Mark McGwire est finalement passé aux aveux, lundi, admettant avoir utilisé des stéroïdes lorsqu'il a amélioré le record de circuits en une saison, en 1998.

McGwire affirme dans un communiqué transmis à Associated Press qu'il a fait usage de stéroïdes par intermittence pendant presque une décennie.

«Je souhaiterais n'avoir jamais touché aux stéroïdes, a écrit McGwire. J'ai manqué de jugement, et c'était une erreur de prendre cette voie. Je m'excuse réellement. Avec le recul, je souhaiterais n'avoir jamais joué à l'époque du baseball qui a été marquée par les stéroïdes.»

Plus tard dans la journée, il s'est confié lors d'un entretien téléphonique de 20 minutes.

«C'est très émotif, vous savez, de le dire aux membres de votre famille, à vos amis, vos entraîneurs, d'essayer de rejoindre des anciens coéquipiers, de dire que je vais en parler, que je vais de l'avant avec honnêteté, a dit McGwire, la voix souvent affectée par l'émotion. C'est la première fois que ces gens-là m'entendent parler de ça. Je l'ai caché à tout le monde.»

McGwire a aussi dit qu'il a utilisé de l'hormone de croissance humaine, et qu'il ne savait pas si son utilisation de substances interdites avait contribué à quelques-unes des blessures qui l'ont mené à la retraite à 38 ans, en 2001.

«C'est une bonne question», a t-il dit.

La décision de McGwire de passer aux aveux fait suite à sa décision de devenir l'instructeur des frappeurs des Cardinals de St. Louis, dernière équipe avec laquelle il a évolué dans le baseball majeur.

«Je n'ai jamais su à quel moment, mais j'ai toujours su que ce jour arriverait, ajoute McGwire dans son communiqué. Il est temps pour moi de parler du passé et de confirmer ce que les gens ont soupçonné.»

Tony La Russa, le gérant de McGwire à Oakland et St.Louis, figurait parmi les plus enthousiastes partisans de McGwire, et il estime que son retour sur le terrain peut contribuer à refaire sa réputation.

«Je me rappelle avoir essayé des stéroïdes très brièvement pendant la saison morte entre les saisons 1989 et 1990. Puis, à la suite d'une blessure en 1993, j'en ai fait usage à nouveau, mentionne McGwire dans son communiqué. J'ai eu recours aux stéroïdes à l'occasion pendant les années 1990, incluant la saison 1998.»

McGwire est la deuxième vedette du baseball majeur en moins d'un an à admettre qu'il a utilisé des stéroïdes, après Alex Rodriguez des Yankees de New York, en février.

Parmi ceux dont le nom a été associé aux substances illicites, mais qui ont nié en avoir pris en connaissance de cause, on trouve Barry Bonds, Roger Clemens, Sammy Sosa et David Ortiz.

Bonds a été accusé de fausses dépositions devant un grand jury fédéral et d'entrave à la justice. Clemens est sous enquête par un grand jury fédéral, pour déterminer s'il a menti à un comité du Congrès.

«Je suis sûr que les gens vont se demander si j'aurais pu frapper tous ces circuits si je n'avais jamais pris de stéroïdes, écrit McGwire. J'ai eu de bonnes années où je n'en ai jamais pris, et j'ai eu de mauvaises années où je n'en ai jamais pris. J'ai eu de bonnes années quand j'ai pris des stéroïdes, et j'ai eu de mauvaises années quand j'ai en ai pris. Mais peu importe, je n'aurais pas dû le faire, et pour cela j'en suis vraiment désolé.»

La réputation de McGwire est fortement assombrie depuis le 17 mars 2005, alors qu'il a refusé de répondre à des questions lors d'une audience du Congrès. Il avait alors souvent répété «Je ne suis pas ici pour parler du passé», lorsqu'on lui demandait s'il avait pris des subtances illégales à quelque moment que ce soit incluant en 1998, où il a établi un record avec 70 circuits - une marque battue par les 73 longues balles de Bonds en 2001.

«Après tout ce temps, je veux mettre les cartes sur la table, a t-il dit. Je n'étais pas en position de le faire il y a cinq ans, lors de mon témoignage devant le Congrès, mais je ressens maintenant l'obligation d'aborder le dossier et de répondre à des questions sur le sujet. Je le ferai, et ensuite je veux simplement aider mon équipe.»

McGwire est disparu de la vie publique après avoir pris sa retraite au terme de la saison 2001. Lorsque les Cards l'ont embauché comme instructeur des frappeurs, le 26 octobre l'an dernier, ils ont dit que McGwire répondrait aux questions avant le camp d'entraînement.

McGwire a dit avoir pris des stéroïdes pour revenir au jeu, ce qui rappelle beaucoup le discours tenu par Andy Pettitte des Yankees, il y a deux ans, lorsqu'il a admis avoir utilisé l'hormone de croissance.

«Au milieu des années 1990, je me suis retrouvé sept fois sur la liste des blessés, et j'ai raté 228 matches en cinq ans, poursuit McGwire. J'ai subi plusieurs blessures, dont une élongation à la cage thoracique, une déchirure à un muscle du talon gauche, une fracture de stress au talon gauche, et une déchirure à un muscle du talon droit. Ce furent certainement des années misérables, et je me suis dit que les stéroïdes pourraient m'aider à récupérer plus rapidement. Je pensais aussi qu'ils m'aideraient à guérir et à prévenir les blessures.»

Depuis l'audience au Congrès, les propriétaires et les joueurs ont durci deux fois le programme antidrogues, augmentant la punition pour une première offense de 10 jours à 50 matches, en novembre 2005, et renforçant le pouvoir de l'administrateur indépendant en avril 2008, après la publication du rapport Mitchell.

«Le baseball est bien différent maintenant - on a fait le ménage, écrit McGwire. Le commissaire et l'association des joueurs ont instauré des tests et appliqué des sanctions, et je suis content qu'ils l'aient fait.»

 

Photo: AP

La réputation de Mark McGwire est fortement assombrie depuis le 17 mars 2005, alors qu'il a refusé de répondre à des questions lors d'une audience du Congrès.