Les jeux de coulisses ne semblent avoir aucune prise sur le moral des coureurs de SpiderTech à la veille des courses de Québec et Montréal. C'est une bande très décontractée qui m'attendait au pied du Château Frontenac, en matinée, pour une avant-dernière sortie d'entraînement ouverte aux journalistes (finalement, j'étais tout seul). Une heure et demie très mollo, de quoi pouvoir piquer une jasette avec François Parisien et Martin Gilbert, les deux Québécois du groupe.

D'abord Parisien, le plus zigoto. La saison a été difficile et il broyait du noir au début du mois d'août avant son départ pour l'Utah et le Colorado. «Dans ce temps-là, tout devient négatif», a dit le coureur de 29 ans. Les courses ont été éprouvantes, mais il est revenu plus affûté que jamais au retour de ce séjour de quatre semaines en altitude. «Je n'ai jamais poussé autant de watts à l'entraînement», s'est-il enthousiasmé.

Agneau sacrifié de l'échappée matinale l'an dernier, Parisien a donc de beaucoup plus grandes ambitions pour cette année. L'ancien champion canadien pense déjà à l'an prochain alors qu'il s'installera en permanence à Gérone, en Espagne.

Un podium?

Ensuite Gilbert, qui n'est pas un lointain cousin de Philippe. Ça ne l'empêche pas de viser ouvertement un podium... au risque de s'attirer les railleries de ses amis. Le cycliste de Châteauguay pense avoir réglé un problème de carence en fer qui a complètement bousillé sa saison. Il souhaite la sauver à Québec.

Son principal défi sera de faire la sélection finale... et espérer avoir encore les jambes pour sprinter dans le dernier kilomètre en faux plat montant. Au bout de 200 kilomètres, la plus infime parcelle d'énergie restante pourrait faire la différence. C'est sans doute pourquoi Gilbert a sonné le rappel des troupes avant la côte de Cap-Rouge. Et qu'il a mangé mon muffin maison aux bananes sur le chemin du retour.