Derrière l'ouragan Gilbert, Dominique Rollin et David Veilleux, transportés par leur public, ont réussi une course franchement impressionnante, hier, lors du Grand Prix cycliste WorldTour de Québec. Le premier a fini 20e à 1m26, coiffant le second de justesse à la fin d'un long sprint pour l'honneur... ou une «coupe fleur de lys» virtuelle.

Ce résultat presque identique n'a pas été perçu de la même façon par les deux protagonistes.

Rollin se mordait les doigts de n'avoir pu accrocher le train Gilbert quand il est parti à l'avant-dernier passage dans la côte de la Montagne. L'athlète de 29 ans prévoyait une attaque au tour suivant, une «erreur d'inattention» que lui et trois coéquipiers de la FDJ ont chèrement payée.

«Ce n'est pas un circuit facile», a fait valoir Rollin en descendant une canette de cola quelques minutes après l'arrivée.

«On était juste un peu trop derrière quand ils sont sortis. On était quatre gars qui pouvaient suivre. Malheureusement, il y a un trou qui s'est ouvert. On était pris derrière, à faire une course de rattrapage. C'est là qu'on a perdu nos chances de faire un top 10.»

Rollin était d'autant plus déçu qu'il sentait qu'il avait «les jambes pour être là à la fin».

Ce n'est pas le cas de Veilleux, même s'il était dans sa meilleure forme de l'année. Il n'a cependant pu que constater la supériorité des 10 coureurs qui se sont envolés après quatre heures et demie en selle. «Je ne m'en fais pas accroire: quand ils sont partis, je n'étais pas capable», a reconnu l'athlète de Cap-Rouge, qui a pris le 22e rang. «Ces gars-là étaient trop costauds. Je ne suis pas dans les 10 meilleurs au monde.»

Le représentant de l'équipe Europcar se disait donc «satisfait» de cette course «beaucoup plus dure que l'an dernier», alors qu'il avait terminé 31e. Le coureur de 23 ans a apprécié son duel final avec Rollin. «Je pense qu'on était chacun extrêmement motivés aujourd'hui, a dit Veilleux. C'était fantastique. D'ailleurs, je tiens à remercier tout le monde qui était là. Je ne les ai pas tous vus, mais je les ai tous entendus. C'était vraiment exceptionnel.»

L'humeur était plus maussade du côté des deux Québécois de SpiderTech propulsée par C10, Martin Gilbert et François Parisien. Pris de crampes aux jambes quand les choses se sont animées au 12e des 16 tours, Gilbert a été rapidement contraint à l'abandon.

Frustration

«Je me disais que ça allait passer et je me suis accroché dans le long faux plat, mais ça roulait carré, a expliqué l'olympien de Châteauguay. Je n'étais pas nécessairement accoté physiologiquement, mais les jambes n'étaient vraiment plus là.»

Une course frustrante, à l'image d'une saison gâchée par des ennuis de santé. «2012 sera une meilleure année pour moi», s'est promis Gilbert.

Parisien a duré trois tours de plus avant d'être lui aussi victime de crampes qu'il parvenait mal à s'expliquer. «En l'espace de deux kilomètres, je suis passé d'être en contrôle à 100% à me faire sortir directement dans la côte de la Potasse, a dit le cycliste de Repentigny. Je suis assez déçu. Je pense que j'avais les jambes et la forme pour compétitionner.»

À l'inverse de Gilbert, Parisien peut au moins espérer pouvoir se faire valoir demain sur le mont Royal. «Si je m'alimente mieux, ça devrait régler le problème.»