N’ajustez pas votre appareil ! Les baseballeurs porteront bel et bien tous le même numéro, ce vendredi. Le 42. À la mémoire de Jackie Robinson, qui, il y a exactement 75 ans, devenait le premier joueur noir de l’ère moderne à se joindre à une équipe des ligues majeures.

Vous connaissez les grandes lignes de son histoire. Son séjour avec les Royaux de Montréal. Ses succès avec les Dodgers de Brooklyn. Les insultes encaissées. Les menaces de mort. Mais peu de gens se souviennent qu’avant de devenir une légende du baseball, Jackie Robinson a aussi brillé dans d’autres disciplines.

L’athlétisme. Le basketball. Le football.

Trois sports qu’il a pratiqués avec brio, à l’Université de la Californie à Los Angeles (UCLA), en plus du baseball. Encore aujourd’hui, Jackie Robinson reste le seul athlète de UCLA à s’être qualifié au sein de quatre de ses équipes d’élite.

Le plus étonnant ? Des quatre sports, c’est au baseball qu’il connaissait le moins de succès.

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Jackie Robinson a déjà réussi un saut en longueur de 7,78 m.

En athlétisme

Jackie Robinson ne fut pas la première vedette sportive de sa famille. Son grand frère, Mack, était un sprinteur exceptionnel. Aux Jeux de Berlin, en 1936, il a battu le record olympique du 200 m. Sauf que son compatriote Jesse Owens a couru encore plus vite. Les deux sont montés sur les plus hautes marches du podium de l’Olympiastadion. Adolf Hitler était furieux. « Les États-Unis devraient avoir honte de permettre à des Noirs de remporter des médailles olympiques », déclara-t-il pendant les Jeux.

Ce doublé fut une grosse histoire non seulement aux États-Unis, mais dans tout l’Occident. Inspiré par les succès de son frère, Jackie Robinson s’est inscrit à des concours d’athlétisme. Lui aussi a brillé. Très jeune. À 19 ans, avant même d’être à l’université, il a réussi un saut en longueur de 7,78 m.

Est-ce beaucoup ?

Pour l’époque, c’était phénoménal. Ce saut lui aurait permis de monter sur le podium des Jeux de Berlin, avec l’Allemand Luz Long et… Jesse Owens. Ses exploits ont vite fait le tour de la ville de Pasadena. Des citoyens et des camarades de classe ont amassé 239 $ – une jolie somme en 1939 – pour lui permettre de participer à une compétition dans l’État de New York. Quelques mois plus tard, Robinson remportait le championnat de la NCAA, avec un saut de 7,62 m. Il était alors classé quatrième au monde, et comptait parmi les favoris pour les Jeux olympiques de Tokyo. Malheureusement, la guerre a forcé l’annulation de l’évènement, ainsi que des Jeux de 1944.

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Jackie Robinson dans l’uniforme de l’équipe de basketball de UCLA

Au basketball

La force d’impulsion de Jackie Robinson l’a aidé dans un autre sport. Le basketball. Malgré sa taille moyenne (1,80 m), Robinson était capable de réussir des dunks. Il était un attaquant redoutable, tout aussi à l’aise pour transporter le ballon que pour tirer. « C’est un dribleur rapide. Le ballon colle à ses doigts. Sa vitesse incroyable empêche un adversaire de le couvrir seul », commenta un journaliste du Chicago Defender.

Jackie Robinson a remporté deux fois le championnat des marqueurs de sa division. Or, dans les années 1940, le basketball n’était pas aussi populaire qu’aujourd’hui. Il était difficile de bien gagner sa vie en jouant dans les rangs professionnels. Surtout pour les Noirs. Robinson a laissé le basketball de côté pendant cinq ans, avant de rechausser ses espadrilles, en 1946, au terme de sa saison de baseball avec les Royaux de Montréal. Il a signé un contrat professionnel d’un an avec les Red Devils de Los Angeles, une des rares équipes aux États-Unis où les Noirs et les Blancs se côtoyaient. Robinson a disputé une demi-douzaine de parties, lors desquelles il était parmi les meilleurs marqueurs du club.

Au football

Dans toute leur riche histoire, les Bruins de UCLA n’ont connu que deux saisons régulières sans défaite. En 1939 et en 1954. Jackie Robinson faisait partie de la première formation. Il n’était pas qu’un figurant. Il était LE pôle d’attraction. Celui qui donnait des cauchemars aux stratèges adverses.

Lors d’une victoire contre l’Université de l’Oregon, Robinson a marqué les deux seuls touchés de son équipe. Le premier sur une réception de passe de 66 verges. Le second sur une course de 83 verges. L’entraîneur-chef adverse était médusé. « Ça prendrait la cavalerie mécanisée pour l’arrêter. Il court aussi vite, aux trois quarts de sa vitesse de pointe, qu’un joueur normal à pleine vitesse. »

Robinson a terminé sa première campagne avec une moyenne de 12 verges par course. Ça reste, à ce jour, la moyenne la plus élevée dans la NCAA pour une saison. L’année suivante, il a mené les Bruins pour les verges gagnées par la passe, par la course et sur les retours de botté. Ses exploits lui ont valu son premier contrat professionnel dans le sport, avec les Bears de Honolulu. Mais encore une fois, la guerre a freiné ses ambitions. Robinson s’est enrôlé dans l’armée américaine, de 1942 à 1944. À son retour, il a obtenu un essai avec une équipe de football de Los Angeles. Il a toutefois préféré poursuivre sa carrière au baseball.

Un choix judicieux, qui aura changé non seulement sa vie, mais celle de millions de citoyens des États-Unis. Au point que, 75 ans plus tard, tous les baseballeurs portent son numéro, une journée par année, pour souligner son apport exceptionnel à la société américaine.

Le CH en déroute

Un court commentaire sur le Canadien. Depuis deux mois, il pratique un style de jeu plus ouvert. Plus excitant. Au grand plaisir des partisans.

Ça vient toutefois avec des inconvénients. Surtout lorsque le talent n’est pas réparti équitablement. Depuis la date limite des transactions, le Tricolore est de loin le club qui accorde le plus de tirs par rencontre (40) dans la Ligue nationale. C’est sept de plus que pendant les premiers mois de la saison. À l’inverse, depuis le 21 mars, le Canadien cadre peu de tirs. Seulement 27 par match. Seuls les Coyotes de l’Arizona font pire.

Pendant cette période, Nick Suzuki et Cole Caufield ont connu de beaux succès. Mais le duo dynamique présente aussi un différentiel de - 12, et occupe la tête de la ligue pour le plus de buts accordés à forces égales.

Plus grand nombre de buts accordés à forces égales depuis le 21 mars

  • Nick Suzuki, Canadien de Montréal : 22
  • Cole Caufield, Canadien de Montréal : 21
  • Ivan Provorov, Flyers de Philadelphie : 21
  • Anton Stralman, Coyotes de l’Arizona : 21
  • Dylan Larkin, Red Wings de Detroit : 20

Pour le moment, puisque le Canadien est déjà éliminé, les conséquences sont limitées. Mais si la direction souhaite avoir une formation compétitive la saison prochaine, elle devra trouver des stratégies pour améliorer le jeu collectif en défense. Quitte à sacrifier un peu d’attaque, peut-être…