Est-ce que LeBron James était de passage dans une école primaire d’Anjou vendredi après-midi ? Si on en jugeait par l’engouement des élèves, on aurait honnêtement cru que oui.

C’était plutôt le joueur de basketball professionnel James Jean-Marie qui faisait un retour à son école primaire, Saint-Joseph, pour la première fois en 13 ans. Ainsi, il a mis le vieil adage « nul n’est prophète en son pays » à la poubelle, car celui qui est rentré au bercail a été reçu en héros.

L’excitation était palpable parmi les écoliers, dont une bonne poignée arboraient des maillots de basketball, pour faire la rencontre du membre des Blackjacks d’Ottawa.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

James Jean-Marie avec les Comètes de St-Jo

Après avoir impressionné les élèves avec quelques manœuvres et techniques, il a tenu un discours sur l’importance de « protéger son rêve ».

Une allocution lors de laquelle les enfants ont bu les paroles de leur prédécesseur et qui a été suivie par une période de questions qui a dû être interrompue tellement les enfants voulaient en savoir sur Jean-Marie.

« Il faut que les jeunes pensent grand, a raconté Jean-Marie à La Presse. Les jeunes doivent être confiants dans ce qu’ils font, et la clé, c’est le soutien. C’est pour ça que j’aime revenir et redonner à la communauté et aux gens de mon quartier. C’est eux qui sont la prochaine génération et ils méritent des personnes qui veulent leur parler et qui s’intéressent à eux. »

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Match de basketball dans le gymnase de l’école Saint-Joseph

L’après-midi ne pouvait toutefois pas se conclure avant la traditionnelle séance d’autographes. Les élèves ont formé une immense file, tout autour du gymnase, pour avoir la chance de faire dédicacer une carte, un t-shirt, une paire de souliers ou même, dans un cas, une béquille.

Victime de son succès, l’athlète de 25 ans et 6 pi et 8 po a dû rester quelques dizaines de minutes supplémentaires pour réussir à tout signer. Bref, selon le principal intéressé, c’est mission accomplie.

Les jeunes ont juste eu un gros sourire sur leur visage et c’était ça, mon but premier. Juste de voir mes anciens profs, notamment madame Lucie, ça m’a touché. Je suis devenu émotif.

James Jean-Marie, joueur des Blackjacks d’Ottawa

Cette madame Lucie n’a pas été interpellée sans raison.

« Si j’ai réussi, c’est grâce à elle »

Ce sont les mots de Jean-Marie au sujet de Lucie Pronovost, son enseignante de sixième année. La professeure se souvient d’avoir créé un spectacle de fin d’année un peu à la sauce « des Harlem Globetrotters », et du succès que cette expérience avait connu.

Or, ce dont l’ancien de l’Alliance de Montréal se souvient, lui, c’est de l’implication de l’enseignante au quotidien.

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Le joueur des Blackjacks d’Ottawa n’était jamais bien loin des ballons dans le gymnase de l’école Saint-Joseph.

« Elle m’a toujours poussé à être une meilleure version de moi-même autant au niveau sportif qu’académique, s’est remémoré Jean-Marie. C’est pour ça que quand j’ai réussi, j’ai tout de suite pensé à elle. Elle a eu un énorme impact sur ma vie et je me devais de lui dire merci. »

La réunion est justement due à ce message texte qu’a envoyé le joueur de basketball. Il a tenu à souligner les efforts de son ancienne professeure, celle qui a « toujours cru » en lui. Après quelques messages, elle lui a lancé l’idée de revenir à l’école. Il n’a pas hésité et ç’a fait plaisir à Mme Pronovost.

J’avais des frissons quand il est arrivé et je me suis dit : “Wow.” Après tout ce temps, il revient et il m’accueille avec un gros câlin. Je peux dire que j’ai laissé ma trace. C’est mission accomplie.

Lucie Pronovost, ancienne enseignante de James Jean-Marie

Mme Pronovost a conclu en faisant l’apologie du sport dans la vie des jeunes, surtout du basketball.

« Le basket, c’est un peu une culture. […] Les enfants aiment ça, c’est un sport qui ne coûte pas cher. Tu peux jouer un peu partout, dans la rue, dans le parc. On voit la force du sport dans la vie des jeunes. Ça les tient loin des niaiseries. »

Certes. Mais parfois, ça ne les tient pas que loin de la rue. Certains se rendront jusqu’au monde professionnel. Jusqu’au rêve.