À la veille de leur match préparatoire de vendredi au Centre Bell contre les Celtics de Boston, les Raptors de Toronto ont profité de leur passage dans la métropole québécoise pour semer des graines d’espoir chez les jeunes joueurs de basketball montréalais.

Pas moins de 150 jeunes étaient réunis dans différents groupes au Centre sportif de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) dans le cadre des ateliers offerts par les Raptors.

Le seul club canadien de la NBA effectue une tournée pancanadienne pour offrir la chance aux jeunes athlètes âgés de 10 à 14 ans et issus de différents milieux de s’initier au basketball ou de peaufiner leur technique.

Des exercices de lancer, de contrôle de ballon, de cardio et de positionnement étaient supervisés par des entraîneurs francophones.

Une démarche importante

John Wiggins, vice-président du département de la culture organisationnelle et de l’inclusion chez les Raptors, a expliqué que ce genre d’initiative était primordial pour l’équipe torontoise. Selon lui, il n’y a pas que les résultats qui donnent envie aux jeunes de prendre un ballon et de lancer dans un panier. C’est aussi le contact que ces jeunes ont avec leur équipe.

On a plusieurs joueurs et membres du personnel qui parlent français chez les Raptors. Alors c’était une évidence pour nous de nous arrêter à Montréal. Le but de ce camp est d’établir une connexion sincère avec les amateurs.

John Wiggins, vice-président du département de la culture organisationnelle et de l’inclusion chez les Raptors

Le joueur recrue Christian Koloko était lui aussi présent à l’évènement et il aurait aimé pouvoir participer à ce genre de camp lorsqu’il a commencé à dribler. « Je n’avais pas accès à ça, plus jeune. Les joueurs professionnels ne venaient pas nous voir dans ma ville. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Fabrice Vil, fondateur de l’organisme Pour 3 points

Fabrice Vil, fondateur de l’organisme Pour 3 points, était heureux de pouvoir contribuer à cet évènement et surtout de voir qu’autant de jeunes avaient répondu à l’appel : « Lorsqu’on parle des amateurs, ça inclut aussi les jeunes. Ce sont aussi des jeunes de communautés qui sont confrontées à différents obstacles. Donc, leur offrir une activité comme celle-ci, plaisante et dans un environnement sécuritaire, ça permet de créer un lien avec les Raptors. C’est hautement pertinent. »

Prendre exemple sur le basketball

Le basketball est l’un des sports les plus avancés sur le plan de la diversité, de l’inclusion et de l’équité. Il y a encore du travail à faire, mais il est clair que dans un contexte nord-américain, d’autres ligues ou disciplines pourraient prendre exemple sur ce que font la NBA et la WBNA. C’est du moins ce que pense Wiggins : « On veut être des leaders dans ces domaines. On veut que les gens voient que le sport est une plateforme et que la voix que nous avons en tant qu’équipes professionnelles aide à changer des vies. »

Il espère que des sports comme le hockey et le soccer, des disciplines populaires au Canada, pourront leur emboîter le pas et se servir de leur poids pour faire une différence constructive.

« Ce que fait la NBA, c’est vraiment incroyable », a ajouté Koloko, du haut de ses sept pieds et un pouce.

Il croit que ce genre d’avenue aide non seulement à créer un lien avec la relève, mais aussi à populariser le sport, tout simplement. Il a même cité Nelson Mandela en rappelant que « le sport a le pouvoir d’unir tout le monde ».

Cette affirmation trouve aussi une grande résonance chez Fabrice Vil, qui consacre sa vie à rassembler les gens. Ainsi, pouvoir admirer le sourire des jeunes et des parents présents le conforte dans sa mission première.

« Les différents milieux professionnels devraient vraiment commencer à regarder ce qu’il se passe au basketball », a-t-il appuyé. Il estime que la NBA est une ligue avant-gardiste pour son implication dans la communauté.

Il dresse aussi un parallèle avec l’Alliance de Montréal, « qui a fait un travail extraordinaire pour rassembler la communauté locale ».

De manière globale, les autres ligues professionnelles traînent un peu les pieds, croit-il. De là la pertinence de tenir un évènement comme ce camp pour prouver qu’offrir du temps et des ressources aux jeunes n’est pas une dépense, mais un investissement.

L’engouement pour le basketball à Montréal est palpable, et l’organisation des Raptors est impatiente de jouer au Centre Bell. Koloko, qui a été repêché dans la NBA il y a quelques mois à peine, avait de la difficulté à tenir en place lorsqu’il a été question du début de saison. « Je suis vraiment excité », a-t-il dit, le sourire aux lèvres.

Les Raptors et les Celtics, finalistes la saison dernière, croiseront le fer vendredi à 19 h 30.