(Montréal) Les Mustangs de l’Université Western sont arrivés au pied du mont Royal en conquérants. Champions nationaux en 2021. Finalistes en 2022. Cette saison ? Dix victoires, aucune défaite, 350 points comptés. Du très, très gros calibre, même pour les Carabins de l’Université de Montréal, champions québécois.

Mais les locaux ont résisté. Mieux encore, ils ont tétanisé l’attaque la plus puissante du pays, la limitant à un seul petit placement, dans une victoire convaincante de 29-3. Après le dernier jeu du match, les joueurs des Bleus se sont réunis au centre du terrain pour recevoir la Coupe Uteck, remise aux vainqueurs de la demi-finale. Les capitaines de la formation sont montés sur le podium. Le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras, les a accompagnés. Fier de leur exploit, il leur a présenté le trophée… auquel personne n’a voulu toucher.

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Jonathan Sénécal

Le recteur s’est ressayé.

Allez, il est à vous !

En vain.

Cette coupe, « ce n’est absolument pas ça notre but », a expliqué le vétéran Kaylyn St-Cyr. « Quand nous sommes arrivés dans les séries, on savait qu’il y avait quatre étapes. » Les Carabins ont d’abord éliminé le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke, 54-3. Ensuite, le Rouge et Or de l’Université Laval, 12-6. La victoire contre les Mustangs, samedi, était la troisième de leur parcours éliminatoire. « Cette coupe-là, no offence, ne veut rien dire pour nous. Notre but ultime, c’est de nous rendre jusqu’au bout. Il reste une étape. La quatrième. On va aller chercher le trophée. »

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Kaylyn St-Cyr

Et c’est quoi, cette quatrième étape ?

La finale nationale. La Coupe Vanier. Un trophée que les Carabins n’ont remporté qu’une seule fois dans leur histoire, en 2014. Elle sera à l’enjeu lors de l’affrontement contre les Thunderbirds de l’Université de la Colombie-Britannique, samedi prochain, à Kingston, en Ontario. Les chances des Carabins ?

Elles sont excellentes.

Il y a eu de grandes formations dans l’histoire du club. Celle de 2014. Celle de 2015, finaliste. Celle de 2019, aussi finaliste. L’édition actuelle est dans la même lignée. Que ce soit en attaque, en défense ou sur les unités spéciales, les Carabins sont essoufflants. Ils n’accordent aucun répit à leurs adversaires.

Samedi, c’est la défensive qui s’est le plus illustrée, avec sept revirements. Bruno Lagacé, Louis-Philippe Gauthier et Nicolas Roy (joueur défensif du match) ont tous les trois réussi des interceptions. Jeremiah Ojo et Harold Miessan ont chacun provoqué un échappé, tandis que Christopher Fontenard en a récupéré deux et Roy, un.

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Jonathan Sénécal et Nicolas Roy

« On a la meilleure défensive au pays ! », s’est exclamé le quart Jonathan Sénécal, qui a réussi 228 verges par la passe et 38 par la course.

Nous avons une défensive mature. Nous avons des gars de troisième, quatrième, cinquième et sixième année. Ils ont beaucoup d’expérience. On en profite. Je ne pense pas que Western avait vu une défensive comme la nôtre. Heureusement, ça nous a permis de faire plusieurs revirements.

Bruno Lagacé

Entouré de ses proches, son coéquipier Nicolas Roy était tout sourire. « Après ma blessure, ma réadaptation la saison dernière, tous les efforts culminent avec ceci. Ça fait du bien. Pour moi, et pour l’équipe. »

Ce groupe est soudé. C’est revenu souvent dans les commentaires ces derniers jours. Encore samedi. Il est aussi très confiant en lui, et ne s’en cache pas. Ici, aucun sentiment d’infériorité. Quand j’ai demandé à Kaylyn St-Cyr à quel moment il avait senti un vent de dos face aux Mustangs, il a répondu : « Au botté d’envoi ! »

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L’entraîneur-chef des Carabins, Marco Iadeluca

« Nous avons du plaisir et de la chimie ensemble. On a du fun quand on exécute de gros jeux. On se soutient tous […] On croit en nous. On croit au processus. Depuis janvier qu’on s’entraîne pour ça. »

Il ne reste plus qu’un match.

La Coupe Vanier.

Et cette fois, si les Carabins gagnent, soyez certain qu’ils soulèveront le trophée.