Il fallait voir la mine réjouie de Jean-René Bernaudeau, directeur sportif d'Europcar. Son poulain David Veilleux n'avait pas gagné la course, mais il a épaté le patron en se portant en tête avec 25 kilomètres à faire, hier après-midi, au Grand Prix cycliste WorldTour de Montréal.

L'opération n'a duré que quelques kilomètres, mais elle a permis au cycliste de Cap-Rouge de franchir la ligne d'arrivée légèrement en tête avec deux tours à faire. En dépit de cet effort improvisé qu'il a un peu regretté, Veilleux a réussi à s'accrocher de justesse au groupe de tête dans l'ultime ascension de Camilien-Houde. En fin de compte, il a fini 22e, comme à Québec vendredi, à quatre secondes du gagnant Rui Costa.

«Normalement, ce n'est pas un parcours à mon avantage, mais j'avais vraiment de bonnes jambes, probablement mes meilleures de la saison, a jugé Veilleux. Avant tout, je me suis surpris aujourd'hui. Je suis vraiment très content.»

Au sujet de son attaque, Veilleux a reconnu qu'elle n'avait pas été la plus judicieuse. «Ce n'était pas nécessaire, je me suis un peu emballé», a dit le jeune homme de 23 ans.

À ses côtés, Bernaudeau exultait et faisait même campagne pour que Veilleux soit sélectionné dans l'équipe canadienne pour les Championnats du monde de Copenhague, le 25 septembre. «Le Canada doit investir sur l'avenir, a dit le Français. Pour moi, c'est zéro risque. Il faut l'amener.» Le nom des trois partants sera connu cette semaine (Ryder Hesjedal a déjà fait savoir qu'il passait son tour). Bernaudeau a également indiqué que Veilleux pourrait être invité à participer au Tour de Lombardie, la dernière grande classique de la saison, le 15 octobre.

Après une sortie difficile à Québec, vendredi, les membres de l'équipe canadienne SpiderTech ont été plus visibles à Montréal. Sans obtenir un résultat plus probant. François Parisien a été le meilleur avec une 62e place, à 4 m 43 s du gagnant.

Se pliant aux directives d'équipe, le cycliste de Repentigny a tout tenté pour s'insérer dans l'échappée lors des quatre premiers tours. Ces efforts l'ont rattrapé dans la dernière ascension.

«J'aurais dû faire à ma tête et garder toutes mes énergies pour le final», a regretté Parisien, qui disait néanmoins comprendre les visées de son patron Steve Bauer. «J'avais de bonnes jambes, j'étais extrêmement motivé, mais c'est une course de niveau mondial. Somme toute, c'est vraiment une meilleure course pour moi qu'à Québec. Ça fait plaisir un peu.»