Où sont prévus les prochains Jeux du Commonwealth, en 2026 ? Allez, je vous donne trois chances. Ah ! pis non. Je me sens généreux ce matin. Cinq chances.

Au Canada ? Non.

En Angleterre ? Non.

En Inde ? Non plus.

En Australie ? Non.

Dans l’île de Niue ? Bel étalage de vos connaissances de l’Empire britannique, mais non.

La réponse : nulle part. En fait, ils devaient être présentés dans l’État de Victoria, en Australie. C’était réglé, signé, juré, craché. Sauf que le gouvernement local vient de tirer la plogue. Trop cher. Si bien qu’à moins de 1000 jours de la cérémonie d’ouverture, on ne sait toujours pas où auront lieu les Jeux, ni même s’ils auront lieu, tout court.

À première vue, c’est étonnant.

Si, comme moi, vous avez grandi dans les années 1980, vous vous souviendrez que les Jeux du Commonwealth, c’était la grosse affaire. Un rendez-vous majeur du sport international.

Les compétitions étaient diffusées à heure de grande écoute, de 19 h à 22 h. En 1990, Radio-Canada avait même envoyé 30 personnes pour couvrir l’évènement – en Nouvelle-Zélande ! Les Jeux s’étaient retrouvés en manchette de tous les journaux au pays, après l’éviction d’un entraîneur québécois de la délégation canadienne. Ça s’était retrouvé devant les tribunaux. Le ministre des Sports, Jean Charest, avait appelé le juge pour lui donner son opinion. Mauvaise idée. Il avait dû démissionner.

PHOTO FRANK GUNN, ARCHIVES LA PRESSE

Alexandre Despatie n’avait que 13 ans lorsqu’il a remporté la médaille d’or aux Jeux du Commonwealth, en 1998.

Aujourd’hui ? Les Jeux du Commonwealth ne suscitent plus la même passion. Les amateurs préfèrent les compétitions mettant en vedette les meilleurs au monde, et non seulement les meilleurs des anciennes colonies britanniques. En 2023, des épreuves majeures sans les Américains, les Chinois, les Japonais, les Allemands, les Français, les Brésiliens, les Marocains, les Mexicains, ça perd un peu de son attrait.

Les télédiffuseurs ont donc réduit leurs heures de couverture. Les journaux, confrontés à une crise des revenus, ont dû faire des choix. Les Jeux du Commonwealth sont passés à la trappe. L’évènement a perdu beaucoup de portée médiatique. Les commanditaires l’ont évidemment noté. Ils ont ajusté leurs budgets en conséquence. Ça fait un gros nid-de-poule dans le budget. Un nid-de-poule que quelqu’un, quelque part, devra combler en investissant des milliards de dollars.

Et devinez qui est ce quelqu’un ?

Les contribuables, évidemment.

C’est ici que ça grince.

Les Jeux les plus récents, ceux de 2022, devaient d’abord être présentés à Durban, en Afrique du Sud. Sauf que lorsqu’est venu le temps de faire les premiers versements, le gouvernement a reculé. Les Jeux ont été transférés à Birmingham, en Angleterre.

Pour les Jeux de 2026, le gouvernement de l’État de Victoria, en Australie, s’est braqué. En un an, l’estimation des coûts a triplé, de 2,25 milliards CAN à 6 milliards CAN. « Franchement, nous ne paierons pas 6 ou 7 milliards pour un évènement de 12 jours, s’est défendu le premier ministre de l’État. Je ne pigerai pas dans l’enveloppe budgétaire de nos hôpitaux et de nos écoles pour financer un évènement qui coûtera trois fois plus cher que prévu. »

Le patron des Jeux du Commonwealth a rouspété. Non, non, non, ce n’est pas vrai. Le premier ministre exagère. OK. Mettons que ce soit le cas. Maintenant, on fait quoi ? Qui présentera les Jeux ? Birmingham ? Le maire n’est pas chaud à l’idée de sauver les Jeux deux fois de suite.

Londres ? Le maire est intéressé. Il aimerait bien accueillir les sujets du Roi dans sa ville. Il pose toutefois une condition : le gouvernement britannique devra soutenir financièrement la candidature. Le gouvernement, lui, aimerait bien que l’Australie organise les Jeux. Pendant qu’on joue au ping-pong, les jours passent…

Puis, même si on trouvait une ville dans laquelle organiser les Jeux en 2026, il faudra ensuite trouver une candidate pour l’édition du centenaire, en 2030. Difficile.

Calgary et Edmonton ont levé la main. Avec un gouvernement conservateur qui vient de subventionner un nouvel aréna de 1,2 milliard pour les Flames de Calgary, on croyait que les conditions gagnantes étaient réunies. Mais non, finalement. L’Alberta a retiré sa candidature, il y a deux semaines. Trop cher, encore une fois. Avec la chute des revenus de commandite et de télédiffusion, les contribuables auraient dû assumer presque toute la facture.

Quel pourcentage ?

93 %…

Les Jeux du Commonwealth sont au tapis. Le décompte est lancé. Il serait préférable de jeter l’éponge, pendant qu’il en est encore temps, plutôt que de s’acharner à les relancer à coups de milliards que personne ne veut payer.

Appel à tous

Hockeyeurs, footballeurs et baseballeurs du dimanche, j’ai besoin de vous. Je cherche les meilleurs noms d’équipe de ligues de garage au Québec. Genre les Pogos rancuniers, ou Des Pee-Wee et des hommes.

Racontez-moi l’histoire derrière le nom