Le cyclisme sur piste sera l'un des temps forts des Jeux olympiques de Londres. Le public local en est fou, les pistards britanniques sont dominants et le nouveau vélodrome propose une atmosphère proprement électrisante.

Triple médaillé d'or à Pékin, sir Chris Hoy, 36 ans, a démontré qu'il sera encore l'homme à battre en remportant le sprint individuel, hier après-midi, en conclusion de la Coupe du monde de Londres, grande répétition avant les JO.

Le puissant Écossais, médaillé d'or au keirin et de bronze au sprint par équipe plus tôt dans la semaine, a franchi la ligne en rugissant après avoir écrasé son rival en finale. Les 6000 spectateurs qui emplissaient l'enceinte ont crié au point d'enterrer l'annonceur maison, qui disposait pourtant de puissants haut-parleurs.

Jacques Landry, directeur général de l'Association cycliste canadienne, a été forcé d'interrompre l'entrevue qu'il me donnait dans la tribune de presse.

Quelques minutes plus tôt, la Canadienne Tara Whitten avait raté de justesse le podium à l'omnium, terminant quatrième. La double championne du monde était déçue, mais se disait néanmoins très encouragée par sa forme, «probablement la meilleure de [sa] carrière». «Je dois juste apprendre à changer quelques éléments tactiques dans les courses en peloton», a mentionné l'ex-fondeuse de 31 ans.

Vendredi, Whitten a gagné l'argent de la poursuite par équipe avec les jeunes Gillian Carleton et Jasmin Glaesser. Leur effort de 3:18,98 a battu le temps qui tenait lieu de record mondial avant le début de la soirée, mais les Britanniques, qui les affrontaient en finale, ont fait encore mieux. Compte tenu de leur inexpérience - elles en étaient à leur première compétition ensemble -, la marge de progression des Canadiennes paraît grande avant les JO.

À l'omnium masculin, nouvelle épreuve olympique réunissant six courses sur deux jours, Zach Bell, originaire du Yukon, a décroché le bronze.

Jacques Landry se disait satisfait de cette récolte, considérant que toutes les nations avaient ciblé cette quatrième et dernière ronde de Coupe du monde, fût-ce au détriment des Mondiaux de Melbourne, présentés dans un mois.

«On visait trois médailles ici, a noté Landry. Ironiquement, celle qu'on n'a pas [l'omnium féminin] est celle qui nous paraissait la plus sûre. Mais ce n'est pas un signe de quoi que ce soit. Physiquement, Tara était clairement la plus forte ici. Seulement, elle a fait quelques erreurs tactiques qui ont fait en sorte qu'elle est passée à côté du podium.»

Mieux encadrée, mieux financée et mieux équipée qu'à Pékin, où elle a été blanchie, l'équipe canadienne peut maintenant aborder les Jeux olympiques avec optimisme. Et l'espoir de partager un tant soit peu la vedette avec la Grande-Bretagne.