(Longueuil) La frénésie est dans l’air dans le monde du basketball québécois. Si la logique est respectée, le trio de joueurs vedettes de la Belle Province deviendra un quatuor jeudi en soirée.

Aux noms de Chris Boucher, Luguentz Dort et Bennedict Mathurin s’ajoutera celui d’Olivier-Maxence Prosper. Ce dernier a été invité dans la pièce réservée aux 25 meilleurs espoirs du repêchage de la NBA cette année. Les chances de le voir être sélectionné au premier tour sont donc excellentes.

C’est donc dire que pour une deuxième année consécutive un Québécois devrait être repêché lors du premier tour. Mathurin a été choisi au 6e échelon par les Pacers de l’Indiana en 2022.

Ça n’en prenait pas plus pour allumer Chris Boucher, toujours aussi heureux de parler de la fierté de représenter le Québec et particulièrement Montréal à l’international.

« C’est spécial de voir qu’on n’est pas simplement un ou deux joueurs du coin », a dit Boucher lors d’un camp de Basketball sans Frontières des Amériques au cégep Édouard-Montpetit, jeudi. « On en a beaucoup. Par exemple si on peut avoir trois ou quatre gars de Montréal dans l’équipe canadienne, ça montre qu’on vient de loin et qu’à Montréal le basketball est vraiment vivant. »

Il y a même un cinquième membre à ce groupe de Québécois en Khem Birch. Le membre des Spurs de San Antonio est aussi né au Québec, mais a grandi en Ontario. Or, il n’a pas disputé de match depuis décembre 2022, diminuant son impact.

Reste-t-il que les trois ténors sont excités d’accueillir un autre confrère dans le circuit Silver. En fait, il est déjà le protégé de ce trio tissé serré.

« Je me suis souvent entraîné avec lui, a lancé Boucher, spectateur attentif jeudi soir pour la première ronde du repêchage. Je suis toujours autour des gens de Montréal, alors si je peux l’aider, car il a un bon potentiel, c’est ma job. »

PHOTO PAUL SANCYA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Olivier-Maxence Prosper

« Le ciel », c’est la limite du potentiel de celui surnommé O-Max. « Personne ne s’attendait que je sois dans la NBA pour aussi longtemps et j’ai réussi. Alors, un jeune aussi talentueux à un si jeune âge… Il a un beau futur. »

Former la relève

Pendant que l’arrivée de Prosper dans la NBA devient de plus en plus concrète, Boucher était de passage à Longueuil pour guider près de 80 des meilleurs espoirs, féminins et masculins, venant du Canada, de l’Amérique latine et des Caraïbes. Il s’est permis d’offrir quelques conseils aux jeunes.

D’abord il faut suivre ses rêves, mais ensuite il faut surtout prendre plaisir dans cette quête.

« Ça m’a pris du temps de réaliser que j’étais chanceux, car ce n’est pas tout le monde qui va se rendre à la NBA. Ce n’est pas tout le monde qui va pouvoir jouer au basket et tu sais jamais à quel moment cette opportunité va partir. Ça m’a pris du temps avant de comprendre de profiter de chaque moment, même ceux qui sont plus durs, comme dans les entraînements », a-t-il expliqué.

L’évènement se voulait aussi un clin d’œil au succès du programme avec les Québécois. Ce passage n’est donc pas anodin.

« Pour nous c’est un moment assez sympathique pour venir boucler la boucle. Il y a quatre ans Benn [Mathurin] et O-Max étaient des campeurs ici. Si on fait un saut dans le temps, Benn est sur l’équipe d’étoiles des recrues de la NBA et O-Max est fort probablement un choix de premier tour ce soir. C’est encore plus plaisant d’être ici le jour du repêchage », a affirmé Chris Ebersole, responsable du développement du basketball élite pour la NBA.

Boucher emballé par les changements chez les Raptors

Après une saison en dents de scie chez les Raptors de Toronto, où le club a été éliminé lors du match pour accéder aux séries (le play-in), on était en droit à s’attendre à de grands changements. Il y en a eu. D’abord, l’ancienne équipe de Vince Carter a renvoyé le pilote Nick Nurse, celui qui avait été à la tête de l’équipe lors de la conquête du titre en 2019, et elle a ensuite embauché un nouvel entraîneur-chef, Darko Rajakovic.

Le retour du meneur de jeu Fred VanVleet et de l’Autrichien Jakob Pöltl est aussi incertain, mais malgré tout, Boucher a hâte à ce prochain chapitre.

« L’an dernier on a eu des hauts et des bas et ç’a été difficile de remonter la pente, a-t-il fait remarquer. Je crois qu’avec le nouveau coach ce sera un nouveau départ. On est tous prêts à montrer ce qu’on est capables de faire. Notre équipe est très jeune et quand tu regardes des équipes comme Denver et Miami et comment ils sont arrivés en finale, ça nous donne espoir. »

Il n’a d’ailleurs pas hésité avant d’encenser Rajakovic, qu’il a côtoyé les deux semaines suivant son embauche.

« Il est très enthousiaste. C’est un coach qui est près de ses joueurs et il veut qu’on progresse. […] Je n’ai que de bonnes choses à dire à son sujet. Il vient d’une bonne école », a conclu Boucher.