussions avec le clan Pavlik se tenaient depuis plusieurs jours déjà. «C'est sûr que c'est le scénario qu'on veut, il faut maintenant tenter de finaliser l'entente», a-t-il fait savoir.

Des visées aux États-Unis

Bute, lui, se croise les doigts. «On attend Kelly Pavlik. J'espère qu'il va gagner son combat au mois d'août. Je suis prêt pour ça. Je suis prêt à aller me battre aux États-Unis, c'est important pour moi d'être reconnu là-bas. Je suis rendu là, c'est le moment d'aller boxer ailleurs. Pavlik a une belle droite, c'est un gars qui cogne. Un de ses partenaires d'entraînement m'a déjà dit qu'il n'a jamais rencontré quelqu'un qui cogne aussi fort...»

Pavlik, 29 ans, a une fiche de 37-2 avec 32 K.-O., mais a subi ses deux défaites à ses cinq dernières sorties. À Montréal au mois de mai, le vétéran Bernard Hopkins a affirmé que Pavlik n'a jamais été le même depuis cette défaite contre lui, en octobre 2008.

«Kelly Pavlik demeure un boxeur très reconnu aux États-Unis, et on pense que ça va être bon pour Lucian», a expliqué Jean Bédard après la victoire de samedi soir.

En attendant de reprendre l'entraînement à Montréal au mois d'août, Lucian Bute va maintenant s'offrir quelques semaines de repos en Roumanie, dans son village natal. Si c'est possible.

«Ce fut la folie ici au cours des deux dernières semaines, a-t-il conclu. Les gens ont adoré le combat, tout le monde est très content. J'ai passé des moments incroyables par ici, et je ne sais pas si je vais pouvoir me reposer... Je savais que les Roumains étaient très intenses, mais je ne savais pas qu'ils l'étaient à ce point!»

Photo Reuters

Lucian Bute a fait très mal paraître son adversaire Jean-Paul Mendy, pourtant un adversaire obligatoire choisi par l'IBF.