Des qualifications pénibles conclues par une pénalité, un départ en fond de grille et une malchance en début de course n’annonçaient rien de bon pour Lance Stroll. Dans les circonstances, cette neuvième place, assortie de deux points de classement, est à peu près la meilleure nouvelle imaginable.

« C’est mieux que rien », a lancé le Québécois en fin d’après-midi, avant de rappeler que chaque point est précieux pour le championnat des constructeurs.

« On a tiré le meilleur de notre malchance », a-t-il estimé.

Au 12tour, une crevaison sur un pneu de George Russell (Mercedes) a nécessité la sortie du véhicule de sécurité. Plusieurs pilotes en ont profité pour passer par les puits. Or, Stroll venait à peine d’y aller. Son arrêt lui a donc fait perdre plus de temps que ses adversaires, ce qui lui a coûté deux rangs.

Il a par la suite orchestré sa remontée, notamment grâce à une stratégie d’équipe qui a porté ses fruits. Il a en outre réussi un dépassement tardif, dans le tout dernier tour, qui lui a permis de doubler Valtteri Bottas (Alfa Romeo) pour arracher un point de plus.

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Lance Stroll

Il travaillait sur cette manœuvre depuis longtemps, dans une lutte à quatre avec Bottas, Oscar Piastri et Lando Norris. Ce dernier s’est toutefois sorti de l’équation en écopant d’une pénalité de cinq secondes.

« Mes pneus étaient finis après 55 tours et je lui mettais de la pression, ce n’était pas facile de le dépasser, a raconté Stroll. Mais [Bottas] a fait une petite erreur dans la dernière chicane, il m’a bloqué un peu et j’ai eu une meilleure sortie que lui. »

« Je me sentais bien dans la voiture, on avait une bonne vitesse, a-t-il encore dit. Mais c’était quand même un week-end difficile. Je me concentre déjà sur l’Autriche [dans deux semaines], j’ai hâte de conduire là-bas. »

Le Montréalais est par ailleurs revenu sur la pénalité qui lui a été imposée samedi après avoir bloqué Esteban Ocon, ce qui l’a fait reculer de trois places sur la grille de départ. Il a invoqué les conditions « tellement difficiles », à savoir une pluie parfois diluvienne, ainsi qu’un mauvais choix de pneus. « C’est tout le temps difficile de juger, a-t-il souligné. Mais je l’ai bloqué. À la fin, c’est comme ça. »

Avec 37 points, Lance Stroll occupe désormais le huitième rang au championnat des pilotes, 80 points derrière Fernando Alonso, son coéquipier chez Aston Martin.

En bref

Surprenant Albon !

En inscrivant six points grâce à une surprenante septième place, Alexander Albon a dépassé le total des points (5) qu’il avait amassés en 29 courses depuis son arrivée chez Williams la saison dernière. Il s’agit même du meilleur résultat pour un pilote de cette écurie depuis presque deux ans. Visiblement satisfait après coup, Albon a souligné avoir vu son bolide lui offrir « un bon rythme » pendant tout le week-end et s’est réjoui que la stratégie de miser sur un seul arrêt aux puits ait porté ses fruits. Son coéquipier Logan Sargeant a connu un dimanche moins heureux, lui qui a été forcé à l’abandon après seulement six tours en raison d’un problème mécanique.

Les Ferrari sauvent les meubles

Partis en milieu de grille après des qualifications tumultueuses, Charles Leclerc et Carlos Sainz fils ont sauvé le week-end de Ferrari en prenant les quatrième et cinquième rangs, respectivement. Ils ont eux aussi profité d’une stratégie à un seul arrêt aux puits. Le début de la saison est frustrant pour la Scuderia, qui n’a touché qu’une fois au podium jusqu’ici. Très critique de son équipe la veille, Leclerc semblait cette fois rassuré par sa performance et celle de son coéquipier. Il s’est toutefois gardé de tirer des conclusions hâtives sur les ajustements apportés par l’écurie à ses monoplaces. « On aime notre rythme, mais je préfère rester prudent, car Montréal a une piste particulière, a-t-il prévenu. Attendons l’Autriche pour confirmer ce qu’on a vu ce week-end. »

Pérez monte, Hülkenberg descend

Une autre remontée digne de mention a été celle de Sergio Pérez. Le coéquipier de Max Verstappen chez Red Bull avait dû partir de la 12place, mais a grappillé six échelons. Il n’a toutefois jamais eu de réelle chance de rejoindre les deux Ferrari devant lui. Même si plusieurs concurrents rêveraient de cette sixième place, il s’agit du deuxième pire résultat de Pérez cette saison. Après deux victoires et deux deuxièmes places au cours des cinq premières courses, il a été écarté du podium lors des trois dernières. En point de presse, Fernando Alonso a d’ailleurs dit avoir bon espoir de rejoindre Pérez au classement des pilotes. La plus grande chute du jour revient par ailleurs à Nico Hülkenberg : parti cinquième, il a franchi le fil d’arrivée en 15position, avec plus d’un tour de retard sur le gagnant, confirmant à quel point sa Haas n’est pas compétitive.