C’était logique. C’était prévisible. Ç’a tout de même été magique et drôlement stressant.

Après 47 ans d’existence, les Nuggets de Denver ont enfin leur premier titre.

Devant leurs partisans, les vedettes et les employés de soutien ont conclu une saison quasi parfaite de façon idyllique. Grâce à une remontée au troisième quart, les Nuggets ont défait le Heat 94-89, lundi soir au Ball Arena, et ont confirmé leur domination en triomphant en cinq rencontres en finale de la NBA.

C’est le sacre d’une équipe, mais aussi la consécration de Nikola Jokic comme meilleur joueur actuel de la NBA. Après ses titres de joueur le plus utile en saison en 2021 et 2022, il a ajouté le trophée Bill-Russell, remis au joueur le plus utile des séries éliminatoires.

S’il a terminé deuxième au scrutin cette saison, le géant serbe a prouvé qu’il pouvait encore élever son jeu d’un cran dans les moments précieux. Lors de la soirée décisive, il a de nouveau courtisé la barre des 30 points, grâce à une récolte de 28.

PHOTO KYLE TERADA, USA TODAY SPORTS

Nikola Jokic

Fidèle à son habitude, il a célébré très modestement, loin des projecteurs et avec sa famille. Ce trophée Larry-O’Brien lui a tout de même soutiré un sourire.

« C’est bien [d’être champion]. Je peux rentrer à la maison maintenant », a-t-il lancé sur le parquet au réseau de télévision américain ESPN.

Un collectif dominant

À l’image du jeu de Jokic, c’est la collectivité qui a dicté le rythme chez les Nuggets. L’acolyte de Jokic, le Canadien Jamal Murray, a le mieux incarné ce récit.

Après avoir raté 18 mois en raison d’une blessure à un genou, l’Ontarien a offert le soutien dont Jokic a eu besoin pour s’offrir le premier titre de sa carrière.

Certes, il a été spectaculaire en enfilant les paniers, mais son impressionnante moyenne de 10 aides par rencontre dans la série finale a parfaitement illustré l’idée de collectivité qui règne chez les Nuggets.

PHOTO KYLE TERADA, USA TODAY SPORTS

Jamal Murray

Murray a eu les yeux pleins d’eau après ce sacre. Avant de remercier son père, il a rappelé que les détracteurs des Nuggets ont eu tort de parier contre eux. Après cette conclusion, il sera dur de leur reprocher quoi que ce soit.

L’équipe a été sans bavure tout au long des éliminatoires, affichant un dossier cumulatif de 16-4 et, surtout, de 10-1 à la maison.

Avec ou sans Jokic, les Nuggets ont été une puissance et ont offert du jeu solide, étanche et surtout, pour respecter le mot d’ordre de la soirée, du basket-ball privé d’individualité.

Le sacre de Butler devra attendre

Lors de son parcours en séries éliminatoires, le Heat a réalisé tellement de tours de magie qu’il était pratiquement envisageable de le voir être la deuxième équipe de l’histoire à revenir de l’arrière de 1-3 pour remporter l’ultime série.

Le Heat a d’abord passé par deux matchs de barrage pour accéder aux séries éliminatoires. Puis, comme huitième tête de série, il a surpris les Bucks de Milwaukee, les Knicks de New York et les Celtics de Boston avant de se rendre en finale.

Tout le long de ce parcours, il a été mené par Jimmy Butler. L’Américain de 33 ans, qui tentait de mettre fin à sa sempiternelle quête du titre, avait été décisif notamment contre les Bucks.

Toujours en mission, il a mis derrière lui trois quarts peu inspirés pour maintenir son club en vie lors de la dernière période. Butler a inscrit 13 points d’affilée pour les visiteurs et a procuré aux siens une avance avec deux minutes à faire.

Le sauveur s’est toutefois perdu dans sa campagne. Il a commis un revirement coûteux en fin de rencontre, puis a pris un tir d’un angle impossible qui a scellé l’issue du match.

C’était une deuxième participation en finale pour Butler, et le temps commence à s’égrainer rapidement pour l’ailier pour mettre la main sur un titre.

Quant aux Nuggets, ils ont tout en place pour revenir en force pour un deuxième triomphe en 2024.