(Miami) Jamais il n’a franchi la ligne cette saison sans gagner : même s’il accuse encore 19 points de retard sur Charles Leclerc, Max Verstappen prend progressivement l’ascendant après sa victoire en Formule 1 à Miami, la troisième d’une saison rythmée par des problèmes de fiabilité chez Red Bull.

« Nous avons encore quelques problèmes que nous devons résoudre », a reconnu le champion du monde en titre à l’issue du premier Grand Prix de Miami disputé dimanche.

S’il est parvenu en terre américaine à arracher devant la Ferrari de Leclerc une nouvelle victoire, la deuxième d’affilée après le GP d’Émilie-Romagne, le Néerlandais revient de loin.

Victime de divers problèmes techniques vendredi lors de la première journée des essais, il avait passé le plus clair des deux séances au garage, ce qui n’est jamais idéal, surtout sur un nouveau tracé.

Depuis le début de saison, l’écurie autrichienne souffre de problèmes de fiabilité qui ont déjà conduit deux fois Verstappen à l’abandon, et une fois son coéquipier Sergio Pérez.

Pépins mécaniques

Bahreïn, mars 2022. Le champion en titre, alors deuxième, tient la dragée haute à Leclerc, en tête du GP inaugural. Le podium de la course semble déjà fixé, avec le Monégasque devant le Néerlandais. Mais à moins de cinq tours de la fin, défaillance et retour prématuré au garage. Son coéquipier Sergio Pérez, promu sur la troisième marche du podium, s’arrête aussi dans le dernier tour, sur problème mécanique.

Si déception et frustration sont au rendez-vous, l’inquiétude ne se fait pas encore sentir, d’autant plus qu’une semaine plus tard le Batave parvient à arracher la victoire en Arabie saoudite, de quoi rassurer les troupes.

Mais début avril, les ennuis recommencent : nouvel abandon de Verstappen, en Australie cette fois-ci. La raison : une rupture de conduite de carburant.

Sans ses abandons, « Mad Max » mènerait-il aujourd’hui le championnat ? Si la question n’aura jamais de réponse, et pourrait avoir son importance en fin de saison, une chose est claire : jamais Verstappen n’a, cette saison, terminé une course sans la gagner.

Autre constat de début de saison : Red Bull et Ferrari, avec leurs leaders au volant, sont les seules voitures capables de gagner, pour l’instant (aucune autre écurie n’a placé un pilote aux deux premières places des cinq premiers Grands Prix). Chacune dans son style.

« Red Bull est assez rapide dans les lignes droites, nous sommes assez rapides dans les (courbes à) vitesses moyennes et élevées », résume Charles Leclerc. De son côté, il attend désormais des améliorations sur sa monoplace à Barcelone, prochaine étape de la F1 mi-mai, pour conserver son avance.

Vitesse

Si les deux constructeurs sont parvenus à dompter le marsouinage qui perturbe encore les Mercedes championnes du monde, Ferrari et Leclerc conservent les rênes du championnat des constructeurs et des pilotes après cinq courses : Leclerc, avec 104 points et deux victoires, devance Verstappen qui revient à 19 unités (85 points), suivi par le Mexicain Sergio Pérez (Red Bull, 66 points).

Mais en piste, l’avantage est à Red Bull en termes de vitesse de pointe. Parti en pole dimanche à Miami, Leclerc l’avait une nouvelle fois reconnu : « S’ils sont proches de nous, ce sera très difficile » de maintenir les pilotes Red Bull à distance.

La course est rapidement venue confirmer ses prévisions : Verstappen, parti troisième, est passé en tête du GP moins de dix tours après le départ.

Et Pérez ? À la lutte pour la troisième place face à l’autre Ferrari de Carlos Sainz, le Mexicain a souffert… de soucis techniques qui, selon lui, lui ont fait perdre 10 km/h dans les lignes droites.

Les candidats au titre se donnent désormais rendez-vous à Barcelone du 20 au 22 mai pour savoir qui l’emportera, entre la vitesse de pointe chez Red Bull et la fiabilité chez Ferrari.