Le marché des joueurs autonomes sans restriction, cet été, a des airs de marché aux puces. Plein de produits usagés sur les tables. Rien dont on a vraiment besoin.

C’est que la cohorte 2023 est l’une des pires depuis un quart de siècle. Personne n’a compté 30 buts la saison dernière. Personne n’a inscrit 65 points. Personne, non plus, n’était parmi les 75 meilleurs marqueurs de la LNH.

Les joueurs les plus attrayants ? Ou bien ils se remettent de blessures importantes (Patrick Kane, Max Pacioretty, Jonathan Toews) ou ils bien ils songent à la retraite (Patrice Bergeron, David Krejci). Les autres ? À quelques rares exceptions, leur déclin est déjà entamé et semble irréversible.

Voici une liste de 10 des meilleurs joueurs qui profiteront de leur autonomie complète à partir du 1er juillet. Comme dans une dégustation de vins à l’aveugle, j’ai retiré les noms des étiquettes. En vous basant donc sur leur rendement, et non leur réputation, quels joueurs embaucheriez-vous vraiment ?

(Les noms sont révélés en fin de chronique.)

Joueur no 1 : Ailier droit, 8-22-30 en 50 parties

Depuis trois saisons, cet attaquant a marqué moins de buts que Josh Anderson, et disputé moins de parties que Jonathan Drouin. En plus, il n’a atteint le plateau des 50 points qu’une seule fois en carrière. On a vu de plus beaux palmarès. Pourtant, c’est le joueur qui devrait signer le plus gros contrat cet été. Pourquoi ? Parce que ce petit joueur hargneux a terminé la saison en force, au sein du premier trio des Bruins de Boston. Sa moyenne de points par match après le 1er avril ? 1,36 ! Et à 28 ans, il est l’un des plus jeunes attaquants disponibles.

Joueur no 2 : Ailier droit, 18-32-50 en 69 parties

Que retiendront les directeurs généraux : ses six saisons de plus de 30 buts, ou sa chute de 32 points la saison dernière ? C’est un gros pensez-y-bien. Après trois opérations à une épaule, ce franc-tireur a perdu de sa superbe. Il n’a pas fait la différence, en deuxième moitié de saison, lorsqu’il a changé d’équipe. En séries, il n’était pas parmi les cinq attaquants les plus employés par son entraîneur. Miseriez-vous sur lui pour relancer votre attaque ?

Joueur no 3 : Centre, 16-14-30 en 53 parties

Un leader. Cet habitué de l’équipe nationale canadienne a déjà gagné la Coupe Stanley, ainsi que trois trophées individuels – tous différents. C’est aussi l’un des meilleurs centres de la LNH au cercle des mises en jeu. Il vient de connaître une saison en deux temps. Dans ses 40 premiers matchs, il a affiché un horrible différentiel de - 24. Il s’est toutefois repris ce printemps, avec 20 points dans ses 24 derniers matchs, sur un trio défensif.

Joueur no 4 : Ailier droit, 21-36-57 en 73 parties

Il a gagné la Coupe Stanley, les trophées Hart, Art Ross, Conn-Smythe et Calder. Sauf qu’il aura bientôt 35 ans, il vient de subir une opération à une hanche, et il ne sera pas de retour sur la glace avant octobre – au minimum. Ça pourrait même devoir attendre jusqu’en décembre. Sa production a chuté considérablement au printemps, avec seulement trois buts dans ses 20 derniers matchs.

Joueur no 5 : Défenseur, 7-29-36 en 66 parties

De loin le meilleur défenseur disponible. Le seul qui pourrait évoluer sur la première paire d’une majorité d’équipes de la LNH. Il est particulièrement efficace en infériorité numérique. Au cours des trois dernières saisons, il n’a accordé que 4,26 buts par 60 minutes à court d’un homme. C’est très peu. Ça le situe parmi le trio de tête de tous les défenseurs de la LNH dans cette catégorie. En plus, cet arrière contribue à l’attaque, comme le prouvent ses 25 points dans ses 30 derniers matchs. Le plus gros contrat du marché des joueurs autonomes est à sa portée.

Joueur no 6 : Centre, 20-36-56 en 80 parties

Un ancien du Canadien. Très bon à l’attaque, mais tellement décourageant dans sa zone, ça en est rageant. L’algorithme du site Evolving Hockey le classe d’ailleurs dans le dernier percentile de la LNH pour son jeu défensif. Pas étonnant qu’à 28 ans, il soit déjà rendu à son sixième club. Ses trois contrats précédents furent tous d’une ou deux saisons. Ça risque d’être encore le cas avec le prochain.

Joueur no 7 : Défenseur, 4-10-14 en 79 parties

Cet ancien choix de premier tour a souvent été associé au Canadien dans des rumeurs d’échanges. Après un début de carrière prometteur, il vient d’enchaîner quatre saisons décevantes consécutives. En attaque, c’est le désert. Il a perdu presque tout son temps de jeu en supériorité numérique. Son entraîneur l’a même retranché de l’alignement en janvier. Mais comme il n’a que 28 ans, quelqu’un, quelque part, lui donnera une chance de relancer sa carrière.

Joueur no 8 : Ailier gauche, 27-37-64 en 82 parties

Ce joueur formé au Québec vient de connaître ses deux meilleures saisons en carrière, à 32 et 33 ans. C’est rarissime dans la LNH. De tous les joueurs autonomes sans restriction, il est celui qui a produit le plus de buts et de points l’hiver dernier. Il a exprimé son désir de rester avec son équipe actuelle, mais celle-ci est coincée avec des enjeux de plafond salarial.

Joueur no 9 : Gardien, 2,90/,909/- 2,8 buts sauvés

Avant l’hiver dernier, il était considéré comme le gardien d’avenir de son organisation. Aujourd’hui ? Plus vraiment. Mardi, son club n’avait toujours pas entamé les négociations pour une prolongation de contrat. Ses performances en fin de saison ont suscité l’inquiétude. Trois fois, en mars, son entraîneur l’a retiré du match avant la 30e minute. À la défense de ce gardien de 28 ans, il a préféré jouer avec des blessures plutôt que de se faire opérer.

Joueur no 10 : Gardien, 2,45/,915/0,6 but sauvé

Ce gardien a brillé au meilleur moment possible : en séries éliminatoires, tout juste avant d’obtenir l’autonomie complète. C’était la première fois de sa carrière qu’il était le gardien de confiance de son organisation. Les saisons précédentes, il s’était contenté de 13, 13, 19 et 25 parties. Si son équipe est incapable de le retenir avant le 1er juillet, ses huit buts sauvés en séries et sa conquête de la Coupe Stanley feront de lui un des joueurs les plus convoités de l’été.

Considérant les joueurs disponibles, le Canadien a très bien fait de s’entendre avec Sean Monahan avant que celui-ci n’obtienne son autonomie, dans 10 jours. Le directeur général Kent Hughes n’aurait pas trouvé mieux, à si petit prix (moins de 2 millions), ailleurs sur le marché.

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PHOTO LINDSEY WASSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

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