Un lanceur à six doigts. Un golfeur mis en échec. Un joueur qui réclame le numéro de la mascotte. Retour sur les histoires sportives les plus improbables de 2023.

Le pilote de l’année

Aux Pays-Bas, des partisans de l’équipe de soccer de Veenhuizen ont déclenché des feux d’artifice près d’un stade adverse pour réveiller leurs troupes. Un voisin n’a pas apprécié l’initiative, et il est venu protester sur le terrain… en scooter. « Ma fille est tombée d’un cheval, et nous avons dû faire appel à l’hélicoptère médical, a expliqué l’homme. Alors, quand j’ai vu mes chevaux paniquer, j’ai été saisi par l’émotion. » C’est ce qui s’appelle monter sur ses grands chevaux.

La tricheuse de l’année

Le printemps dernier, Joasia Zakrzewski a accompli deux exploits dans la même course : remporter une médaille de bronze dans un ultramarathon ET courir un segment de 1 mille en seulement 100 secondes. À quel point est-ce exceptionnel ? Elle venait de franchir le mille 2,5 fois plus vite que n’importe quelle femme de l’histoire, et ce, dans une épreuve de 50 milles ! Incroyable ? Les organisateurs ont pensé la même chose. Après une petite enquête, ils ont découvert pourquoi Mme Zakrzweski roulait sur les chapeaux de roues.

Elle a utilisé sa voiture.

La une de l’année

Pourquoi suis-je fasciné par cette une du magazine Baseball America ? Réponse à la fin de la chronique.

BASEBALL AMERICA

L’objet de l’année (finaliste)

PHOTO TIRÉE DU COMPTE TWITTER DES SABRES DE BUFFALO

Le premier masque de Devon Levi dans la LNH

En avril, les Sabres de Buffalo ont promu Devon Levi de l’Université Northeastern à la Ligue nationale. Un grand saut. Tellement que le gardien québécois n’avait pas de masque aux couleurs de sa nouvelle équipe. Pas grave. Il a pris des crayons-feutres et dessiné lui-même le logo du club, des éclairs et des sabres laser. Le résultat est franchement impressionnant.

L’objet de l’année (finaliste)

Depuis l’introduction de la reprise vidéo au soccer, les arbitres refusent fréquemment des buts. D’habitude, ils se dirigent vers les lignes de côté pour regarder la scène sur un moniteur, puis ils reviennent au centre du terrain pour rendre leur verdict. Or, dans la deuxième division égyptienne, la reprise vidéo est interdite. Qu’à cela ne tienne, un arbitre a pris les grands moyens pour rendre la meilleure décision possible et a consulté la reprise sur le téléphone cellulaire d’un spectateur qui a capté la scène. La Fédération égyptienne n’a pas apprécié. Elle a adopté la ligne dure et l’a suspendu. L’arbitre n’a pas interjeté appel.

L’objet de l’année (gagnant)

CAPTURE D’ÉCRAN DU SITE MLB.COM

Le bâton-crayon de Bryson Stott

Chaque année, deux équipes des ligues majeures de baseball s’affrontent au stade de Williamsport, en marge du championnat mondial des petites ligues. Cette saison, Bryson Stott, des Phillies de Philadelphie, a volé la vedette en se présentant au marbre avec un bâton en forme de crayon de plomb – efface comprise. Il ne manquait que la pomme pour l’arbitre.

Le numéro de l’année

On a déjà vu des joueurs offrir une bonne bouteille de vin ou une montre de luxe à un coéquipier pour lui prendre son numéro de chandail. Mais quelle est la compensation lorsqu’un hockeyeur souhaite ravir le numéro à… la mascotte ? C’est ce qui s’est produit chez les Oilers d’Edmonton, où Nick Bjugstad a réclamé le numéro 72 porté par Hunter le lynx. Premiers commentaires de Bjugstad : « Je vais devoir lui parler. Quoiqu’une mascotte, ça ne parle pas vraiment… »

L’expulsion de l’année (finaliste)

Le receveur J.T. Realmuto, des Phillies de Philadelphie, a été évincé d’un match pour avoir échappé une balle neuve remise par l’arbitre derrière le marbre. L’officiel pensait que le receveur avait fait exprès, pour le ridiculiser. « Dude, je pensais que tu allais remettre la balle au lanceur ! », s’est défendu Realmuto. « Je ne te crois pas », lui a répliqué l’arbitre. Un peu susceptible, l’homme en bleu.

