Cinq mois seulement après les Jeux de Pékin, le Nid d'oiseau se cherche déjà une vocation post-olympique, au-delà des touristes le visitant ces temps-ci.

Le Stade national s'est attiré les éloges pour son design audacieux: une merveille d'ingénierie, s'approchant d'une sculpture.

Environ 10 000 personnes le visitent chaque jour, surtout des Chinois, qui payent environ neuf $ CAN pour marcher sur le plancher du stade, avant de se rendre à une boutique de souvenirs vendant à fort prix des articles rappelant la spectaculaire cérémonie d'ouverture, ou bien les trois records du monde établis par le sprinter jamaïcain Usain Bolt.

Symbole de la confiance et de la puissance grandissantes de la Chine, il reste que le stade ne refera peut-être jamais les 450 millions $ US que le gouvernement a versés pour le construire, particulièrement dans un contexte économique peu encourageant en Chine.

Le stade n'a pas encore attiré de grands événements au-delà des Jeux, il n'y a pas de locataire permanent et un seul spectacle est annoncé, jusqu'ici cette année: l'opéra «Turandot» de Puccini y est prévu le 8 août.

Tout cela représente une inquiétude à long terme pour la compagnie qui gère le stade.

«Beijing CITIC Consortium Stadium Operations Co. Ltd.», qui fait partie d'une compagnie d'investissements appartenant au gouvernement, fait tout de même valoir que le stade peut générer des revenus annuels de 30 millions $, tout en concédant qu'il s'agit là d'une estimation «optimiste».

Le stade a coûté cher, et c'est la même chose pour les souvenirs.

Une réplique métallique du stade se vend environ 830 $ CAN et une réplique de la flamme olympique environ 500 $, tandis que les casquettes de baseball sont beaucoup plus abordables (17 $). Bien évidemment, à l'extérieur, des vendeurs de rue offrent des imitations à un coût bien moins élevé - à l'intérieur du stade, un message est d'ailleurs diffusé mettant les touristes en garde contre les faux items.

Le Nid d'oiseau est l'une des 12 installations construites pour les Olympiques. Il y avait 31 sites en tout dans la ville de Pékin, incluant huit temporaires et 11 qui ont été rénovés. Cinq sites additionnels se trouvaient hors de la ville.

La plupart des sites temporaires seront détruits. Certains des sites permanents ont trouvé d'autres utilisations, notamment pour la natation et le tennis.

Le Cube d'eau deviendra un parc aquatique et un centre de natation, après le retrait d'une bonne partie des sièges. Le stade de tennis recevra cette année l'Omnium de Chine, un tournoi à forte bourse combinant les circuits ATP et WTA.

Le Nid d'oiseau, lui, est un cas à part. Le loyer était trop cher pour attirer le principal club de soccer, Guo'an, qui a renoncé à vouloir jouer dans le stade de 91 000 places. On prévoit par ailleurs réduire la capacité à 80 000 sièges.

Le «China Daily», une branche du gouvernement, a récemment décrit le stade comme un piège à touristes, et les personnes âgées ont décrié l'absence de rabais pour le troisième âge.

La compagnie de gestion a mentionné ne pas avoir accepté de mises potentiellement très lucratives pour donner un nom corporatif au stade, en partie à cause de la situation économique, mais aussi en raison du statut d'icône que l'on confère au stade.

Plusieurs Chinois s'opposent à un nom commercial, comparant le stade à un symbole national comme la Statue de la liberté ou la Tour Eiffel.

«Plusieurs compagnies ont montré de l'intérêt pour les droits reliés au nom du stade, a dit la compagnie. Toutefois, nous n'accepterons pas de mises à cet effet, car nous croyons que le public chinois s'opposerait à un nom corporatif. Il reste tout de même possible que des matches, des performances ou des sections du stade fassent l'objet de commandites individuelles. Ces commandites n'excluraient pas des compagnies étrangères.»