La NBA au Centre Bell Une dose d’amour pour Luguentz Dort

Ça semblait écrit d’avance… et ça l’était. Luguentz Dort a inscrit le premier panier du match pour le Thunder d’Oklahoma City ; un tir de trois points, dont la réussite a été célébrée avec éclat d’un bout à l’autre, et de haut en bas, au Centre Bell.

« Mes coéquipiers, depuis le début, me disaient toujours : “On va te donner le ballon.” Je pense que j’ai pris les cinq premiers shots de la game ! », a lancé le Québécois après la rencontre.

Dort a marqué les cinq premiers points de son équipe ; c’était là le début d’une bien belle soirée de travail de 24 points pour lui devant sa foule.

« Sa » foule, oui, parce que le Centre Bell n’avait d’amour que pour Dort et le Thunder dans cette rencontre préparatoire. En fait, c’était comme un match à domicile… Mais à 2500 km dudit domicile – même la mascotte de l’équipe, Rumble, était convoitée pour des autographes.

Avant le duel, quelques minutes avant le premier entre-deux, Dort s’est présenté sur le terrain, micro à la main. Quand le Centre Bell, quasi comble, lui a offert une ovation, il a esquissé un large sourire en plaçant la main sur son cœur.

Après le match, Dort s’est présenté devant les médias avec, sur chaque épaule, un chandail du Canadien et un chandail des Alouettes de Montréal. Il suffisait de regarder son sourire pour saisir son bonheur. Il a avoué que l’ovation de la foule à son endroit avait « failli [lui faire] verser une petite larme ».

« Ça m’a ému, quand même. Ç’a fait du bien. Tout le travail que j’ai fait dans ma vie pour représenter ma ville… Le fait que j’ai joué aujourd’hui à Montréal, c’était vraiment nice. »

Une mentalité de gagnant

À la mi-match, le Thunder menait 74-58. Il avait creusé son écart petit à petit, dominant des Pistons souvent dépassés. Sauf que ces derniers n’ont jamais abandonné… Ils sont revenus de l’arrière dans les deux derniers quarts, semant le doute dans le Centre Bell.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les amateurs ont eu droit à une fin de match enlevante pour ce duel annuel à Montréal. Avec deux minutes à jouer, c’était l’égalité 119-119.

Les partisans étaient debout dans les dernières minutes, y allant de « Thunder, Thunder, Thunder ! ». Les Pistons ont cependant tenu le coup pour l’emporter 128 à 125.

L’entraîneur-chef du Thunder, Mark Daigneault, n’a pas lancé ses meilleurs joueurs sur le terrain en fin de match ; après tout, les duels préparatoires servent aussi à évaluer et à faire des essais. Dort, lui, aurait bien aimé y retourner…

« Je regardais le coach tout le long. Je disais : “Coach, si tu as besoin de moi, je suis là, hein” », a-t-il raconté à la blague.

Il demeure que les 24 points en 24 minutes du Québécois méritent d’être soulignés. Daigneault a d’ailleurs mentionné l’amélioration de son joueur sur le plan offensif. « Présentement, il a une mentalité où il veut faire tout ce qu’il faut pour gagner », a-t-il résumé.

L’autre vedette de la soirée, l’Ontarien Shai Gilgeous-Alexander, a inscrit 12 points. Interrogé sur les multiples passes que lui et ses coéquipiers ont dirigées vers Dort en début de match, il a souri. « Je sais ce que c’est, jouer à la maison. […] Nous voulions qu’il profite pleinement du moment. Je pense qu’il l’a fait. »

« On sent l’amour »

C’était la septième fois depuis 2012 que la NBA présentait un match préparatoire au Centre Bell. Encore une fois, les amateurs de basketball montréalais ont répondu en grand nombre ; les bancs libres étaient rares. Plusieurs membres du Canadien de Montréal, dont Cole Caufield, Arber Xhekaj et Martin St-Louis, y ont d’ailleurs assisté, avec des places de choix sur les lignes de côté.

Mark Daigneault ne s’était pas encore assis sur sa chaise en conférence de presse que déjà il remerciait Montréal et ses partisans.

« C’est un amphithéâtre historique dans lequel nous sommes honorés de jouer, a dit l’entraîneur-chef. La foule était incroyable ce soir. Ils ont encerclé leurs bras autour des deux équipes. Quel plaisir c’était de jouer dans cet environnement ! »

Et que pense-t-il de l’idée d’avoir une équipe de la NBA à Montréal un jour ? « Nous aimons quand ils prennent pour nous ! »

Luguentz Dort, lui, a souhaité à ses homologues québécois de la NBA qui n’ont pas encore eu la chance de jouer à Montréal d’un jour vivre ce que lui a vécu.

« C’est quelque chose d’inoubliable, honnêtement. Je ne m’attendais pas à ça. On sent l’amour. »