Cela fait des années que la Ligue Can-Am tente de faire une percée à Montréal. Et cela fait des années que des gens comme Marc Griffin font des démarches afin de ramener une équipe de baseball dans la région métropolitaine. Peut-on espérer davantage de leur plus récente initiative?

Ils se retrouveront lundi au centre-ville en compagnie de Mark Routtenberg, un ancien actionnaire des Expos, de l'ex-lanceur Éric Gagné, ainsi que d'autres intervenants intéressés à mettre leurs réseaux en commun afin de concrétiser le projet.

«C'est le fun de relancer cette affaire-là», a lancé Griffin, ancien analyste aux matchs des Expos et nouveau vice-président de Baseball-Québec.

«Il y a des nouveaux visages autour de la table, Baseball-Québec est plus motivé que jamais, la ligue Can-Am veut aussi faire avancer ses projets... Bref, il y a de bonnes vibrations dans l'air.

«Il faut être créatif, mais cette fois-ci il faut mener les choses à terme. Il ne faut plus juste jaser.»

Le commissaire de la Can-Am, Miles Wolff, reste modeste dans ses attentes.

«Mais il y a en ce moment plus d'éléments en place pour que les choses débloquent que ce que j'ai vu depuis dix ans», note toutefois celui qui était propriétaire des Capitales de Québec jusqu'en octobre dernier.

L'enjeu: trouver un terrain

Avec les années, les enjeux reliés à la venue d'une équipe de baseball à Montréal n'ont pas changé.

L'absence d'un stade de 5000 à 7000 est toujours aussi criante.

«Mais d'après ce que je comprends, la ville semble plus intéressée depuis un an à ramener du baseball à Montréal», confie Miles Wolff.

Mais facilitera-t-elle pour autant l'accès à un terrain?

Car trouver un emplacement où construire un stade s'est avéré une embûche de taille jusqu'ici. Dans ses tentatives précédentes, Marc Griffin avait les yeux sur un terrain à Verdun et un autre sur le campus du Collège Champlain, à Saint-Lambert.

Un autre groupe tentait de son côté d'attirer la Can-Am à Boisbriand ou encore au Lac-Mirabel.

Cinq ans plus tard, aucun site n'a encore été choisi et on continue d'espérer que le financement d'un nouveau stade passe par des deniers publics.

Les intentions du privé restent à définir. À ce stade-ci, il ne faudrait pas considérer Mark Routtenberg comme le futur «Joey Saputo du baseball»!

«Il est intéressé à écouter, mais il n'y a aucun engagement financier de sa part», a précisé M. Wolff.

Vers une ligue canadienne

Le voeu de ramener le baseball à Montréal, fût-ce dans le cadre d'une ligne indépendante, motive autant Baseball-Québec que la Can-Am.

La fédération, ayant constaté le regain de popularité du baseball chez les jeunes de Québec en raison du succès des Capitales, voudrait provoquer un essor semblable à Montréal.

De plus, la Baseball-Québec aimerait quitter ses bureaux du Stade olympique pour établir sa permanence dans le nouveau stade.

Miles Wolff, de son côté, voit Montréal comme la pièce maîtresse permettant la transformation de son circuit.

«Montréal ouvrirait la porte à la création possible d'une ligue canadienne, a expliqué M. Wolff. J'ai parlé à des villes qui seraient intéressées par l'idée. Mais si l'on veut faire quelque chose de nouveau avec notre ligue, on a besoin de Montréal comme point d'ancrage.»