Ça ne devait pas arriver. N'importe quoi, mais sûrement pas un tel dénouement.

Les Red Sox de Boston, avec le savoir-faire qu'on leur connaît, détenaient une avance trop confortable pour qu'une autre formation, aussi talentueuse soit-elle, ne vienne les incommoder dans leur quête d'une participation quasi assurée aux séries éliminatoires.

Les Red Sox occupaient même la première place dans la division Est de la Ligue américaine le 1er septembre, une demi-partie devant les Yankees de New York. Puis, l'effondrement total.

Les jeunes Rays de Tampa Bay, ne lâchant jamais le morceau sous la direction de Joe Maddon, ont profité des largesses des Red Sox pour combler un retard de neuf matchs en septembre dans la course au quatrième as et coiffer de justesse leurs rivaux de Boston au fil d'arrivée. Du jamais vu.

Surfant sur une dose massive d'adrénaline, les Rays affronteront donc en première ronde à compter d'aujourd'hui les champions de la division Ouest, les Rangers du Texas, pour la deuxième année consécutive. Les joueurs des Rays se souviennent probablement trop bien d'octobre 2010, quand Cliff Lee - magistral pour l'occasion - et les Rangers s'étaient sauvés avec la victoire en cinq matchs.

Mais Lee ne porte plus l'uniforme texan. Les Rangers misent malgré tout sur des partants suffisamment solides - dont C.J. Wilson - pour se débrouiller pendant que leur attaque dévastatrice (,283/,340/,460 et 210 circuits) tentera de déboulonner les excellents lanceurs des Rays, contre lesquels les frappeurs adverses ne montrent qu'une moyenne de ,234.

Avantage: Texas.

«Nous voulions éviter le long voyage vers New York», a déclaré avec soulagement le gérant des Rangers, Ron Washington, après la victoire des siens contre les Angels de Los Angeles, mercredi, gain qui leur a permis de regagner Arlington plutôt que de devoir traverser le continent.

Verlander: au début et à la fin

Parlant de New York et des puissants Yankees, monarques dans l'Est, ils accueilleront aujourd'hui plutôt Justin Verlander et les Tigers de Detroit, champions de la division Centrale.

Le gérant new-yorkais Joe Girardi enverra CC Sabathia, Ivan Nova et Freddy Garcia au monticule pour tenter de dompter les Tigers, qui répliqueront vraisemblablement avec une rotation de quatre partants: Verlander, Doug Fister, Max Scherzer et Rick Porcello.

La stratégie du bon vieux Jim Leyland sera donc d'opposer Verlander, le meilleur lanceur du baseball majeur en 2011 (24-5, 2,40) et candidat logique au trophée Cy-Young, aux gros canons des Yankees d'entrée de jeu, puis dans un cinquième match, le cas échéant.

Les Bombardiers du Bronx peuvent faire d'importants dommages en attaque, comme en témoignent leurs 222 circuits, un sommet dans le baseball majeur. Ils occupent le deuxième rang pour les points marqués (867) et la moyenne de présence sur les buts (,343), le troisième pour la puissance (,444) et le septième pour la moyenne offensive (,263).

Les Tigers ne rougissent pas devant de telles statistiques: ils affichent la troisième moyenne offensive (,277) et ils sont quatrièmes aux chapitres des points marqués (787), de la moyenne de présence sur les buts (,340) et de la puissance (,434).

Avis aux lanceurs qui ne s'appellent pas Sabathia ou Verlander: ce sont les moins pires performances sur la butte qui se traduiront par des victoires dans cette série au meilleur de cinq matchs.

Photo: Reuters

Justin Verlander

Trop forts, les Phillies?

Dans la catégorie des débandades, les Braves d'Atlanta ont certainement rivalisé de maladresse avec les Red Sox en laissant fondre, en septembre, une généreuse avance de 8,5 matchs au classement du «quatrième as» dans la Ligue nationale. Au profit des Cardinals de St. Louis.

Pendant que les Braves cherchaient désespérément des solutions aux problèmes qui affligeaient l'équipe, les Cardinals trouvaient lentement mais sûrement des réponses, en route vers une huitième incursion dans les séries éliminatoires au cours des 12 dernières années.

La récompense des Cardinals pour leur superbe remontée?

Un rendez-vous demain avec les Phillies de Philadelphie, champions de la division Est pour la cinquième fois d'affilée et grands favoris devant l'éternel. Albert Pujols et ses coéquipiers pourraient trouver le temps long - mais la série courte! - contre les lanceurs des Phillies. Est-il seulement possible de vaincre Roy Halladay, Cliff Lee et Cole Hamels en succession?

L'an dernier, dans le premier match de la série de division opposant les Phillies aux Reds de Cincinnati, Halladay s'est offert rien de moins qu'un match sans point ni coup sûr...

Les Cardinals ont remporté six des neuf affrontements entre les deux équipes cette saison, dont trois en quatre en septembre. Voilà une mince source de motivation.

À Milwaukee, la direction des Brewers savait pertinemment que 2011 représenterait une année charnière pour l'organisation, qui perdra apparemment les services du cogneur Prince Fielder (,299/,415/,566, 38 circuits et 120 points produits) l'hiver prochain.

En faisant l'acquisition des partants Zack Greinke et Shaun Marcum pendant la saison morte, les Brewers ont amélioré significativement une facette de leur jeu qui faisait franchement défaut en 2010. Résultat? Ils ont savouré un premier championnat de division depuis 1982.

Fielder, Ryan Braun (,332/,397/,597, 33 circuits, 111 points produits et 33 buts volés) et les Brewers feront face aux Diamondbacks de l'Arizona, qui ont devancé les Giants de San Francisco, champions de la Série mondiale, par huit matchs dans la division Ouest... surprise!

Comme les Brewers, les Diamondbacks ont progressé de façon marquée au monticule, notamment grâce à l'éclosion du droitier Ian Kennedy (21-4, 2,88) et à la contribution aussi exceptionnelle qu'inattendue du vétéran stoppeur J.J. Putz (2,17, 45 sauvetages). Le voltigeur Justin Upton (,289/,369/,529, 31 circuits, 88 points produits et 21 buts volés) représente l'arme la plus dangereuse dans l'arsenal plus modeste des Diamondbacks. Ce sera suffisant pour arrêter les Brewers à compter de demain?

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NOS PRÉDICTIONS

Série 3 de 5

> Yankees en 5

> Rangers en 5

> Phillies en 4

> Brewers en 4

Photo: Reuters

Roy Halladay