L’expulsion de l’année (finaliste)

Un gérant de baseball expulsé pour avoir contesté des balles et des prises, c’est fréquent. Deux instructeurs renvoyés sur la même séquence, c’est plus rare. Mais trois ? Ça s’est produit le 13 août, lorsque l’arbitre a expulsé trois coachs des Pirates de Pittsburgh sur un même lancer : Derek Shelton pour l’ensemble de l’œuvre, Oscar Marin pour avoir hurlé depuis l’abri et Don Kelly pour… pourquoi, au juste ? « Don n’a rien dit, même pas un mot », s’est insurgé Shelton, incrédule. « L’arbitre s’est juste mis à dire à tout le monde : “vous êtes tous dehors !” »

L’expulsion de l’année (gagnant)

La palme revient à Will Benson, des Reds de Cincinnati, lui aussi expulsé pour s’être plaint des balles et des prises. L’affaire, c’est que c’était 19-2. Un peu mauvais perdant, M. Benson ? Même pas. C’est son équipe qui menait !

La curiosité de l’année

Duel inusité l’été dernier au baseball, lorsque le lanceur J. P. France, des Astros de Houston, s’est retrouvé face au frappeur Ty France, des Mariners de Seattle. C’était la première fois depuis 1997 que deux joueurs avec le nom d’un même pays s’affrontaient. Kevin et Ricardo Jordan – Jordanie en anglais – avaient alors joué un contre l’autre. À quand un lanceur et un frappeur Kirghizistan ?

La mise en échec de l’année

Dans quel sport a-t-on assisté au plus gros plaqué de l’année ? Au hockey ? Au football ? Au rugby ? Trois fois non. C’est plutôt… au golf. Après le coup roulé victorieux de Nick Taylor au quatrième trou de la prolongation de l’Omnium canadien, son collègue et compatriote Adam Hadwin s’est présenté sur les verts pour l’asperger de champagne. Sauf qu’un des gardes de sécurité a mépris le golfeur canadien pour un quidam et lui est rentré dedans comme si le ballon était à une verge des buts dans le jeu final du Super Bowl. Convenons que c’était un coup d’approche malhabile.

L’erreur de l’année

PHOTO NBC SPORTS

La figurine de Billy Williams. Trouvez l’erreur…

En mai, les Cubs de Chicago ont honoré leur ancien voltigeur Billy Williams en offrant une figurine à son effigie aux 10 000 premiers spectateurs d’une partie. Un bel objet de collection, le montrant en train de frapper un circuit, tout en regardant l’horizon. Le problème ? La réponse en fin de chronique.

L’uniforme de l’année

Les Giants de Vancouver, dans la Ligue de hockey de l’Ouest, ont mystifié tout le monde cet automne en disputant un match dans des uniformes d’arbitre. Il s’agissait d’un geste pour rendre hommage aux officiels. Voir un « zèbre » compter un but, c’est étrange. Mais moins que d’en voir un échanger quelques taloches avec un adversaire.

Le but de l’année

Le meilleur pour la fin. Toutes nos félicitations à ce joueur japonais pour son visou. Si seulement le ballon était rentré dans le filet adverse, plutôt que dans le sien.

Réponse 1 : la une du magazine a été créée à l’aide d’un logiciel d’information, qui a dessiné un lanceur avec… six doigts !

Réponse 2 : Jamais Williams n’a porté le numéro 1 qui se retrouve dans le dos de son bobblehead.

Sources : Agence France-Presse, Sudinfo, Midi libre, Mariners de Seattle, Watson.ch, Pittsburgh Post-Gazette, beIN Sports