(Paris) Le président de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), Mohammed Ben Sulayem, va prendre ses distances avec la Formule 1, une décision prévue de longue date, a assuré mercredi la FIA, qui intervient cependant dans une période de tension.

Selon la presse spécialisée, Mohammed Ben Sulayem a adressé une lettre aux écuries de F1 dans laquelle il annonce se retirer de la gestion quotidienne de la catégorie reine du sport auto, une information confirmée mercredi à l’AFP par un porte-parole de la FIA.  

Ce projet, a poursuivi le porte-parole, il l’avait « clairement énoncé avant son élection » à la présidence de la FIA dans un manifeste où il s’engageait à doter la FIA d’un poste de directeur général, attribué à l’Américaine Natalie Robyn, et à mettre en œuvre « un cadre de gouvernance révisé [sous] la direction d’une équipe axée sur la transparence, la démocratie et la croissance ».

Le mois dernier, la FIA a dévoilé la nouvelle structure de son département monoplaces, placé sous la direction de Nikolas Tombazis, à qui sera désormais confiée la gestion quotidienne des opérations liées à la F1.

Cette annonce intervient toutefois alors que la tension règne entre la FIA et Formula One, la société de promotion de la F1 détenue par le groupe américain Liberty Media. En cause : une série de propos et de controverses impliquant Mohammed Ben Sulayem.

Fin janvier, le patron de la FIA a ainsi posté une série de tweets commentant un article de l’agence Bloomberg selon lequel le Fonds souverain saoudien (PIF) a déposé une offre (rejetée par Liberty Media) de plus de 20 milliards de dollars pour racheter la F1. Mohammed Ben Sulayem jugeait ce montant « exagéré ».

Selon plusieurs médias, la F1 et Liberty Media ont rappelé dans une lettre de leur service juridique adressée à la FIA que la fédération « s’est engagée sans équivoque à ne rien faire pour porter atteinte à la propriété, à la gestion et/ou à l’exploitation de ces droits ».

« Ces commentaires, émanant du compte officiel du président de la FIA sur les réseaux sociaux, interfèrent avec ces droits de manière inacceptable », poursuivait la lettre.

Autre sujet de discorde, la FIA a récemment interdit, au nom du principe de neutralité, les « déclarations » et autres « commentaires » politiques, notamment de la part des pilotes, sans son accord.  

Là encore, cette décision a fait réagir. « la F1 ne bâillonnera jamais personne », a assuré le patron de la F1, Stefano Domenicali, dans une interview publiée mardi par le quotidien britannique The Guardian.